Traduit de l'anglais
Titre original anglais : "The Mental Body"
Les
Éditions Adyar - 4 Square Rapp, Paris VII
1929
Chapitres | Page | |
Introduction | 9 |
|
1 | Description générale | 11 |
2 | Essence élémentale mentale | 15 |
3 | Composition et structure | 18 |
4 | Fonctions | 24 |
5 | Exemples typiques | 35 |
6 | Kama-Manas (désir et mental) | 45 |
7 | Ondes de pensées | 56 |
8 | Formes-Pensées | 62 |
9 | Le mécanisme de la transmission de la pensée | 78 |
10 | La transmission de la pensée (inconsciemment) | 81 |
11 | La transmission de la pensée | 90 |
12 | Les centres de pensée | 100 |
13 | La conscience physique (ou la conscience de veille) | 104 |
14 | Facultés | 127 |
15 | La concentration | 141 |
16 | La méditation | 156 |
Voir Partie 2 de ce titre>>>>>>pour la continuation [en vérification] | ||
17 | La contemplation | 178 |
18 | La vie pendant le sommeil | 186 |
19 | Le Mâyâvi-rûpa | 189 |
20 | Dévachan: Principes | 191 |
21 | Dévachan: Durée et intensité | 205 |
22 | Dévachan: Autres particularités | 211 |
23 | Le premier ciel (Septième sous-plan) | 225 |
24 | Le deuxième ciel (sixième sous-plan) | 228 |
25 | Le troisième ciel (cinquième sous-plan) | 232 |
26 | Le quatrième ciel (quatrième sous-plan) | 235 |
27 | Le plan mental | 240 |
28 | Les annales akasiques | 258 |
29 | Les habitants du plan mental | 268 |
30 | La mort du corps mental | 281 |
31 | La personnalité et l'Ego | 283 |
32 | Re-naissance | 307 |
33 | Les disciples | 316 |
34 | Conclusion | 337 |
Les opinions exprim�es dans ce livre sont celles de l'auteur et ne doivent pas n�cessairement �tre prises pour celles de la Soci�t� Th�osophique.
D�DICACE
Ce livre est, comme les deux pr�c�dents, d�di� avec gratitude et admiration � ceux dont le labeur opini�tre a fourni les mat�riaux dont il est fait.
PRÉFACE DE L'�DITEUR
Le but de l'auteur en compilant les livres de cette s�rie �tait d'�conomiser le temps et le travail des �tudiants en fournissant une synth�se condens�e de la litt�rature consid�rable, traitant des sujets respectifs de chaque volume, provenant principalement des �crits d'Annie Besant et de C.W. Leadbeater.
Chaque fois que cela a �t� possible, la m�thode adopt�e consistait � expliquer d'abord le c�t� de la forme, avant celui de la vie : d�crire le m�canisme objectif des ph�nom�nes et ensuite les activit�s de la conscience qui sont exprim�es � travers le m�canisme. Il n'a pas �t� tent� de prouver, ou m�me de justifier, une quelconque des d�clarations faites.
Les ouvrages de H.P. Blavatsky ne furent pas utilis�s parce que l'auteur a dit que la recherche n�cessaire dans La Doctrine Secr�te et dans d'autres �crits, aurait �t� pour lui un trop grand travail � entreprendre. II a ajout� : "La dette envers H.P. Blavatsky est plus grande que ce qui pourrait jamais �tre indiqu� par des citations de ses volumes monumentaux. N'aurait-elle pas montr� le chemin en premier lieu, que des chercheurs ult�rieurs auraient pu ne jamais trouver la piste".
Ce livre est le troisi�me d'une s�rie qui traite des corps de l'homme. Les deux pr�c�dents sont : Le Double �th�rique et Le Corps astral. Dans ces trois livres, la m�me m�thode a �t� suivie : l'auteur a consult� une quarantaine de volumes, pour la plupart d' Annie Besant et de C.W. Leadbeater, qui sont reconnus aujourd'hui comme les autorit�s par excellence en ce qui concerne la Sagesse Antique telle que nous la pr�sente la Th�osophie moderne; les renseignements puis�s dans ces livres ont �t� class�s et pr�sent�s � l'�tudiant sous une forme aussi coh�rente et ordonn�e que possible.
Dans cette s�rie de livres, il n'a �t� fait aucune tentative pour prouver, ni m�me justifier les affirmations faites, sauf lorsqu'il s'agissait de mettre en lumi�re leur �vidence propre. La bonne foi de ces investigateurs n'�tant pas en question, les r�sultats de leurs recherches sont pr�sent�s ici sans r�ticence ni r�serve d'aucune sorte, autant que possible dans les termes m�mes employ�s par leurs auteurs. Les seules modifications ou abr�viations faites l'ont �t� lorsque les n�cessit�s d'une pr�sentation logique et ordonn�e les rendait indispensables.
La question de preuve est une autre affaire, et pour l'aborder il faudrait sortir des limites de cet ouvrage dont le but est simplement de pr�senter � l'�tudiant une courte synth�se des enseignements contenus dans les livres cit�s au sujet des corps de l'homme et des plans auxquels ils appartiennent. Ceux qui d�sirent des preuves devront les chercher eux-m�mes ailleurs.
Apr�s deux ans
d'�tude des livres cit�s, l'auteur n'a d�couvert dans les enseignements des
deux instructeurs ci-dessus aucune contradiction, ni aucun d�saccord, sauf un
ou deux d�tails insignifiants; ce fait constitue un t�moignage frappant en
faveur de la s�ret� de leurs investigations et de la coh�rence du syst�me
th�osophique.
L'auteur esp�re pouvoir ajouter � cette s�rie un quatri�me volume
sur le corps causal.
Comme nous venons de le dire, la majorit� des renseignements contenus dans ce livre provient des oeuvres d'Annie Besant et de C.W.Leadbeater. Les ouvrages de H. P. Blavatsky ne sont pas compris dans la liste des auteurs cit�s. Consulter La Doctrine Secr�te pour Le Corps Mental et Le Plan Mental aurait �t� au del� des pouvoirs du compilateur, et il en aurait r�sult� un livre probablement trop abstrus pour la cat�gorie d'�tudiants � laquelle il est destin�. La dette envers H. P. Blavatsky est plus grande que tout ce que l'on pourrait indiquer par des citations de son oeuvre magistrale. Si elle n'avait pas montr� le chemin, les autres n'en seraient pas o� ils sont, car c'est elle qui a trac� la voie o� il est maintenant relativement facile de la suivre. [Page 11]
A. E. Powell
CHAPITRE -1-
DESCRIPTION GÉNÉRALE
Avant de commencer l'�tude d�taill�e du corps mental de l'homme, de ses fonctions, et du r�le qu'il joue dans la vie et dans l'�volution, il est utile de donner un bref r�sum� des sujets qui seront trait�s dans ce livre.
Tout d'abord nous devons consid�rer le corps mental comme le v�hicule � travers lequel le Soi se manifeste en tant qu'intellect, dans lequel se d�veloppent les pouvoirs de l'esprit, y compris la m�moire et l'imagination, et qui, dans les p�riodes post�rieures de l'�volution de l'homme, sert de v�hicule de conscience s�par� dans lequel l'homme peut vivre ind�pendamment de ses corps physique et astral.
D�s le d�but de cette �tude, il faut que l'�tudiant comprenne bien clairement que la psychologie occulte distingue dans le mental de l'homme deux parties: a) le corps mental qui s'occupe des objets, ou de ce que l'on peut appeler les pens�es concr�tes, par exemple un certain livre, une certaine maison, un certain triangle, etc.; b) le corps causal qui s'occupe des principes, ou de ce que l'on peut appeler les pens�es abstraites, par exemple les livres ou les maisons en g�n�ral, le principe de triangularit� commun � tous les triangles, etc.
Ainsi, le corps mental s'occupe des pens�es qui ont une forme, c'est-�-dire qui ont la qualit� "roupa"; le corps causal s'occupe des pens�es sans forme ou "aroupa". On peut trouver dans les math�matiques une distinction qui rappelle un peu la pr�c�dente: l'arithm�tique, qui traite des nombres particuliers, appartient � la partie inf�rieure de l'esprit, celle qui traite des formes; l'alg�bre, qui traite des symboles repr�sentant les nombres d'une mani�re g�n�rale, appartient � la partie sup�rieure [Page 12] ou sans forme de l'esprit. Bien entendu les termes avec forme ou sans forme doivent �tre pris dans leurs sens relatifs. Ainsi, par exemple, un nuage ou une flamme, qui ont une forme, sont pourtant sans forme relativement � une maison.
Ensuite, nous traiterons de cette �trange substance vivante semi-intelligente, et extr�mement active connue sous le nom d'essence �l�mentale mentale, et nous d�crirons le r�le qu'elle joue dans le ph�nom�ne de la pens�e humaine. Nous continuerons par une description plus d�taill�e du corps mental, qui sera suivie d'une s�rie d'exemples typiques de corps mentaux d'hommes � diff�rents �tats de d�veloppement.
Une partie importante de notre �tude s'appliquera � Kama-Manas, ce m�lange du d�sir et de la pens�e qui joue un r�le si pr�pond�rant dans la vie de l�homme, que sa connaissance compl�te pourrait sans doute permettre d'�crire l'histoire de l'homme et de la race humaine. Ce m�lange est si intime que certaines �coles de pens�e consid�rent les corps astral et mental de l'homme comme un seul v�hicule de conscience, et, en effet, il en est ainsi pratiquement pour la plupart des hommes.
La double action de la pens�e dans son propre monde sera d�crite comme premi�rement la radiation d'ondes de pens�e, deuxi�mement la formation, et dans bien des cas, la projection dans l'espace de formes-pens�es. Les effets que produisent ces deux cat�gories de ph�nom�nes seront examin�s lorsque nous traiterons de la transmission de pens�e: la transmission inconsciente et la transmission consciente. Cette derni�re partie comprendra le traitement mental dont nous donnerons une br�ve description.
Nous consid�rerons les effets produits sur le corps mental et ses activit�s par le corps physique et l'ambiance physique; inversement, nous envisagerons les effets produits par le corps mental sur le corps physique et les autres objets physiques. [Page 13]
Nous �tudierons de m�me l'action du corps astral sur le corps mental et inversement.
Revenant alors au corps mental, nous �tudierons comment il fonctionne, comment ses facult�s peuvent �tre d�velopp�es et exerc�es, d'une part lorsqu'il travaille � travers le cerveau physique, et, d'autre part, lorsqu'il fonctionne comme un v�hicule de conscience ind�pendant.
Ceci nous conduira naturellement � la culture d�lib�r�e du corps mental, qui comprend la concentration, cette condition sine qua non d'une vie mentale effective, la m�ditation et finalement la contemplation qui conduit � la conscience mystique.
L'emploi du corps mental pendant le sommeil physique sera bri�vement d�crit, puis nous donnerons une id�e du corps artificiel et temporaire connu sous le nom de Mayavi Roupa.
Nous nous occuperons ensuite de la vie apr�s la mort physique et la mort astrale, c'est-�-dire sur le plan mental lui-m�me. Ceci n�cessitera plusieurs chapitres, car ce sujet est tr�s vaste. Nous examinerons ensuite rapidement des exemples typiques de vie sur chacun des quatre sous-plans mentaux que les Th�osophes englobent sous la d�nomination de "d�vachan", et les Chr�tiens "Ciel".
Nous serons alors en mesure de comprendre la r�alit� et les possibilit�s du plan mental consid�r� comme un monde ayant une existence propre, et nous �tudierons la nature de la vie dans ce monde ainsi que les caract�ristiques g�n�rales de ses ph�nom�nes.
C'est ainsi que nous parlerons des centres de pens�e, qui constituent une partie tr�s int�ressante du monde mental. Puis nous passerons aux Annales Akasiques, cette M�moire de la Nature merveilleuse et infaillible qui contient toutes choses, et qui peut �tre lue par toute personne poss�dant les qualifications n�cessaires.
Un chapitre sera consacr� aux habitants du plan mental, puis nous suivrons l'homme � la mort du corps [Page14] mental pour jeter un coup d�oeil sur la vie beaucoup plus large du mental sup�rieur, ou causal.
Ayant ainsi retrac� le p�lerinage de l'homme � travers la mort physique (voir Le Double �th�rique), la vie sur le plan astral (voir Le Plan astral), et sur le plan mental, nous arriverons au seuil de sa v�ritable patrie, le monde mental sup�rieur ou causal, et nous pourrons nous faire une id�e de la relation qui existe entre l'homme dans ses trois v�hicules inf�rieurs qui constituent la personnalit�, et l'homme v�ritable dans le corps causal, l�Âme ou Individualit�. Nous traiterons cette question dans le chapitre sur la Personnalit� et l'�go.
Nous reprendrons ensuite notre �tude lorsque l'homme quitte sa "patrie" pour se r�incarner.
Enfin, un dernier chapitre sera consacr� � la vie de l'homme qui s'est rendu digne d'�tre accept� comme ch�la ou �l�ve par les Ma�tres de la Sagesse, ces Fr�res A�n�s de notre humanit� qui servent leurs jeunes fr�res avec une sagesse, une patience et un amour au-dessus de toute expression. Car, aujourd'hui, il est possible � bien des gens, s'ils veulent se donner la peine de s'en rendre dignes, d'�tre instruits par Eux, pour collaborer dans une certaine mesure � Leur oeuvre du service de l�humanit�; et il est �galement possible de d�finir plus ou moins cat�goriquement les qualifications n�cessaires pour pouvoir jouir de cet inestimable privil�ge. [Page 15]
CHAPITRE
-2-
ESSENCE ÉLÉMENTALE MENTALE
Avant de pouvoir �tudier avec fruit le corps mental, sa structure et son fonctionnement, il est n�cessaire de d�crire au moins succinctement l'essence �l�mentale mentale.
L'�tudiant se souviendra qu'apr�s la formation de la mati�re � l'�tat atomique sur chacun des plans de la nature, le Troisi�me Aspect de la Trinit� (Le Saint-Esprit dans la terminologie Chr�tienne) descend Lui-m�me dans l�oc�an de la mati�re vierge (la v�ritable Vierge Marie), et, par sa vitalit�, �veille la mati�re atomique � de nouvelles possibilit�s, d'o� il r�sulte la formation des subdivisions inf�rieures de chaque plan.
C'est dans la mati�re ainsi vivifi�e que descend la Deuxi�me Grande Effusion de la Vie Divine; la terminologie Chr�tienne l'exprime en disant que le Fils "est n� du Saint-Esprit et de la Vierge Marie".
Cette Effusion de la Vie Divine est d�sign�e par des noms diff�rents aux diverses �tapes de Sa descente. Consid�r�e dans son ensemble, elle est souvent appel�e essence Monadique, et cela particuli�rement lorsqu'elle se voile de la mati�re atomique des divers plans parce qu'elle est alors apte � fournir des atomes permanents aux Monades.
Lorsqu'elle anime la mati�re atomique ou mol�culaire, elle est appel�e Essence Élémentale, expression qui provient des occultistes m�di�vaux; ils l'appliquaient � la mati�re des corps des esprits de la nature qu'ils nommaient "Élémentals".
Lorsque dans sa descente elle anime la mati�re des [Page 16] trois subdivisions sup�rieures du plan mental, elle est appel�e le Premier R�gne Élémental.
Pendant toute la dur�e d'une Cha�ne, elle �volue le Premier R�gne Élémental, puis elle descend sur les quatre subdivisions inf�rieures du plan mental o� elle anime le Second R�gne Élémental pendant la dur�e d'une autre Cha�ne; elle est alors appel�e Essence El�mentale Mentale.
Pendant la dur�e de la Cha�ne suivante, elle est sur le plan astral o� on l'appelle Troisi�me R�gne Élémental, ou bien Essence El�mentale Astrale.
(Une Cha�ne est l'intervalle de temps pendant lequel la vague de vie passe sept fois sur chacun des sept globes qui constituent la mati�re de cette Cha�ne. Il y a donc quarante-neuf p�riodes mondiales v�cues chacune sur un globe pendant la dur�e d'une Cha�ne. Pour plus de d�tails, voir Pr�cis de Th�osophie, par C. W. Leadbeater.)
Les trois domaines que nous venons de d�finir constituent trois r�gnes de la nature. Ils sont aussi diff�rents quant aux diverses manifestations de leurs formes de vie que les r�gnes animal et v�g�tal avec lesquels nous sommes plus familiers. De plus, il y a dans chaque r�gne sept types nettement distincts ou "rayons", chacun avec ses sept sous-types.
Les Essences Élémentales Astrale et mentale ont toutes deux des rapports �troits avec l'homme, ses corps et son �volution, comme nous le verrons de plus en plus clairement au cours de notre �tude du corps mental.
Il ne faut pas oublier que sur le plan mental comme sur le plan astral, l'essence �l�mentale est tout � fait distincte de la simple mati�re du plan.
Un autre point essentiel qu'il faut toujours avoir pr�sent � l'esprit est le suivant: la vie qui anime la mati�re mentale et la mati�re astrale est sur la branche descendante de la courbe de l'�volution; par suite, le progr�s est pour elle de descendre dans des formes de mati�re de plus en plus denses, et d'apprendre � s'exprimer au moyen de ces formes. [Page 17]
Pour l'homme, l'�volution est tout le contraire: il vient de se plonger profond�ment dans la mati�re, et il s'�l�ve maintenant vers son origine. Il y a, par suite, un conflit perp�tuel entre l'homme int�rieur et la vie qui anime la mati�re de ses diff�rents v�hicules. Nous verrons plus clairement la port�e de ce fait extr�mement important dans les chapitres suivants. [Page 18]
CHAPITRE
- 3 -
COMPOSITION ET STRUCTURE
Le corps mental est form� de particules appartenant aux quatre subdivisions inf�rieures du monde mental, c'est-�-dire de la mati�re mentale qui correspond aux quatre subdivisions inf�rieures de mati�re astrale, et aux �tats solide, liquide, gazeux et �th�rique de la mati�re physique.
Les trois subdivisions sup�rieures du plan mental fournissent la mati�re du corps causal ou corps mental sup�rieur dont nous ne nous occuperons pas ici.
En plus de la mati�re mentale ordinaire, le corps mental contient aussi de l'essence �l�mentale mentale, c'est-�-dire de la mati�re du Second R�gne Élémental.
Le corps physique est, nous le savons, form� de cellules, chacune d'elles �tant une minuscule vie s�par�e anim�e par la Deuxi�me Effusion qui provient du Deuxi�me Aspect de la Divinit�. Il en est de m�me des corps astral et mental. Dans la vie des cellules qui impr�gnent ces corps, il n'y a aucune intelligence, mais il y a un instinct puissant qui la pousse � descendre davantage dans la mati�re, comme nous l'avons d�j� not� au chapitre pr�c�dent.
La forme du corps mental est ovo�de, conform�ment � l'apparence ovo�de du corps causal, seule caract�ristique de celui-ci pouvant se manifester dans les mondes inf�rieurs. Toutefois, la mati�re du corps mental n'est pas uniform�ment r�partie dans l'ovo�de. Au milieu de l'ovo�de se trouve le corps physique, qui attire fortement la mati�re mentale. Par suite, la plus grande partie de la mati�re des corps astral et mental se trouve � l'int�rieur de la charpente physique. Pour le clairvoyant, le corps [Page 19] mental a l'apparence d'un brouillard dense ayant la forme du corps physique et entour� d'un ovo�de plus fluide. C'est pourquoi l'on reconna�t les gens dans le monde mental aussi bien que dans le monde physique.
La partie du corps mental qui d�passe les limites du corps physique s'appelle l'aura mentale.
La grandeur des corps astral et mental est la m�me que celle du corps causal, ou plus exactement de la section du corps causal par le plan astral et par le plan mental. Bien que le corps physique ait toujours la m�me grandeur depuis l'�poque d'Atlantis, le corps mental grandit sans cesse � mesure que l'homme se d�veloppe.
Les particules du corps mental sont en mouvement incessant. De plus, elles sont sans cesse renouvel�es, le corps mental attirant automatiquement � lui, de l'ambiance, le genre de mati�re dont il a besoin.
Malgr� le mouvement tr�s rapide des particules du corps mental, celui-ci poss�de une certaine organisation, infiniment moins rigide que celle du corps physique. Il y a certaines stries qui le divisent plus ou moins irr�guli�rement en segments, chacun d'eux correspondant � une r�gion particuli�re du cerveau physique, de sorte que chaque cat�gorie de pens�e affecte une portion bien d�termin�e du corps mental. Cependant le corps mental est actuellement si imparfaitement d�velopp� chez l'homme ordinaire que souvent un grand nombre de ces segments ne sont pas en activit�, et que les pens�es des cat�gories correspondantes sont oblig�es de chercher un chemin d�tourn� et inappropri� qu'elles ne trouvent pas toujours. Il en r�sulte que ces pens�es sont pour ces gens confuses et incompr�hensibles. C'est pourquoi, comme nous le verrons plus loin d'une mani�re plus d�taill�e, certaines personnes ont "la bosse des math�matiques" tandis que d'autres sont totalement incapables de suivre les raisonnements math�matiques les plus �l�mentaires, et de m�me certaines personnes comprennent instinctivement la musique, tandis que d'autres ne savent pas distinguer deux notes diff�rentes. [Page 20]
Les bonnes pens�es produisent des vibrations dans la mati�re la plus fine du corps mental, qui, par suite de sa densit� plus faible, se trouve � la partie sup�rieure de l'ovo�de; au contraire, les mauvaises pens�es, telles que celles qui se rapportent � l'�go�sme et � l'avarice, sont des vibrations de la mati�re la plus grossi�re qui se trouve � la partie inf�rieure de l'ovo�de. Par suite, l'homme ordinaire qui nourrit souvent des pens�es de nature �go�ste d�veloppe la partie inf�rieure de son corps mental qui a l'apparence d'un oeuf dont le gros bout est en dessous. Au contraire, l'homme qui n'a que des pens�es nobles d�veloppe la partie sup�rieure de son corps mental, et celui-ci a l'apparence d'un oeuf debout sur la pointe. Toutefois, de telles apparences sont temporaires, et le corps mental tend toujours � reprendre sa sym�trie.
Le clairvoyant peut, en observant les couleurs et les stries du corps mental de l'homme, conna�tre son caract�re et les progr�s qu'il a faits dans la vie actuelle. (Les caract�ristiques semblables dans le corps causal lui montreraient les progr�s de l'�go depuis que l'homme est sorti du r�gne animal.)
Le corps mental a une constitution plus ou moins fine suivant l'�tat de d�veloppement intellectuel de l'homme. Il est extr�mement beau � voir; le mouvement rapide et d�licat de ses particules lui donne l'aspect d'une lumi�re iris�e, et cette beaut� s'accro�t d'une mani�re extraordinaire lorsque l'intellect se d�veloppe en s'exer�ant principalement sur les sujets les plus nobles. Comme nous le verrons plus loin en d�tail, chaque pens�e donne naissance � des vibrations dans le corps mental accompagn�es par un jeu de couleurs que l'on peut comparer au jeu de la lumi�re solaire dans l'�cume qui jaillit au pied d'une chute d'eau, mais les couleurs du plan mental ont un �clat tr�s sup�rieur et des nuances beaucoup plus d�licates.
Chaque corps mental poss�de une mol�cule appel�e l'unit� mentale, appartenant au quatri�me sous-plan [Page 21] mental, et que l'homme conserve avec lui pendant toutes ses incarnations. Comme nous le verrons au cours de cette �tude, les mat�riaux du corps mental sont renouvel�s sans cesse, vie apr�s vie, mais l'unit� mentale reste stable au milieu de tous ces changements.
L'unit� mentale peut �tre consid�r�e comme le coeur ou le centre du corps mental, et l'apparence de l'ensemble du corps mental d�pend en grande partie de l'activit� relative des diff�rentes parties de cette unit�.
L'unit� mentale peut appartenir � l'un quelconque des sept "types" ou "rayons" de mati�re. A ce sujet, il faut noter que tous les atomes permanents et l'unit� mentale d'un homme appartiennent au m�me type ou rayon.
L'unit� mentale correspond ainsi, dans le corps mental, aux atomes permanents dans les corps causal, astral et �th�rique.
Le r�le des atomes permanents et de l'unit� mentale est de conserver sous forme de vibrations les r�sultats de toutes les exp�riences v�cues par les corps auxquels ils ont �t� associ�s.
Les diverses activit�s de l'esprit peuvent �tre rang�es en diverses cat�gories qui sont exprim�es par diverses parties de l'unit� mentale. Les unit�s mentales sont loin d'�tre toutes les m�mes. Elles diff�rent �norm�ment suivant le type et le d�veloppement de leurs possesseurs. Si l'unit� mentale �tait en repos, la force qui en �mane formerait un certain nombre de canaux dans le corps mental, de m�me que la lumi�re sortant du diaphragme d'une lanterne magique forme un canal lumineux entre la lanterne et l'�cran.
Dans ce cas, on peut comparer la surface du corps mental � l'�cran, car seuls les effets de surface sont visibles � celui qui regarde le corps mental de l'ext�rieur. Donc, si l'unit� mentale �tait au repos, on verrait sur la surface du corps mental un certain nombre d'images en couleurs repr�sentant les diverses cat�gories de pens�es famili�res � la personne, avec des intervalles sombres [Page 22] entre elles. Mais l'unit� mentale, comme toute autre combinaison, tourne rapidement sur son axe, et il en r�sulte sur le corps mental une s�rie de bandes pas toujours nettement d�finies, ni toujours de la m�me largeur, mais toujours facilement reconnaissables et occupant habituellement des positions relatives stables.
L'�tudiant doit �tre familier avec les couleurs et leurs significations, puisque la liste compl�te en a �t� donn�e dans Le Corps astral, chapitre 3. Il est donc inutile de la r�p�ter ici.
Lorsque des pens�es d'aspirations �lev�es existent, elles se manifestent toujours par un tr�s beau petit cercle violet au sommet de l'ovo�de du corps mental. A mesure que l'aspirant s'approche du Sentier, le cercle augmente de grandeur et d'�clat; chez l'Initi�, il devient une splendide calotte brillante d'une couleur adorable.
Au-dessous se trouve souvent l'anneau bleu des pens�es dévotionelle; mais il est g�n�ralement �troit, sauf chez ceux dont les sentiments religieux sont v�ritablement profonds.
Ensuite vient la zone beaucoup plus large des pens�es d'affection, dont la couleur varie du cramoisi au rose, suivant le genre d'affection qu'elle indique.
Tout pr�s de la bande d'affection, et souvent au contact m�me de cette bande, se trouve la zone orang�e qui exprime les pens�es orgueilleuses et ambitieuses.
Nous trouvons encore en relation avec l'orgueil la ceinture jaune de l'intellect habituellement divis�e en deux parties qui correspondent respectivement aux pens�es philosophiques et scientifiques. L'emplacement de la portion jaune varie suivant les individus: quelquefois elle occupe toute la partie sup�rieure de l'ovo�de, s'�levant au-dessus de la d�votion et de l'affection; dans ce cas, l'orgueil est g�n�ralement excessif.
Au-dessous du groupe que nous venons de d�crire, et � mi-hauteur de l'ovo�de, se trouve la large ceinture qui correspond aux formes concr�tes. C'est la r�gion du corps mental d'o� proviennent toutes les formes-pens�es [Page 23] ordinaires. (Ces formes-pens�es seront d�crites au chapitre 8)
La couleur pr�pond�rante dans cette r�gion est le vert. Elle est souvent teint�e de brun ou de jaune suivant le caract�re de l'individu.
Il n'y a aucune autre partie du corps mental qui soit aussi variable d'une personne � l'autre. Certains hommes ont le corps mental peupl� d'images concr�tes, tandis que d'autres en ont tr�s peu. Chez certains elles sont claires et pr�cises, chez les autres elles sont extraordinairement vagues. Elles sont quelquefois class�es et �tiquet�es avec le plus grand soin; dans d'autres cas elles forment un m�lange confus.
A la partie inf�rieure de l'ovo�de se trouvent les ceintures qui expriment toutes sortes de pens�es ind�sirables. Une sorte de pr�cipit� boueux d'�go�sme remplit souvent le tiers inf�rieur ou m�me la moiti� inf�rieure du corps mental, et il est alors surmont� d'un anneau qui repr�sente la haine, la malice et la peur. Bien entendu, � mesure que l'homme se d�veloppe, cette partie inf�rieure dispara�t et la partie sup�rieure s'�tend jusqu'� remplir la totalit� du corps mental, comme le montrent les illustrations de L'Homme visible et invisible, par C. W. Leadbeater.
D'une mani�re g�n�rale, plus la pens�e est puissante, plus l'amplitude de la vibration est grande; plus la pens�e est spirituelle et altruiste, plus rapide est la vibration. La puissance de la pens�e produit l'�clat; la spiritualit� produit la d�licatesse de la couleur.
Dans un chapitre suivant, nous d�crirons quelques corps mentaux typiques et nous donnerons une id�e de la vari�t� des autres qualit�s mentales. [Page 24]
Le corps mental est le v�hicule � travers lequel le Soi se manifeste et s'exprime sous l'aspect de l'intellect (pens�es concr�tes).
Le mental est le reflet de l'aspect cognitif du Soi, ou du Soi consid�r� comme Connaissant; le mental est le Soi au travail dans le corps mental.
La plupart des gens sont incapables de s�parer l'homme v�ritable du mental; par suite, pour eux, le Soi est ce mental.
Ceci est naturel, sinon in�vitable, car l'homme de la Cinqui�me Race travaille plus sp�cialement au d�veloppement du corps mental.
Dans le pass�, le corps physique a �t� vivifi� comme v�hicule de conscience; le corps astral est partiellement vivifi� chez la plupart des gens; la vivification du corps mental est le travail principal actuel de l'humanit�.
Le d�veloppement du corps astral dans le but d'exprimer Kama ou l'�motion, fut le travail de la Quatri�me Race Racine, l'Atlant�enne, de m�me qu'il est le travail de la Quatri�me Sous-Race de la Cinqui�me Race Racine, la Celtique.
Comme nous l'avons dit plus haut, la facult� que la Cinqui�me Race doit plus sp�cialement d�velopper est celle du mental - et ceci s'applique � la fois � la Cinqui�me Race Racine et � la Cinqui�me Sous-Race. Il s'agit l� du pouvoir de discrimination de l'intellect, de la facult� de percevoir les diff�rences entre les choses.
Au stade actuel de d�veloppement imparfait, la plupart des gens observent les diff�rences de leur point de vue particulier, non pas dans le but de comprendre, [Page 25] mais souvent dans le but de r�sister ou m�me de s'opposer aux choses. Quand cette facult� sera compl�tement d�velopp�e, les diff�rences seront alors observ�es avec calme, dans le but de les comprendre et de juger ce qui est le mieux.
Bien plus, pour la Cinqui�me Sous-Race actuelle, la faiblesse chez les autres constitue une arme que les forts utilisent pour s'�lever au-dessus des faibles au lieu de les aider. N�anmoins, si p�nible que soit cette constatation, le d�veloppement mental correspondant est essentiel, car le v�ritable esprit critique est indispensable au progr�s.
La Sixi�me Race Racine, et aussi la Sixi�me Sous-Race de la Cinqui�me Race Racine s'engageront dans le d�veloppement de la Spiritualit�, de l'esprit de synth�se, de la compassion et de l'esprit de d�vouement.
Il est n�cessaire de donner maintenant quelques explications suppl�mentaires sur le d�veloppement actuel par l'humanit� des facult�s mentales et �motionnelles. Nous sommes dans la Quatri�me Ronde qui est destin�e principalement au d�veloppement du d�sir ou de l'�motion. La Cinqui�me Ronde sera destin�e au d�veloppement de l'intellect. Mais gr�ce � l'impulsion des "Seigneurs de la Flamme" l'intellect a �t� notablement d�velopp� une Ronde en avance sur ce que nous pourrions appeler le programme normal. D'autre part, il ne faut pas oublier que l'intellect dont l'homme est si fier aujourd'hui n'est rien � c�t� de celui que poss�dera l'homme moyen au point culminant de la prochaine Ronde, la Cinqui�me.
Les "Seigneurs de la Flamme" vinrent de la plan�te V�nus sur la terre pendant la Troisi�me Race Racine et prirent la direction de notre �volution. Leur Chef est appel� dans les livres indiens Sanat-Koumara. Avec Lui vinrent trois Lieutenants et une vingtaine d'autres Adeptes pour L'aider. Une centaine d'hommes ordinaires furent aussi amen�s de V�nus et m�l�s � l'humanit� terrestre. [Page 26]
Ce sont ces Grands Êtres dont parle La Doctrine Secr�te, qui projet�rent l'�tincelle dans les hommes sans mental et �veill�rent l'intellect en eux. Leur action ressemble � une impulsion magn�tique: Leur influence attira l'humanit� vers Eux et permit aux hommes de d�velopper des facult�s latentes et de s'individualiser.
Revenons maintenant � notre sujet. Pour la commodit� de notre �tude, nous sommes oblig�s de s�parer l'homme de ses v�hicules; mais le Soi est un, si vari�es que soient les formes dans lesquelles il se manifeste. La conscience est une unit� et les divisions que nous y faisons sont: ou bien cr��es par nous pour faciliter notre �tude, ou bien des illusions cr��es par nos pouvoirs de perception limit�s dans les mondes inf�rieurs.
Le Soi a trois aspects: conna�tre, vouloir et agir d'o� proviennent nos pens�es, d�sirs et actions. Mais c'est le Soi tout entier qui conna�t, veut et agit. Ces fonctions ne sont pas totalement s�par�es: quand il conna�t, il veut et agit en m�me temps; quand il veut, il agit et conna�t; quand il agit, il conna�t et veut. A un instant donn�, une fonction est pr�dominante, et cela quelquefois jusqu'� un tel point qu'elle voile les autres. Mais m�me pendant la concentration la plus profonde qui accompagne la connaissance - la fonction la plus s�par�e des trois - il y a toujours pr�sentes une volont� latente et une action latente que l'on peut discerner par une analyse approfondie.
Quelques explications compl�mentaires pourront aider � �claircir ce point: quand le Soi est calme, alors se manifeste l'aspect Connaissance, ou la facult� d'examiner les images des objets (comme nous le verrons plus loin en d�tail). Quand le Soi concentr� est sur le point de changer d'�tat, alors appara�t l'aspect Volont�. Quand le Soi, en pr�sence d'un objet, d�pense de l'�nergie pour prendre cet objet, alors se manifeste l'aspect Action. Il est bien clair que ces trois ph�nom�nes ne sont pas des divisions s�par�es du Soi, ni trois choses distinctes r�unies [Page 27] ou combin�es, mais qu'il y a au contraire un tout indivisible qui se manifeste de trois mani�res.
Du point de vue du Yoga Oriental, "le mental" est simplement la conscience individualis�e - la totalit� de cette conscience, y compris ses activit�s. Le Yoga d�crit ainsi les ph�nom�nes de conscience :
1. Connaissance des objets, c'est-�-dire l'aspect intelligence ou la note dominante du plan mental;
2. D�sir d'atteindre les objets, ou l'aspect d�sir, note dominante du plan astral;
3. Efforts pour atteindre les objets, ou l'aspect activit�, note dominante du plan physique. Sur le plan bouddhique pr�domine la facult� de conna�tre que faute d'un mot propre nous pourrions appeler raison pure, ou mieux, intuition. Ces aspects sont toujours pr�sents simultan�ment, mais � certains moments l'un d'eux pr�domine, puis c'est un autre, etc.
Poursuivons notre examen du mental; nous voyons que la pens�e abstraite est une fonction du Soi lorsqu'il s'exprime � travers le corps mental sup�rieur ou causal. Les pens�es concr�tes sont, comme nous l'avons vu, l�oeuvre du Soi au travail dans le corps mental - on l'appelle quelquefois le corps mental inf�rieur. Nous allons consid�rer maintenant le m�canisme de la pens�e concr�te.
C'est aussi dans le corps mental que commencent la m�moire et l'imagination. Le germe de la m�moire est Tamas ou l'inertie de la mati�re, qui a tendance � r�p�ter sans cesse les vibrations mises en jeu.
Le corps mental est le v�hicule de l'�go ou du v�ritable Penseur qui, lui, r�side dans le corps causal. Mais si le corps mental est �ventuellement destin� � devenir un v�hicule de conscience sur le plan mental inf�rieur, il travaille aussi � travers les corps astral et physique dans toutes les manifestations attribu�es habituellement � "l'esprit" pendant la conscience de veille ordinaire.
Il se produit alors le ph�nom�ne suivant: La pens�e concr�te met en vibration la mati�re du corps mental. Cette vibration est transmise pour ainsi dire un octave [Page 28] en dessous � la mati�re plus grossi�re du corps astral du penseur. Celle-ci affecte les particules �th�riques du cerveau qui enfin mettent en action la substance grise du corps physique dense. Toutes ces �tapes successives doivent �tre parcourues avant qu'une pens�e soit transmise � la conscience en activit� dans le cerveau physique.
Le syst�me nerveux sympathique est principalement en rapport avec le corps astral, tandis que le syst�me c�r�bro-spinal est davantage sous l'influence de l'�go au travail dans le corps mental.
Le ph�nom�ne qui vient d'�tre d�crit peut �tre analys� avec plus de d�tails: chaque particule du cerveau physique a une contrepartie astrale qui elle-m�me a une contrepartie mentale. Supposons, pour la commodit� de notre �tude; que la totalit� de la mati�re du cerveau physique soit �tendue sur une surface plane en une couche de l'�paisseur d'une particule physique. Supposons en outre que la mati�re astrale correspondante soit �tendue de la m�me fa�on au-dessus de la couche physique et la mati�re mentale correspondante encore au-dessus.
Nous avons ainsi trois couches de mati�res de densit�s diff�rentes qui se correspondent, mais qui sont s�par�es, sauf en certains point o� des fils de communication existent entre les particules physiques et astrales et entre les particules astrales et mentales. Ceci repr�sente approximativement l'�tat de choses chez l'homme moyen.
Lorsqu'un tel homme d�sire transmettre une pens�e du niveau mental au niveau physique, il faut que la pens�e - � cause des nombreux fils de communication manquants - chemine d'abord horizontalement dans la mati�re mentale jusqu'� ce qu'elle trouve un canal pour descendre; il se peut alors qu'elle descende par un canal qui ne convient gu�re � ce type particulier de pens�e. Elle poursuit son chemin de la m�me mani�re dans le corps astral, et enfin termine sa course par un parcours horizontal dans le cerveau physique avant d'atteindre [Page 29] les particules physiques qui sont capables de l'exprimer.
Il est �vident qu'une telle m�thode est p�nible. Et il nous est maintenant facile de comprendre pourquoi certaines personnes ne comprennent rien aux math�matiques, pourquoi d'autres n'ont aucun go�t pour la musique, etc. Cela provient de ce que la partie correspondante de leur cerveau n'est pas en communication directe avec la r�gion mentale sp�cialis�e dans cette facult�.
Chez l'Adepte ou homme parfait, toutes les particules du cerveau sont en communication; par suite toutes les pens�es ont un canal appropri� par o� elles peuvent atteindre la substance correspondante dans le cerveau physique.
Si nous analysons sommairement les ph�nom�nes de conscience, depuis le Non-Moi jusqu'au Moi, nous observons: d'abord un impact sur le corps physique ayant sa cause � l'ext�rieur; cet impact est converti par le corps astral en sensation; cette sensation est transform�e par le corps mental en perception; enfin les perceptions sont �labor�es en conceptions. C'est sous forme de conceptions que sont conserv�s les mat�riaux qui serviront aux pens�es futures.
Tout contact avec le Non-Moi modifie le corps mental par suite du changement dans la disposition d'une partie de ses mat�riaux, produit par la nouvelle image de l'objet ext�rieur.
La pens�e envisag�e du point de vue de la forme est l'�tablissement de relations entre ces images; envisag�e du point de vue de la vie, elle consiste en modifications chez le Penseur lui-m�me.
Le travail du Penseur ou du Connaissant est l��tablissement de relations entre les images form�es dans son corps mental, et c'est son travail propre qui change les images en pens�es.
Lorsque le Penseur reforme les m�mes images, n'y ajoutant que l'�l�ment temps, alors appara�t la m�moire et la pr�vision. [Page 30]
La conscience au travail est de plus illumin�e d'en haut par des id�es qui ne sont pas fabriqu�es avec des mat�riaux fournis par le monde physique, mais qui sont des reflets du Mental Universel. (Voir chapitre 28)
Lorsqu'un homme raisonne, il ajoute quelque chose de son cru aux informations provenant de l'ext�rieur. Lorsque le mental travaille sur les mat�riaux qui lui sont fournis, il r�unit les perceptions, combine les diff�rents courants de sensation pour en faire une image unique. Ce travail de synth�se est le propre du Connaissant; c'est la sp�cialit� du mental.
Cette activit� du corps mental r�agit sur le corps astral comme nous l'avons dit plus haut, et celui-ci � son tour r�agit sur le corps �th�rique qui affecte le corps dense et la mati�re nerveuse. Cette mati�re nerveuse vibre sous l'action des impulsions qui l'atteignent. Ceci se manifeste sous forme de d�charges �lectriques et de courants magn�tiques complexes entre les diff�rentes particules.
Il en r�sulte la formation d'un chemin nerveux, tel qu'un autre courant puisse plus facilement s'y propager que se propager suivant une autre route. Consid�rons deux groupes de particules qui ont �t� r�unies par un tel chemin: si l'un de ces groupes est remis en activit� par la conscience qui r�p�te la m�me id�e, la vibration de ce groupe se propage ais�ment le long du chemin en question, atteint le deuxi�me groupe, �veille son activit�, et pr�sente � la conscience l'id�e correspondante, "associ�e" � la premi�re.
Tel est le principe du m�canisme de l'association des id�es, ph�nom�ne mental dont l'importance est trop connue pour qu'il soit n�cessaire d'insister particuli�rement sur ce sujet.
Nous avons not� plus haut que le travail propre du mental est l'�tablissement de relations entre les objets de conscience. Cette phrase s'applique � toutes les activit�s de l'esprit. Ainsi les Hindous appellent le mental le sixi�me sens parce qu'il s'empare des sensations qui [Page 31] proviennent des cinq sens et les combine en un percept unique dont il fait une id�e. On appelle aussi le mental le "Rajah" des sens.
De m�me le "sutra" dit que les "vrttis" ou modes de l'esprit sont cinq. Cela exprime la m�me id�e que lorsqu'en chimie on dit qu'un �l�ment est pentavalent, c'est-�-dire que cet �l�ment peut s'unir � cinq �l�ments simples. Le mental est comme un prisme qui rassemble les cinq sortes de rayons de sensations provenant des organes des sens, ou les cinq "mani�res de conna�tre" les Jnanendriyas, et les combine en un seul rayon.
Si nous additionnons les cinq organes des sens aux cinq organes d'action, les Karmendriyas, alors le mental devient le onzi�me sens; c'est pourquoi La Bhagavad G�t� parle des "dix sens et de l'autre" (13, 5).
Consid�rons maintenant non pas le mental en tant que sixi�me ou onzi�me sens, mais les sens du corps mental lui-m�me. Ils sont notablement diff�rents des sens du corps physique. Le corps mental vient en contact avec les choses du monde mental en quelque sorte directement et par toute sa surface; c'est en somme le corps mental tout entier qui est conscient des choses qui peuvent l'affecter. Il n'y a aucun organe distinct pour la vue, l'ou�e, le toucher, le go�t et l'odorat dans le corps mental; il est incorrect de parler des sens du corps mental; il serait plus exact de parler du sens mental.
Pouvant communiquer directement par transmission de la pens�e sans avoir � formuler celle-ci en mots, il est clair que les barri�res du langage n'existent pas sur le plan mental alors qu'elles existent encore sur le plan astral.
Lorsqu'un �tudiant entra�n� communique dans le monde mental avec un autre �tudiant, son esprit s'exprime au moyen de couleurs, sons et formes, de sorte que la totalit� de la pens�e est transmise sous forme d'image color�e et musicale, tandis que sur le plan physique une partie seulement de la pens�e est transmise au moyen des symboles que nous appelons des mots. [Page 32]
Il y a des livres anciens qui furent �crits par de grands Initi�s au moyen d'un langage de couleurs, le langage des dieux. Ce langage est connu d'un grand nombre de ch�las (c'est-�-dire d'�l�ves des Ma�tres) et il provient, en ce qui concerne la forme et la couleur, du monde mental.
L'esprit ne pense pas une couleur, un son et une forme. Il pense une pens�e qui est une vibration complexe de la mati�re mentale et c'est cette pens�e qui s'exprime de toutes ces mani�res par les vibrations mises en jeu. Dans le corps mental, l'homme est lib�r� des limitations dues aux organes des sens s�par�s, et il per�oit toute vibration qui dans le monde physique se pr�senterait sous plusieurs formes s�par�es.
Le corps mental de l'homme moyen actuel est relativement moins d�velopp� que les corps astral et physique. Au pr�sent stade d'�volution, l'homme normal s'identifie avec la conscience du cerveau, la conscience qui op�re dans le syst�me c�r�bro-spinal. C'est l� qu'il se sent chez lui, qu'il per�oit son "Moi" � l'�tat de veille sur le plan physique.
Toutefois, la conscience de l'homme moyen fonctionne principalement du plan astral, le royaume de la sensation, sauf bien entendu en ce qui concerne directement le syst�me c�r�bro-spinal.
Mais chez les hommes plus �volu�s de la Cinqui�me Race, le centre de conscience est dans le corps mental, il fonctionne dans le monde mental inf�rieur, et l'homme est m� par les id�es plus que par les sensations.
Ainsi, la conscience de l'homme moyen est active sur les plans astral et mental, mais l'homme n'est pas conscient sur ces deux plans. Il per�oit les ph�nom�nes astraux et mentaux qui se passent en lui, mais il ne distingue pas ceux dont il est lui-m�me la cause de ceux qui sont produits par des actions ext�rieures. Pour lui, tous ces ph�nom�nes sont int�rieurs.
C'est pourquoi le plan physique est le seul monde "r�el" pour lui, et les ph�nom�nes de conscience appartenant [Page 33] aux mondes astral et mental sont ce qu'il appelle "irr�el" , "subjectif", ou "imaginaire". Il les regarde comme cr��s par sa propre "imagination" et non pas comme le r�sultat des impacts sur ses corps astral et mental, ayant leur cause dans des mondes ext�rieurs. Il est donc en r�alit� un enfant sur les plans astral et mental.
C'est aussi pourquoi chez l�homme non d�velopp�, le corps mental ne peut pas fonctionner s�par�ment sur le plan mental comme v�hicule ind�pendant de conscience pendant sa vie terrestre. Lorsqu'un tel homme exerce ses facult�s mentales, elles doivent se voiler de mati�res astrale et physique avant qu'il puisse �tre conscient de leur activit�.
Nous pouvons r�capituler les principales fonctions du corps mental comme suit:
1. Servir de v�hicule au Soi pour l'�laboration des pens�es concr�tes.
2. Exprimer ces pens�es concr�tes au moyen du corps physique par l'interm�diaire du corps astral, du cerveau �th�rique et du syst�me c�r�bro-spinal.
3. D�velopper les facult�s de m�moire et d'imagination.
4. Servir de v�hicule de conscience s�par� sur le plan mental lorsque le cours de l'�volution aura r�alis� ce progr�s important.
Il faut enfin ajouter la fonction suivante qui sera expos�e plus compl�tement dans un des chapitres suivants :
5. Assimiler les r�sultats de l�exp�rience acquise dans chaque vie terrestre, et transmettre leur essence � l'homme v�ritable qui habite le corps causal.
Remarquons en passant que le r�gne animal emploie lui aussi dans une certaine mesure la mati�re mentale. Les animaux domestiques sup�rieurs exercent sans aucun doute la facult� de raisonnement, mais, bien entendu, ils ne peuvent exercer cette facult� que dans un [Page 34] petit nombre de cas, et dans une plus faible mesure que les �tres humains.
Dans le cas de l'animal moyen, seule la mati�re du sous-plan mental inf�rieur est employ�e; mais chez les animaux domestiques les plus d�velopp�s, la mati�re du plus �lev� des quatre sous-plans inf�rieurs est utilis�e dans une certaine mesure. [Page 35]
CHAPITRE
- 5 -
EXEMPLES TYPIQUES
Le corps mental d'un "sauvage" est repr�sent� dans L'Homme visible et invisible, planche VI. En ce qui concerne les couleurs, le corps mental ressemble beaucoup au corps astral � l'�tat de repos. Mais le corps mental contient plus de choses que le corps astral, car on y voit d�j� ce que l'homme a pu acqu�rir de spiritualit� et d'intellect. C'est encore bien peu dans le cas du sauvage, mais ce sera de plus en plus important dans les exemples suivants.
Si nous examinons en d�tail ce corps mental, nous remarquons au sommet un peu de jaune sombre qui indique la pr�sence de l'intellect, mais l'impuret� de cette couleur est le signe que cette facult� n'est appliqu�e qu'� des buts �go�stes.
La d�votion indiqu�e par le gris-bleu est le culte des f�tiches abondamment tach� de crainte et m� par des consid�rations d'int�r�t personnel. Le cramoisi boueux d�note un commencement d'affection qui est encore essentiellement �go�ste.
La bande orang� sombre indique l'orgueil du type le plus bas. Une grande tache �carlate exprime une forte tendance � la col�re qui �clate violemment � la moindre provocation.
Une large bande vert sale, qui occupe une grande partie du corps, indique la malice et l'avarice - cette derni�re exprim�e par une nuance brune. Sur le fond de l'aura on voit une sorte de d�p�t boueux qui d�note un ensemble �go�ste et l'absence de toute esp�ce de qualit� sup�rieure.
Le corps mental de l'homme non d�velopp� ne contient qu'une petite quantit� de mati�re mentale; elle est [Page 36] peu organis�e et elle appartient surtout � la subdivision inf�rieure du plan. Elle est mise en activit� presque uniquement par les v�hicules inf�rieurs, c'est-�-dire le plus souvent par des temp�tes �motionnelles du corps astral. Elle reste presque inerte lorsqu'elle n'est pas stimul�e par ces vibrations astrales, et m�me sous leur influence elle est peu active. Aucune activit� d�finie n'appara�t int�rieurement; les impulsions d'origine ext�rieure sont n�cessaires pour l'�veiller de sa torpeur.
C'est pourquoi les impulsions les plus violentes sont les meilleures au point de vue du progr�s de l'individu. Les plaisirs des sens, la col�re, la douleur, la terreur et les autres passions causent des tourbillons dans le corps astral qui stimulent la conscience mentale, et celle-ci, ensuite, ajoute quelque chose d'elle-m�me aux impressions d'origine ext�rieure.
L'homme ordinaire n'emploie que la mati�re du septi�me sous-plan mental, le plus bas, et comme cette subdivision est tr�s proche du plan astral, toutes ses pens�es sont color�es par les reflets du monde astral ou �motionnel. Tr�s peu de gens actuellement utilisent le sixi�me sous-plan; les savants l'emploient certainement dans une large mesure, mais malheureusement, ils y m�lent souvent la mati�re de la subdivision inf�rieure et ils sont jaloux des d�couvertes et inventions des autres. La mati�re du cinqui�me sous-plan est beaucoup moins susceptible d'�tre influenc�e par la mati�re astrale. Le quatri�me sous-plan, le plus proche du corps causal ne peut en aucun cas �tre soumis aux vibrations astrales.
La planche IX de l'ouvrage cit� repr�sente le corps mental d'un homme ordinaire. On y trouve une plus grande proportion d'intellect (jaune), d'amour (rose), et de d�votion (bleu). Les couleurs sont plus claires, ce qui indique une am�lioration g�n�rale de la qualit�.
Il y a autant d'orgueil que dans le cas pr�c�dent, mais il se manifeste maintenant � un niveau sup�rieur, car l'homme est fier de ses bonnes qualit�s au lieu d'�tre fier de sa force brutale ou de sa cruaut�. [Page 37]
Une quantit� notable d'�carlate persiste, indiquant la tendance � la col�re; le vert plus beau, il indique maintenant d'adaptabilit� ou la versatilit� au lieu de la malice.
Chez le sauvage, le vert �tait � la partie inf�rieure de l'aura, au-dessous de l'�carlate, parce que les qualit�s qu'il repr�sentait n�cessitaient pour leur expression un type de mati�re plus grossier que celui de la col�re.
Chez l�homme moyen, le vert est au-dessus de l'�carlate, car la mati�re dont il est fait est moins grossi�re que celle de la col�re. Il y a une am�lioration g�n�rale de toute la mati�re du corps mental.
Bien qu'il y ait encore une notable proportion du brun de l��go�sme dans l'aura, cette couleur est moins sale que dans le cas du sauvage.
Le corps mental de l�homme moyen est beaucoup plus grand que celui du sauvage; il commence � �tre organis�, et il contient un peu de mati�re des sixi�me, cinqui�me et quatri�me subdivisions du plan mental.
Comme dans les cas des corps physique et astral, l'exercice produit l'accroissement, l�inertie produit l'atrophie et finalement la destruction. Toute vibration mise en jeu dans le corps mental produit un changement dans ses constituants, une expulsion de la mati�re qui ne peut pas vibrer de cette mani�re, et son remplacement par de la mati�re du type appropri� provenant du stock pratiquement in�puisable ambiant.
La planche XXII de l'ouvrage cit� repr�sente le corps mental d'un homme d�velopp�. L'orgueil (orang�), la col�re (�carlate) et l'�go�sme (brun) ont compl�tement disparu. Les autres couleurs remplissent la totalit� de l'ovo�de et sont beaucoup plus belles. La disparition de toute pens�e personnelle s'accompagne d'une augmentation de la d�licatesse des couleurs. De plus, au sommet de l'aura, appara�t le pur violet �toil� d�or qui indique l'acquisition d'une qualit� sup�rieure - l'aspiration spirituelle.
La puissance sup�rieure qui jaillit � travers le corps [Page 38] causal d'un homme d�velopp� agit aussi � travers son corps mental, mais avec un peu moins de force.
Si l'on distingue ce que l'on pourrait appeler des octaves de couleurs, c'est-�-dire les aspects, des diff�rentes teintes aux diff�rents niveaux du plan mental, on voit que sous cette r�serve, le corps mental est maintenant la reproduction approch�e du corps causal de m�me que le corps astral est � son propre niveau la copie du corps mental.
Le corps mental d'un homme d�velopp� devient un reflet du corps causal parce que l'homme a appris � suivre les impulsions du moi sup�rieur qui guident maintenant sa raison. La couleur qui exprime une certaine qualit� dans le corps causal l'exprime aussi dans le corps mental et dans le corps astral; mais elle devient de moins en moins lumineuse et de moins en moins d�licate � mesure que l'on descend sur les plans inf�rieurs.
Chez un homme d�velopp� spirituellement, toutes les combinaisons grossi�res de mati�re mentale ont �t� �limin�es, de sorte que le corps mental ne contient plus que les vari�t�s les plus fines de la mati�re des quatre subdivisions inf�rieures du plan mental. De plus, la quantit� de mati�re appartenant aux quatri�me et cinqui�me est tr�s sup�rieure � celle qui appartient aux sixi�me et septi�me sous-plans. Le corps mental est donc maintenant sensible � toutes les op�rations sup�rieures de l'intellect, aux manifestations artistiques les plus d�licates et au fr�missement des �motions les plus �lev�es. Un tel corps devient rapidement capable d'ob�ir � toute impulsion provenant de l'homme v�ritable dans le corps causal, le Penseur, qui soit susceptible d'�tre exprim�e par la mati�re mentale inf�rieure.
Les corps astral et mental d'un homme spirituel manifestent continuellement quatre ou cinq �motions magnifiques, parmi lesquelles l'amour, la d�votion, la sympathie et l'aspiration intellectuelle.
Le corps mental (et aussi le corps astral) d'un Arhat ou d'un homme qui a atteint la Quatri�me grande Initiation, [Page 39] a peu de couleurs propres; ses couleurs sont surtout des reproductions de celles du corps causal � des octaves inf�rieures. Elles ont une apparence iris�e, opalescente, nacr�e, au del� de toute possibilit� de description.
Une personne maniaque a g�n�ralement beaucoup de jaune dans son corps mental, et les diverses bandes color�es sont r�guli�res et bien en ordre. Elle manifeste moins d'�motion et moins d'imagination que l'homme d'intuition, et, par suite, dans certaines circonstances, moins de puissance et d'enthousiasme ; mais, par contre, elle est moins susceptible de se tromper, et ce qu'elle fait est g�n�ralement bien fait.
Les habitudes d'esprit scientifiques ou m�thodiques ont aussi une influence marqu�e sur la disposition des couleurs du corps astral: celles-ci forment des bandes r�guli�res, et leurs lignes de d�marcation sont bien d�finies.
Le corps mental de l'homme intuitif contient davantage de bleu, mais les couleurs sont g�n�ralement vagues et leur ensemble d�sordonn�. L'homme souffre plus que le type pr�c�dent, mais souvent cette souffrance lui fait faire de rapides progr�s.
Chez l'homme parfait, �videmment, se rencontrent � la fois l'�clat de l'enthousiasme et la r�gularit�.
En plus des qualit�s ci-dessus, qui s'expriment par des couleurs du corps mental, il en est d'autres, telles que le courage, la dignit�, la gaiet�, la confiance, etc., qui sont exprim�es plut�t par la forme que par la couleur. Elles sont indiqu�es par des diff�rences dans la structure du corps mental ou dans l'aspect de sa surface.
A l'int�rieur des diff�rentes zones de couleurs que nous venons de d�crire se trouvent g�n�ralement des stries plus ou moins nettement marqu�es. L'examen de ces stries peut nous renseigner sur un grand nombre des dualit�s de l'homme.
Par exemple, le fait d'avoir une tr�s forte volont� se manifeste dans le corps mental par la pr�cision et la stabilit� des lignes. Toutes les stries et toutes les radiations [Page 40] sont nettement d�finies et persistantes, tandis que chez une personne qui manque de volont�, les lignes de s�paration entre les diff�rentes qualit�s sont vagues, et les stries et radiations petites, peu marqu�es et d'intensit� variable.
Le courage est exprim� par des lignes fermes et fortement marqu�es, particuli�rement dans la zone orang�e de l'orgueil, et par la fixit� de l'�clat des couleurs qui indiquent les qualit�s sup�rieures. A tout cela s'ajoute enfin une impression g�n�rale de calme.
Lorsque la peur paralyse une personne, toutes ces couleurs sont ternies par un brouillard gris livide, et les stries s'�vanouissent dans une masse tremblante qui ressemble � de la gel�e. L'homme a perdu temporairement le contr�le de ses v�hicules.
La dignit� s'exprime dans la m�me partie du corps mental que le courage, mais le calme et la stabilit� des lignes sont diff�rents.
La franchise et la v�racit� sont exprim�es par la r�gularit� des stries dans la partie du corps mental qui correspond aux formes concr�tes, et par la clart� et la pr�cision des images qui apparaissent dans cette r�gion.
La fid�lit� se manifeste par une intensification de l'affection et de la d�votion et par la formation incessante dans cette partie de l'ovo�de d'images de la personne qui inspire cette qualit�. Dans bien des cas de fid�lit�, d'affection et de d�votion, il se forme une image permanente tr�s forte de l'objet de ces sentiments, image qui reste constamment dans l'aura du penseur, de sorte que s'il dirige sa pens�e vers l'�tre aim�, la forme qu'il met en jeu renforce l'image existante au lieu d'en former une nouvelle.
La joie est exprim�e par un �clat g�n�ral des corps mental et astral, et par un fr�missement particulier de la surface du corps.
La tendance g�n�rale � la gaiet� se montre sous une forme peu diff�rente de la pr�c�dente; elle s'exprime aussi par une s�r�nit� tr�s stable qui fait plaisir � voir. [Page 41]
La surprise se manifeste, au contraire, par une constriction de tout le corps mental accompagn�e d'une augmentation de l'�clat de la bande de l'affection si la surprise est agr�able, et par un changement de couleurs qui met en jeu souvent une grande quantit� de brun et de gris si la surprise est d�sagr�able. Cette constriction se communique aux corps astral et physique, et elle produit g�n�ralement des sensations tr�s d�sagr�ables qui affectent quelquefois le plexus solaire (d'o� affaiblissement g�n�ral) ou le coeur (d'o� palpitations et, dans les cas extr�mes, la mort). Il peut ainsi arriver qu'une grande surprise tue un individu au coeur faible.
La crainte respectueuse est la m�me chose que l��tonnement, mais elle est accompagn�e d'une modification profonde dans la partie dévotionelle du corps mental, qui s'agrandit et dont les stries sont plus fortement marqu�es.
Les pens�es mystiques et la pr�sence de facult�s psychiques sont indiqu�es par des couleurs qui n'ont pas d'�quivalents sur le plan physique.
Lorsqu'un homme utilise une certaine partie de son corps mental en dirigeant sa pens�e fortement suivant l'un des canaux dont nous avons parl�, non seulement le corps mental se met � vibrer plus rapidement, mais la portion qui correspond � cette pens�e s'anime davantage et augmente de grandeur, de sorte que la sym�trie de l�ovo�de est momentan�ment d�truite.
Chez certaines personnes, cette dissym�trie est permanente; cela signifie que la proportion de pens�es de ce type �mises par l'individu est en progression. Si, par exemple, une personne entreprend une �tude scientifique, et, par suite, dirige brusquement ses pens�es dans cette direction beaucoup plus qu'avant, le premier effet est la formation d'une protub�rance comme nous venons de le d�crire. Mais si cette personne continue � entretenir une activit� constante de pens�e sur les sujets scientifiques, la protub�rance est r�sorb�e par l'ovo�de, et la [Page 42] bande de couleur correspondante devient plus large qu'avant.
Cependant, si l'int�r�t de l'homme pour les sujets scientifiques continue � s'accro�tre, la protub�rance subsiste en m�me temps que l'�largissement de la bande de couleur correspondante.
La trop grande sp�cialisation est donc nuisible au corps mental en conduisant � un d�veloppement dans une seule direction. Le corps mental se d�veloppe alors dans un petit nombre de ses parties, et d'autres r�gions, probablement aussi importantes, ne se d�veloppent pas. Le but � atteindre est un d�veloppement harmonieux de la totalit� du corps mental, et cela n�cessite un calme examen de soi-m�me et l'application ferme de m�thodes efficaces; nous consid�rerons cet aspect de notre sujet dans un chapitre suivant.
Nous avons fait allusion plus haut au mouvement incessant des particules de mati�re du corps mental. A ce sujet s'appliquent les m�mes remarques que dans le cas du corps astral. Lorsque, par exemple, le corps astral est troubl� par une �motion soudaine, toute la mati�re est agit�e par un violent ouragan, de sorte que, momentan�ment, les couleurs sont tr�s m�lang�es. Lorsque l'�motion est pass�e, les couleurs reprennent par gravit� leurs positions respectives primitives. Mais malgr� cela, la mati�re ne reste jamais au repos, et toutes les particules se d�placent sans cesse dans leur propre zone, d'o� elles sortent tr�s rarement. Ce mouvement est la sant� du corps mental, et une personne dont la mati�re mentale ne circulerait pas de cette mani�re serait comme enferm�e dans une coque emp�chant sa croissance jusqu'� ce qu'elle la brise. L'activit� de la mati�re dans une zone d�termin�e est en rapport avec la quantit� de pens�e sur le sujet qu'elle exprime.
Les troubles dans le corps mental ressemblent � ceux du corps astral, et ils ont des effets aussi d�sastreux. Ainsi, une personne qui se laisse tourmenter par un probl�me dont elle cherche vainement la solution, cr�e une [Page 43] sorte d'orage dans son corps mental, ou plus exactement il se forme une zone malade analogue � une partie physique irrit�e par un frottement.
Une personne qui a l'esprit de contradiction a son corps mental en �tat d'inflammation perp�tuelle, et cette inflammation se transforme sous l'influence de la moindre excitation en une v�ritable plaie ouverte. Pour une telle personne, il n'y a aucun espoir de progr�s occulte tant qu'elle n'a pas r�tabli l'�quilibre dans son corps mental malade.
Si l'homme permet � ses pens�es sur un certain sujet de rester stagnantes, la mati�re correspondante le reste aussi. Il en r�sulte l'apparition d'une sorte de congestion d'une partie du corps mental. Il se forme un petit tourbillon dans lequel la mati�re mentale se meut d'abord, puis se coagule en une esp�ce de verrue. Tant que cette verrue subsiste, l'homme ne peut pas utiliser cette partie de son corps mental, et il est incapable de penser rationnellement sur ce sujet. La masse �paissie emp�che tout mouvement tant vers l'ext�rieur que vers l'int�rieur; elle emp�che l'homme, d'une part, de recevoir des impressions nouvelles correctes sur le sujet en question, et, d'autre part, d'�mettre des pens�es claires sur ce sujet.
Ces points malades sont des centres d'infection, et l'inaptitude � voir clairement s'�tend � d'autres parties du corps mental. Si un homme a des pr�jug�s sur un certain sujet, il en forme souvent d'autres, parce que la circulation saine de mati�re mentale est interrompue, et les habitudes d'erreur sont prises.
Les pr�jug�s religieux sont les plus fr�quents et les plus graves; ils emp�chent absolument toute pens�e rationnelle sur ce sujet. Un tr�s grand nombre de personnes ont la partie du corps mental, qui devrait �tre occup�e par les sujets religieux, inactive, comme si elle �tait ossifi�e, de sorte que m�me la conception la plus rudimentaire de ce qu'est en r�alit� la religion leur est impossible. Et cet �tat subsiste souvent jusqu'� ce qu'un bouleversement catastrophique secoue l'individu. [Page 44]
En r�sum�, d'une mani�re g�n�rale, chez les hommes les meilleurs des races les plus avanc�es, le corps physique est, de nos jours, pleinement d�velopp� et sous le contr�le de l'homme; le corps astral est aussi pleinement d�velopp� mais non soumis au parfait contr�le de l'homme; le corps mental est en cours d'�volution, et son d�veloppement est loin d'�tre complet. Il reste encore une longue route � parcourir avant que ces trois v�hicules soient enti�rement subordonn�s � l'�me. Lorsque ce sera r�alis�, le moi inf�rieur aura �t� absorb� par le moi sup�rieur, et l'�go ou �me aura la ma�trise de l'homme. Chez un tel homme, plus de conflit entre les divers v�hicules; l'homme n'est pas encore parfait, mais ses divers corps sont si bien harmonis�s qu'ils ont tous le m�me but. [Page 45]
CHAPITRE
- 6 -
KAMA-MANAS (DÉSIR ET MENTAL)
Dans Le Corps astral, nous avons trait�, au chapitre 4, d'abord de Kama ou d�sir, puis de Kama-Manas ou m�lange de d�sir et mental. Dans cet ouvrage, nous traiterons encore de Kama-Manas, en admettant comme connu ce qui a �t� dit dans Le Corps astral au sujet de Kama, et en nous bornant � l'aspect Manas.
R�capitulons bri�vement ce qui a �t� dit dans Le Corps astral : Kama est la vie qui se manifeste dans le v�hicule astral. Ses attributs essentiels s'expriment par le mot sentir; ils comprennent les app�tits animaux, les d�sirs et les passions. C'est la brute en nous qui, plus que toute autre chose, est susceptible de nous lier � la terre. De plus, Kama ou d�sir est aussi le reflet ou l'aspect inf�rieur de Atma ou Volont�.
Le mot Kama est quelquefois employ� dans un sens trop restreint, pour d�signer uniquement les d�sirs sensuels les plus grossiers. En r�alit�, il signifie tous les d�sirs, et les d�sirs sont l'aspect de l'amour lorsqu'il est dirig� vers l'ext�rieur, l'amour des choses des trois mondes, alors que le v�ritable amour est l'amour de la vie ou du divin, et appartient au moi sup�rieur ou dirig� vers l'int�rieur.
Dans le Rig V�da (X. 129) Kama est la personnification de ce sentiment qui conduit et pousse � la cr�ation. Il est essentiellement le besoin d'activit� des sens, l'existence aux vives sensations, la turbulence de la vie passionnelle. Ainsi, pour l'individu comme pour le Cosmos, Kama est la cause primaire de la r�incarnation, et, � mesure qu'il se diff�rencie en d�sirs vari�s, ceux-ci encha�nent le Penseur � la terre et l'y ram�nent sans cesse, vie apr�s vie. [Page 46]
En Orient cette soif ou ce d�sir qui font rena�tre l'homme sont appel�s Trishna (Tanhna en langage Pãli); la consommation de Trishna est d�sign�e par le mot Upādāna.
Manas vient du mot sanscrit "man" qui est la racine du verbe penser. Manas d�signe le Penseur en nous; en Occident on se sert pour le d�signer des mots un peu vagues "mental" ou "esprit". Manas est l'individu immortel, le v�ritable "Moi".
Manas, le Penseur, est une entit� spirituelle vivant sur le plan mental sup�rieur ou causal; il ne peut pas venir en contact direct avec les mondes inf�rieurs, et il projette dans ce but le Manas inf�rieur qui est appel�, suivant les auteurs, un reflet, une ombre, un rayon, etc.
C'est ce rayon qui agit sur le cerveau, manifestant � travers lui les facult�s mentales que sa configuration et autres propri�t�s physiques lui permettent de traduire. Le rayon fait vibrer les mol�cules des cellules nerveuses du cerveau, et il en r�sulte l'apparition de la conscience sur le plan physique.
Ce Manas inf�rieur est absorb� en partie par le quaternaire qui se compose de:
Kama ou d�sir.
Prana
ou vitalit�.
Double Éthérique.
Corps
physique.
On peut le consid�rer comme s'accrochant d'une main � Kama, tandis que de l'autre il s'accroche � son p�re, Manas sup�rieur.
Pendant la vie terrestre, Kama et Manas inf�rieur sont r�unis, et on les d�signe souvent par le mot compos� Kama-Manas. Kama fournit, comme nous l'avons vu, l'�l�ment animal et passionnel ; Manas y ajoute les facult�s intellectuelles. Kama et Manas sont si �troitement li�s pendant la vie qu'ils fonctionnent rarement l'un sans l'autre; les pens�es non influenc�es par le d�sir sont donc tr�s rares. Kama-Manas n'est pas un nouveau principe, mais le m�lange de la partie inf�rieure de Manas avec [Page 47] Kama. On a aussi d�sign� Kama-Manas, ou Manas et d�sir, par l'expression: Manas s'int�ressant aux choses ext�rieures.
L'activit� de Manas inf�rieur dans l�homme se manifeste sous forme de facult�s mentales, force intellectuelle, finesse, subtilit�; elle comprend le pouvoir de comparer, raisonner, juger ainsi que l'imagination et les autres facult�s mentales. Ces facult�s peuvent se d�velopper jusqu'� atteindre le niveau du g�nie, mais il s'agit alors de ce que H. P. Blavatsky appelle "g�nie artificiel", c'est-�-dire le r�sultat de la seule culture et de la seule finesse intellectuelle.
Ce que nous appelons habituellement esprit, ou mental, ou intellect, est, d'apr�s les propres mots de H. P. Blavatsky, "un p�le reflet trop souvent d�form� de Manas lui-m�me". Sa v�ritable nature est souvent d�voil�e par la pr�sence d'�l�ments kamiques, tels que la passion, la vanit�, l'arrogance.
Le v�ritable g�nie est produit par des �clairs de Manas sup�rieur p�n�trant dans la conscience inf�rieure. Comme dit le Bindopanishad : "Il est exact de dire que Manas est double, pur et impur; la partie impure est influenc�e par le d�sir; la partie pure est exempte de tout d�sir".
Le G�nie qui "voit" au lieu de d�montrer appartient ainsi au Manas sup�rieur, ou � l��go; l'intuition pure est une de ses facult�s. Ce que l'on appelle habituellement la raison, c'est-�-dire le processus de classement des faits recueillis par l'observation, leur comparaison, leur d�monstration, le fait d'en tirer des conclusions, tout ceci est le travail de Manas inf�rieur � travers le cerveau. Sa m�thode est le raisonnement: par induction, il s'�l�ve du connu � l'inconnu et construit des hypoth�ses; par d�duction, il redescend au connu et v�rifie ses hypoth�ses par de nouvelles exp�riences.
Il y a encore une autre diff�rence entre le m�canisme du raisonnement ordinaire et l'apparition d'�clairs dans la conscience, que l'on nomme g�nie. Le raisonnement [Page 48] p�n�tre dans le cerveau � travers tous les sous-plans successifs des mondes mental et astral. Le g�nie provient, au contraire, de l'effusion directe de la conscience � travers les sous-plans atomiques, c'est-�-dire du sous-plan atomique mental directement � l'astral puis au physique.
Le raisonnement, cette facult� du cerveau physique qui est sous la d�pendance du t�moignage des sens, ne peut pas �tre une qualit� appartenant directement � l'esprit divin dans l'homme. Ce dernier "sait", et tous les raisonnements, toutes les d�monstrations lui sont inutiles. L'�go s'exprime aussi � travers la conscience; c'est alors la discrimination instantan�e entre le vrai et le faux. Les proph�ties et les soi-disant inspirations divines sont simplement des effets de l'illumination d'en haut provenant du propre esprit immortel de l'homme. (Nous reprendrons cet aspect de notre sujet au chapitre 31)
Kama-Manas est le moi personnel de l'homme. Dans Isis d�voil�e, il est appel� "l'�me astrale". C'est Manas inf�rieur qui donne la note individuelle, c'est-�-dire qui permet � la personnalit� de se reconna�tre comme "Moi". Elle acquiert l'intellectualit�, et se reconna�t comme s�par�e des autres sois; tromp�e par cette perception de s�paration, elle ne r�alise pas l'unit� qui existe au del� de ce qu'elle est capable de sentir.
Kama-Manas, soulev� par le flot des �motions, passions et d�sirs kamiques, attir� par toutes les choses mat�rielles, aveugl� et assourdi par la temp�te dans laquelle il est plong�, oublie facilement la gloire pure et sereine de l'endroit o� il est n�, et se jette lui-m�me dans la turbulence qui procure l'�tourdissement et non la paix.
C'est Manas inf�rieur qui donne la derni�re touche de perfection aux sens et � la nature animale; car il ne pourrait exister aucune passion sans la m�moire et la pr�vision, aucune extase sans la force subtile de l'imagination et les couleurs d�licates du r�ve et de la fantaisie.
Ainsi Kama attache Manas inf�rieur solidement � la terre. Tant que les entreprises humaines ont en partie [Page 49] pour but de conqu�rir l'amour, la reconnaissance, le pouvoir ou la gloire, aussi �lev�e que soit l'ambition, aussi noble que soit l'esprit de charit�, aussi parfaite que soit la r�alisation, Manas est teint� de Kama et n'est pas pur � son origine.
Kama et Manas r�agissent constamment l'un sur l'autre, et chacun d'eux stimule ou r�veille l'autre. Le mental est constamment mis en activit� par le d�sir qui voudrait l'utiliser constamment comme ministre des plaisirs. Le mental cherche toujours ce qui donne du plaisir, et il tend � pr�senter les images qui font plaisir et � exclure celles qui font de la peine. Les facult�s mentales ajoutent aux passions animales une certaine force et une certaine qualit� qui n'apparaissent pas lorsque ces passions se manifestent sous les seules impulsions animales. Car les impressions enregistr�es par le corps mental sont plus permanentes que celles du corps astral, et le corps mental les reproduit constamment gr�ce au m�canisme de la m�moire et de l'imagination. C'est ainsi que le corps mental stimule l'activit� du corps astral, et �veille en lui des d�sirs qui chez l'animal sommeilleraient jusqu'� ce qu'ils soient excit�s par un stimulus physique. Ceci explique pourquoi l'on observe chez l'homme non d�velopp� une recherche incessante des plaisirs sensuels que l'animal ne conna�t pas, un app�tit insatiable, une cruaut�, un calcul qui n'existent pas chez l'animal. Les pouvoirs de l'esprit mis au service des sens font donc de l'homme une brute beaucoup plus sauvage et dangereuse que n'importe quel animal.
Le r�le de l'�l�mental du d�sir (c'est-�-dire la vie instinctive qui habite le corps astral), dans ce m�lange de Kama et Manas a �t� d�crit dans Le Corps astral, chapitres 8, 12 et 23.
Les corps mental et astral des hommes sont si �troitement li�s que l'on dit souvent qu'ils se comportent comme un seul v�hicule. Dans la classification V�dantine, ils sont r�unis en un seul "Kosha" ou enveloppe, comme suit: [Page 50]
Corps | |
---|---|
Bouddhique | Anandamayakosha |
Causal | Vignanamayakosha |
Mental | Manomayakosha |
Astral | |
Éthérique | Annamayakosha |
Dense |
L'�tudiant se souviendra que les centres de sensation sont situ�s dans Kama; c'est pourquoi le Mundakopanishad dit (III, 9) : "Dans toute cr�ature, l'organe de la pens�e est impr�gn� par les sens" . Ceci exprime la double action de Manomayakosha, qui est l'organe de la pens�e, mais qui est aussi "impr�gn�" par les sens.
Notons ici la relation qui existe entre Kama-Manas et les spirilles des atomes. Dans la premi�re ronde de la Cha�ne Terrestre, le premier ordre de spirilles de l'atome physique fut vivifi� par la vie de la Monade; cet ordre est utilis� par les courants de Prana (vitalit�) qui affectent le corps physique dense.
Dans la deuxi�me Ronde, le second ordre de spirilles devint actif, et il fut parcouru par le Prana qui affecte le Double �th�rique.
Le troisi�me ordre de spirilles fut vivifi� pendant la troisi�me Ronde, et il fut alors parcouru par le Prana qui affecte le corps astral et rend possible la sensibilit�.
Dans la quatri�me Ronde, le quatri�me ordre de spirilles entre en activit�, et le Prana Kama-Manasique y circule. C'est alors que les atomes sont capables de former un cerveau destin� � servir d'instrument de pens�e.
La mise en activit� des autres ordres de spirilles pour l'emploi d'�tats de conscience plus �lev�s dans le cas de ceux qui se pr�parent � entrer sur le Sentier, peut �tre effectu�e au moyen de certaines pratiques de Yoga.
Dans le cours normal de l'�volution, un nouvel ordre de spirilles sera d�velopp� � chaque Ronde, de sorte qu'� la septi�me Ronde, les sept ordres de spirilles seront en activit�. C'est pourquoi les hommes de cette Ronde auront [Page 51] beaucoup plus de facilit�s que maintenant pour vivre la vie sup�rieure.
Pendant une incarnation, Manas peut faire l'une des trois chose suivantes:
1. Il peut s'�lever vers sa source et, par des efforts incessants, r�aliser l'unit� avec "son P�re qui est au Ciel", c'est-�-dire Manas sup�rieur;
2. Il peut tant�t aspirer � monter, tant�t descendre, ce qui est le cas de la plupart des hommes moyens;
3. Il peut s'attacher si �troitement aux �l�ments kamiques qu'il devienne un avec eux, et qu'il soit violemment s�par� de son P�re et p�risse.
Lorsque Manas inf�rieur peut, de nos jours, se s�parer de Kama, il devient l'instrument des facult�s mentales les plus �lev�es, l'organe de la libre volont� dans l'homme physique. La condition n�cessaire � la r�alisation de cette libert� est la conqu�te et la soumission de Kama.
L'exercice de la libre volont� r�side dans Manas lui-m�me; c'est de Manas que vient le sentiment de la libert�, la certitude de pouvoir se diriger soi-m�me, de pouvoir dominer la nature inf�rieure par la nature sup�rieure, quelles que soient les r�actions de la nature inf�rieure. Aussit�t que la conscience s'identifie avec Manas au lieu de Kama, la nature inf�rieure cesse d'�tre consid�r�e comme le "Moi"; elle devient l'animal que la conscience sup�rieure peut dompter.
Ainsi l'homme � la faible volont� est m� par les influences ext�rieures, attractions ou r�pulsions, c'est-�-dire par le "D�sir" qui est la "Volont� d�couronn�e", tandis que l'homme � la volont� forte est m� de l'int�rieur par la pure Volont� et ma�trise continuellement les circonstances ext�rieures en mettant en jeu les forces appropri�es, conform�ment. aux enseignements de son exp�rience.
De plus, � mesure que Manas inf�rieur se lib�re de Kama, il devient de plus en plus capable de transmettre � la conscience inf�rieure les impulsions de Manas sup�rieur, et ceci est l'origine des �clairs de g�nie, comme nous l'avons vu plus haut, la lumi�re de l'�go commen�ant [Page 52] � percer le Manas inf�rieur et � atteindre le cerveau. Mais tant que nous sommes pris dans le tourbillon de la personnalit�, tant que les organes du d�sir et des app�tits �clatent sur nous, tant que nous sommes ballott�s par les vagues de l��motion, nous pouvons �tre certains que la voix de Manas sup�rieur ou de l��go ne peut pas atteindre nos oreilles. Le r�gne de l'�go ne commence pas dans le feu, ni dans l�ouragan, ni dans le fracas de l'orage; il commence lorsque l�homme est capable de percevoir le silence, lorsque l'air est sans mouvement et le calme profond, lorsque l'homme s'enveloppe d'un voile qui met son oreille � l�abri du silence m�me de la terre; alors seulement r�sonne la voix qui est plus silencieuse que le silence, la voix du v�ritable moi sup�rieur, de l'�go.
Le lac aux eaux agit�es par les vents ne refl�te aucune image nette, mais lorsque le vent tombe, il refl�te les astres en images pures; de m�me l'homme qui calme son esprit, ses d�sirs, et arr�te ses activit�s, reproduit en lui-m�me l�image du moi sup�rieur. C'est de cette mani�re que l'�l�ve peut m�me refl�ter l'esprit de son Ma�tre. Mais si ses pens�es s'agitent, si ses propres d�sirs s'�veillent, l�image est bris�e et ne peut plus rien lui apprendre.
Voici les propres paroles d'un Ma�tre: "C'est sur la surface calme et sereine du mental sans trouble que les visions obtenues dans l'invisible peuvent trouver une repr�sentation dans le monde visible. Il faut que nous pr�servions avec un soin jaloux notre plan mental de toutes les influences adverses qui se pr�sentent chaque jour au cours de notre vie terrestre".
L'�go, en tant que fragment du Mental Universel, est omniscient sur son propre plan sans condition restrictive, mais il ne l'est que potentiellement dans les mondes inf�rieurs parce qu'il est oblig� de s'exprimer � travers le moi personnel. Le corps causal est le v�hicule de toute connaissance pass�e, pr�sente et future, et c'est de l� que viennent �ventuellement les �clairs qui illuminent son double Manas inf�rieur, en transmettant � certaines cellules du cerveau des fragments de ce qui est au del� [Page 53] des sens; l'homme devient alors un voyant ou un proph�te.
Ce triomphe ne peut �tre obtenu qu'au bout d'un grand nombre d'incarnations successives, toutes consacr�es consciemment au m�me but. A mesure que les vies se succ�dent, le corps physique devient de plus en plus sensible aux vibrations d�licates des impulsions manasiques, de sorte que Manas inf�rieur a besoin de moins en moins de mati�re astrale grossi�re pour sa liaison avec le corps physique. C'est une partie de la mission du "rayon" manasique, c'est-�-dire de Manas inf�rieur, de se d�barrasser graduellement de "l'�l�ment de d�ception" (Kama) qui l'attache � la mati�re en obscurcissant sa nature divine et couvrant la voix de ses intuitions.
Lorsque, enfin, la conqu�te de Kama est r�alis�e et que le corps ob�it � Manas, Manas inf�rieur est devenu un avec sa source, Manas sup�rieur. Ceci est exprim� par la terminologie chr�tienne de la mani�re suivante: le "P�re qui est au ciel" devient un avec le "Fils" sur tous les plans, comme ils ont toujours �t� un dans le "ciel". Ceci repr�sente, bien entendu, un �tat de d�veloppement tr�s avanc�, celui de l'Adepte pour Qui les incarnations ne sont plus n�cessaires mais peuvent �tre entreprises volontairement.
La m�me chose est exprim�e par le Mundakopanishad: "L'organe de la pens�e est impr�gn� par les sens; quand il est purifi�. Atma Se manifeste".
Chez la plupart des gens, Manas inf�rieur tant�t aspire � monter; tant�t a tendance � descendre. La vie est un champ de bataille pour l�homme moyen: Manas est continuellement en lutte contre Kama; parfois l�aspiration domine, les cha�nes des sens sont bris�es, et Manas inf�rieur prend son essor, mais il arrive aussi que Kama prenne le dessus et encha�ne encore Manas inf�rieur � la terre.
De tout cela, il r�sulte que, comme nous l�avons bri�vement indiqu� au chapitre 4, chez la plupart des gens le centre de conscience est dans Kama-Manas. Mais les [Page 54] plus cultiv�s et d�velopp�s commencent � gouverner le d�sir par la raison, c'est-�-dire que le centre de conscience se d�place graduellement de l'astral sup�rieur au mental inf�rieur. A mesure que l'homme progresse, le centre de conscience s'�l�ve encore, et l'homme est domin� par les principes plut�t que par l'int�r�t et le d�sir.
Car il arrive un instant o� l'intellect de l'homme exige que son entourage, vie et mati�re, soit intelligible; l'esprit exige l'ordre et l'explication logique. Il ne peut pas vivre dans le chaos sans souffrir; il faut qu'il sache et comprenne pour pouvoir vivre en paix.
Dans certains cas extr�mes, Manas inf�rieur est m�lang� d'une mani�re si inextricable � Kama que le lien fr�le qui le relie � Manas sup�rieur, le "cordon d'argent qui le rattache au Ma�tre", se brise.
Alors, m�me durant la vie terrestre, la nature sup�rieure �tant compl�tement s�par�e de la nature inf�rieure, l'�tre humain est d�chir� en deux parties la brute est lib�r�e et s'�chappe en emportant avec elle des reflets de Manas qui aurait d� �tre son guide dans la vie. Un tel �tre, de forme humaine, mais de la nature d'une brute, peut �tre rencontr� quelquefois parmi les hommes; sa vie n'est qu'une lente agonie, et il ne peut inspirer que la piti�.
Apr�s la mort physique, le corps astral d'une telle entit� poss�de une terrible puissance. Il est connu sous le nom d'�l�mentaire, et il a �t� d�crit dans Le Corps astral, au chapitre 15.
Du point de vue de l'�go; cette personnalit� n'a acquis aucune exp�rience utile. Le "rayon" n'a rien rapport� ; la vie inf�rieure a �t� un �chec complet.
La Voix du Silence contient l'injonction suivante: "Ne laisse pas ton principe c�leste, plong� dans l'oc�an de Maya, se d�tacher de la M�re universelle (l'Ame), mais laisse la puissance ardente se retirer dans la chambre intime du coeur, le s�jour de la M�re du Monde". Le "principe c�leste" est Chitta, le mental inf�rieur. Il est n� de l'�me qui le domine, lorsque Manas se divise en [Page 55] deux pour l'incarnation. Les plans de Atma-Bouddhi-Manas sont symbolis�s par le mot ciel, tandis que ceux de la personnalit� le sont par le mot terre.
C'est la pr�sence du "principe c�leste" dans l'homme qui lui conf�re une certaine libert�, et c'est � cause de cette libert� que sa vie est souvent plus d�sordonn�e que celle des r�gnes inf�rieurs de la nature.
Chez beaucoup de gens, la mati�re mentale est m�lang�e � la mati�re astrale de telle sorte qu'il n'est pas possible de les s�parer compl�tement apr�s la mort. Le r�sultat de la lutte entre Kama et Manas est qu'une partie de la mati�re mentale, et m�me quelquefois la mati�re causale (mentale sup�rieure) est retenue par le corps astral apr�s que l'�go l'a quitt�.
Si, au contraire, l'homme a pendant sa vie conquis enti�rement ses d�sirs inf�rieurs et a r�ussi � lib�rer compl�tement le mental inf�rieur du d�sir, il n'y a pratiquement aucune lutte, et l'�go est capable de ramener � lui non seulement ce qu'il a investi dans cette incarnation, mais aussi l'int�r�t de son placement, c'est-�-dire l'exp�rience, les facult�s, etc., qu'il a acquises. [Page 56]
CHAPITRE
- 7 -
ONDES DE PENSÉES
Quand un homme se sert de son corps mental, c'est-�-dire quand il pense, une vibration na�t dans son corps mental, et cette vibration produit deux effets distincts. Le premier est l'�mission d'ondes; ce sera l'objet du pr�sent chapitre. Le deuxi�me effet, la production des formes-pens�es, sera �tudi� au chapitre suivant.
Une vibration dans le corps mental a tendance, comme toutes les autres vibrations, � se transmettre � toute mati�re ambiante capable de la recevoir, de m�me que la vibration d'une cloche se transmet � l'air ambiant. Par suite, l'atmosph�re �tant impr�gn�e de mati�re mentale qui r�agit tr�s facilement � de telles impulsions, il se produit dans la mati�re du plan mental une onde qui se prolonge dans toutes les directions, exactement de m�me que l'onde circulaire qui se propage � la surface d'une eau tranquille autour du point o� est tomb� un caillou.
Dans le cas de l'onde mentale, la propagation ne s'effectue pas dans un seul plan g�om�trique, mais suivant toutes les dimensions du monde mental.
Les rayons de pens�e se croisent dans toutes les directions sans interf�rer, de m�me que les rayons de lumi�re sur le plan physique.
De plus, la surface enveloppe de l'onde est diversement color�e et opalescente. Mais ses couleurs s'affaiblissent � mesure qu'elle se propage.
Comme nous l'avons d�j� dit, la vibration mentale a tendance � se reproduire d�s qu'une occasion lui est offerte. Par suite, chaque fois qu'une onde atteint un autre corps mental, elle tend � y faire na�tre des vibrations analogues � celles qui lui donn�rent naissance dans le premier corps. C'est-�-dire que lorsque le corps mental [Page 57] d'un homme est frapp� par une onde de pens�e, il en r�sulte dans son esprit une tendance � produire une pens�e analogue � celle qui existait dans l'esprit du g�n�rateur de l'onde.
L'onde de pens�e devient de moins en moins puissante � mesure qu'elle s'�loigne de sa source, et il est probable que la variation est proportionnelle au cube de la distance au lieu du carr� dans le monde physique, � cause de la dimension suppl�mentaire.
Cependant ces vibrations mentales perdent leur puissance beaucoup moins vite que les vibrations de la mati�re physique, et elles ne cessent d'�tre appr�ciables qu'� d'�normes distances de leur origine.
La distance que peut atteindre une onde de pens�e, la force et la persistance avec lesquelles elle agit sur un autre corps mental, tout cela d�pend de la force et de la pr�cision de la pens�e originale. Ainsi, une forte pens�e se propage plus loin qu'une pens�e faible, mais la clart� et la pr�cision sont plus importantes que la force.
D'autres facteurs influent sur la distance atteinte par l'onde de pens�e: ce sont la nature de la pens�e et la r�sistance rencontr�e par l'onde. Ainsi les ondes qui se propagent dans la mati�re astrale du type le plus grossier sont bient�t �touff�es par une multitude d'autres vibrations de nature analogue, de m�me qu'un son est rapidement �touff� par le bruit d'une grande ville.
C'est pourquoi les pens�es ordinaires de l'homme moyen, qui sont concentr�es sur son Moi, qui ont leur origine sur la subdivision inf�rieure du plan mental, et descendent imm�diatement sur la subdivision correspondante du plan astral, ont des effets relativement restreints. Leur puissance dans ces deux mondes est limit�e parce que, si violentes qu'elles soient, il existe au m�me niveau un immense oc�an de pens�es de m�me nature parmi lesquelles leurs ondes se perdent rapidement.
Au contraire, une pens�e dont l'origine est � un niveau sup�rieur a un champ d'action beaucoup moins encombr� parce que, de nos jours, le nombre de pens�es de [Page 58] cette nature est tr�s petit. A ce point de vue, la pens�e th�osophique constitue presque � elle seule un �chelon dans la classification des pens�es modernes.
Il y a �videmment des gens de caract�re religieux dont les pens�es sont aussi �lev�es, mais elles sont moins bien d�finies et moins pr�cises. La pens�e scientifique elle-m�me est rarement de la m�me cat�gorie, de sorte que pratiquement, il existe un vaste champ libre pour la pens�e th�osophique dans le monde mental.
La pens�e th�osophique est semblable � un son dans le silence; elle met en mouvement la mati�re mentale � un niveau qui est actuellement peu utilis�, et les ondes qu'elle produit frappent le corps mental de l'homme moyen en un point o� il n'y a encore aucune activit�. Elle a donc tendance � �veiller une partie nouvelle de l'appareil mental.
De telles ondes ne communiquent pas la pens�e th�osophique � ceux qui l'ignorent, mais elles �veillent une portion sup�rieure du corps mental et tendent � �lever et � rendre plus lib�rale les pens�es humaines dans leur ensemble.
Il existe une vari�t� infinie de pens�es. Si la pens�e est parfaitement simple, il n'y a dans le corps mental qu'un seul mode vibratoire, et un seul type de mati�re mentale est affect� par l'onde. Le corps mental se compose, comme nous l'avons vu, de mati�res des quatre subdivisions inf�rieures du plan mental, et dans chacune de ces subdivisions il y a de nombreuses vari�t�s de densit�s diff�rentes.
Si un homme est profond�ment absorb� par un certain genre de pens�es, une onde de pens�e puissante peut facilement passer sur lui sans l'affecter, de m�me qu'un homme tr�s occup� par ses affaires ou ses plaisirs n'entend pas la voix d'un tiers.
Mais comme un tr�s grand nombre de gens ne pensent pas clairement ni fortement en dehors de leurs affaires ou des travaux particuliers qui exigent toute leur attention, ils sont susceptibles d'�tre affect�s consid�rablement [Page 59] par les pens�es qui les atteignent. D'o� la tr�s grande responsabilit� du penseur, car toutes ses pens�es, surtout si elles sont nettes et fortes, affectent un tr�s grand nombre de personnes.
Il est parfaitement exact de dire que l'homme qui entretient des pens�es mauvaises ou impures r�pand le mal sur ses semblables. Beaucoup de gens ont en eux des germes latents de mal, germes qui pourraient ne pas se d�velopper si aucune action ext�rieure n'�veillait leur activit�; l'onde engendr�e par une pens�e impure peut produire cet �veil. Une telle pens�e peut �tre le point de d�part de toute une vie mauvaise. L'homme influenc� de cette mani�re peut � son tour agir de m�me sur d'autres hommes, et ainsi se r�pand le mal dans toutes les directions. Beaucoup de mal est fait continuellement de cette mani�re, et, bien qu'il soit fait souvent inconsciemment, son auteur en a toujours la responsabilit� karmique.
D'autre part, une bonne pens�e peut affecter les autres de la m�me mani�re. C'est pourquoi l�homme qui r�alise ceci peut se mettre consciemment au travail et r�pandre sur ses amis et ses voisins continuellement des pens�es d'amour, de calme, de paix, etc., dispensant ainsi autour de lui une influence bienfaisante comme celle du soleil sur la terre. Bien peu de gens savent quel bien immense ils pourraient faire s'ils le voulaient, gr�ce au pouvoir de la pens�e.
Il arrive souvent qu'un homme soit incapable d'en aider un autre physiquement. D'ailleurs il se peut que la pr�sence physique de l�aspirant-aide soit d�sagr�able � celui qui souffre; il peut arriver que son cerveau physique soit ferm� aux suggestions par des pr�jug�s ou par la bigoterie. Mais ses corps astral et mental sont beaucoup plus facilement accessibles que le physique, et il est toujours possible de les atteindre par des ondes de pens�e affectueuse, r�confortante, etc.
Il y a bien des cas o� la volont� la plus puissante ne peut rien faire physiquement, mais il n'est pas possible [Page 60] de concevoir un cas o� dans les mondes astral et mental on ne pourrait pas aider efficacement par des pens�es d'amour concentr�es et persistantes.
Il ne faut pas oublier qu'une onde de pens�e ne v�hicule pas une pens�e bien d�termin�e; elle a seulement tendance � faire na�tre une pens�e de m�me nature que celle qui la produisit. Ainsi, par exemple, une pens�e de d�votion engendre une onde qui excite la d�votion. Mais l'objet de la d�votion peut varier suivant la personne influenc�e.
Une onde transporte donc le caract�re de la pens�e, mais non pas son sujet. Si un Hindou est absorb� dans la d�votion � Krishna, les ondes qu'il �met stimulent la d�votion chez tous ceux qu'elles atteignent. Pour les Mahom�tans la d�votion s'adressera � Allah, pour les Zoroastriens � Ahuramazda, pour les Chr�tiens � J�sus.
Si une telle onde atteint un mat�rialiste � qui l'id�e de d�votion est inconnue, elle produit un effet �l�vateur, car elle tend � mettre en activit� une partie sup�rieure du corps mental.
Un fait tr�s important doit �tre not� par l'�tudiant: un homme qui a habituellement de fortes pens�es pures et bonnes utilise alors la partie sup�rieure de son corps mental, c'est-�-dire une partie qui n'est pas utilis�e du tout par l�homme ordinaire et qui chez ce dernier n'est pas d�velopp�e. Cet homme constitue donc dans le monde une puissance du bien, et il est d'une grande utilit� pour tous ses voisins qui sont capables de lui r�pondre, car les vibrations qu'il engendre tendent � �veiller chez eux une nouvelle portion du corps mental et � leur d�voiler un nouveau champ de pens�es d'ordre sup�rieur.
Bien plus, l'homme qui, jour apr�s jour, pense d'une mani�re pr�cise et choisit ses pens�es, non seulement d�veloppe son pouvoir mental et envoie dans le monde des ondes de pens�e bienfaisantes, mais il contribue aussi au d�veloppement de la mati�re mentale elle-m�me. Car l'�tendue de la conscience dans le cerveau est d�termin�e [Page 61] par le degr� de d�veloppement des atomes, c'est-�-dire par le nombre de spirilles qui sont vivifi�s. Normalement, au pr�sent stade de l'�volution, quatre des sept spirilles sont en activit�. L'homme qui est capable des formes sup�rieures de pens�e aide au d�veloppement de l�activit� des autres spirilles, et comme les atomes passent continuellement d'un corps � l'autre, en quittant le sien, ils sont susceptibles d'�tre utilis�s par une autre personne capable de le faire. Les pens�es �lev�es aident donc � l��l�vation de la conscience du monde par l�am�lioration du mat�riel de la pens�e.
Il existe de tr�s nombreuses vari�t�s de mati�re mentale, et chaque vari�t� vibre suivant un mode particulier auquel elle est habitu�e et auquel elle r�agit plus facilement. Une pens�e complexe peut �videmment affecter simultan�ment un grand nombre de vari�t�s de mati�re mentale.
D'une mani�re g�n�rale, en ce qui concerne les effets de la pens�e sur le corps mental (et aussi des �motions sur le corps astral), comme nous l�avons vu au chapitre 3, les pens�es mauvaises ou �go�stes sont des vibrations relativement lentes de la mati�re la plus grossi�re, tandis que les pens�es bonnes et altruistes sont des vibrations rapides de la mati�re la plus fine.
Le pouvoir de l�ensemble des pens�es d'un certain nombre de personnes sur le m�me sujet est beaucoup plus grand que la somme des pouvoirs des pens�es s�par�es. Il serait mieux repr�sent� par leur produit. C'est pourquoi il est extr�mement bon pour une ville ou toute autre communaut� qu'il s'y r�unisse constamment un groupe de personnes capables de penser � un niveau sup�rieur. [Page 62]
Nous allons envisager maintenant le deuxi�me effet produit, lorsqu'un homme utilise son corps mental pour penser, la g�n�ration des formes-pens�es.
Comme nous l'avons vu, une pens�e donne naissance � des vibrations dans la mati�re du corps mental. Sous cette impulsion, le corps mental projette une portion vibrante de lui-m�me dont la forme est d�termin�e par la nature des vibrations, de m�me que de fines particules r�pandues en couche mince sur un disque se groupent suivant des formes particuli�res quand le disque vibre � l'unisson d'une note musicale.
La mati�re mentale ainsi projet�e se charge d'essence �l�mentale mentale (c'est-�-dire du Second R�gne Élémental) du type appropri� et fait vibrer cette essence en harmonie avec sa vibration propre.
C'est ainsi qu'est produite une forme-pens�e pure et simple. Une telle forme mentale ressemble � une forme astrale ou �motionnelle (d�crite dans "Le Corps Astral" ), mais elle est beaucoup plus brillante et plus richement color�e, plus forte, plus durable et davantage vitalis�e.
L'effet de la pens�e peut �tre d�crit comme suit : "Ces vibrations (mentales) qui moulent la mati�re du plan en formes-pens�es, donnent naissance - gr�ce � leur rapidit� et � leur subtilit� - � un jeu de couleurs changeantes des plus exquis, � une vari�t� de nuances plus belles que celles de l'arc-en-ciel et du nacre, tout cela avec une d�licatesse et en m�me temps un �clat bien au del� de toute description. Ces couleurs jouent � travers chaque forme de sorte qu'elle offre l'aspect d'une harmonie de couleurs d�licates, lumineuses, vivantes, faite de toutes les nuances connues et d'une [Page 63] foule d'autres inconnues sur la terre. Les mots ne peuvent donner aucune id�e de la merveilleuse beaut� des combinaisons de cette mati�re subtile dou�e de mouvement et de vie. Tous les voyants qui en t�moignent, Hindous, Bouddhistes, Chr�tiens, parlent en termes ravis de cette glorieuse beaut�, et confessent leur impuissance � la d�crire compl�tement. Les mots semblent la profaner, si adroite que soit la louange".
Une forme-pens�e est une entit� vivante temporaire anim�e par l'id�e qui lui donna naissance. Si elle est faite de la mati�re la plus fine, elle a une grande puissance, et elle peut �tre utilis�e comme un agent poss�dant un grand pouvoir lorsqu'elle est dirig�e par une volont� forte et persistante. Nous �tudierons plus loin les d�tails de cette utilisation.
L'essence �l�mentale est une �trange vie semi-intelligente qui nous entoure et vivifie la mati�re du plan mental. Elle r�agit tr�s facilement � l'influence de la pens�e humaine, de sorte que toute impulsion �manant du corps mental d'un homme s'entoure imm�diatement d'un v�hicule d'essence �l�mentale. Elle est en fait encore plus sensitive, si possible, que l'essence �l�mentale astrale.
Mais l'essence �l�mentale mentale diff�re �norm�ment de l'essence �l�mentale astrale; elle est une cha�ne enti�re en retard et, par suite, la force ne travaille pas en elle d'une mani�re aussi concentr�e. Elle s'essaye pour ainsi dire � penser, en passant constamment d'un sujet � l'autre, et elle est en grande partie responsable de nos pens�es errantes.
Une pens�e devient donc pour un certain temps une sorte de cr�ature vivante: l'�nergie-pens�e est l'�me, et l'essence �l�mentale est le corps. Ces formes-pens�es sont appel�es �l�mentales, ou quelquefois �l�mentals artificiels.
La production des formes-pens�es d�pend des facteurs suivants:
1. La qualit� de la pens�e d�termine la couleur. [Page 64]
2. La nature de la pens�e d�termine la forme.
3. La pr�cision de la pens�e d�termine la nettet� de son contour.
Il existe d'innombrables vari�t�s de formes-pens�es, � la fois par la forme et par la couleur. L'�tudiant doit �tre maintenant familier avec les couleurs et leurs significations car ce sont les m�mes que sur le plan astral, et elles ont �t� d�crites dans Le Corps Astral, ainsi qu'au chapitre 3 du pr�sent livre.
Ainsi, par exemple, l'affection produit une couleur rose lumineuse; le voeu de gu�rison, un agr�able blanc d'argent; un effort mental pour raffermir et fortifier l'esprit, un beau jaune d'or �clatant.
Le jaune indique toujours l'intellect quel que soit le v�hicule, mais ses nuances varient �norm�ment, et il peut �tre m�lang� d'autres couleurs.
D'une mani�re g�n�rale, la nuance est plus fonc�e et plus sombre s'il est dirig� vers des canaux inf�rieurs et, en particulier, si ses buts sont �go�stes.
Dans les corps mental et astral d'un homme d'affaires ordinaire, on trouve l'ocre jaune, tandis que l'intellect pur appliqu� � l'�tude de la philosophie ou des math�matiques est souvent dor�; cette couleur se transforme graduellement en un magnifique jaune primev�re clair et lumineux lorsqu'un intellect, puissant est employ� d'une mani�re absolument altruiste au service de l'humanit�.
La plupart des formes-pens�es jaunes sont bien dessin�es; les vagues nuages jaunes sont rares, ils indiquent le plaisir intellectuel, tel que celui qui accompagne la r�ussite dans la recherche de la solution d'un probl�me ou la joie de faire un travail int�ressant.
Un nuage de cette nature indique l'absence compl�te de toute esp�ce d'�motion personnelle, car, s'il en existait, elle tacherait le jaune de sa couleur propre.
Dans bien des cas, les formes-pens�es sont de simples nuages anim�s d'un mouvement de rotation et color�s par la qualit� de la pens�e qui leur donna naissance. [Page 65] L'�tudiant concevra facilement qu'� notre �poque il y ait une grande majorit� de pens�es nuageuses, aux formes irr�guli�res, engendr�es par les esprits peu d�velopp�s de la foule. C'est un ph�nom�ne des plus rares que la rencontre de formes claires et nettes parmi les milliers qui flottent autour de nous.
Lorsqu'une pens�e est bien d�termin�e, il en r�sulte une forme nettement dessin�e et souvent tr�s belle. La vari�t� de ces formes est tr�s grande, mais chacune d'elles pr�sente en g�n�ral un caract�re qui se rapporte � la cat�gorie dont fait partie la pens�e qu'elle exprime. Ainsi, les id�es abstraites sont habituellement repr�sent�es par toutes sortes de formes g�om�triques parfaites. Notons � ce sujet que ce qui est pour nous ici-bas une abstraction, est sur le plan mental un fait bien d�fini.
La puissance de la pens�e et de l'�motion d�termine la grandeur de la forme-pens�e et sa dur�e en tant qu'entit� s�par�e. D'autre part, sa dur�e d�pend aussi de l'�nergie qui lui est fournie apr�s sa cr�ation, soit par son auteur, soit par d'autres.
Si la pens�e est intellectuelle et impersonnelle, par exemple, si le penseur cherche la solution d'un probl�me de g�om�trie, alors les formes-pens�es et les ondes sont confin�es au plan mental.
Si la pens�e est de nature spirituelle, par exemple, si elle est teint�e de l'amour et de l'aspiration d'un sentiment profond�ment altruiste, alors elle s'�l�ve au-dessus du plan mental et elle gagne dans cette �l�vation une splendeur et une gloire appartenant au plan bouddhique. Dans un tel cas, son influence est tr�s puissante; et elle constitue une grande force au service du bien.
Si, au contraire, la pens�e est m�lang�e de d�sir personnel, ses vibrations se dirigent imm�diatement vers les plans inf�rieurs, et elle s'entoure d'un corps de mati�re astrale qui s'ajoute � celui de mati�re mentale. Une telle forme-pens�e - que l'on devrait appeler forme-pens�e-�motion - est �videmment capable d'affecter � la fois les corps mental et astral d'un autre homme. [Page 66]
Ce type de pens�e est de beaucoup le plus commun, car il y a tr�s peu de pens�es des hommes et des femmes ordinaires qui soient vierges de tout d�sir, passion ou �motion.
Nous pouvons consid�rer que cette cat�gorie de formes-pens�es s'est produite par l'activit� de Kama-Manas, c'est-�-dire l'esprit domin� par le d�sir.
Lorsqu'un homme pense � un objet concret, par exemple � un livre, � une maison, � un paysage, il construit une image minuscule de cet objet au moyen de la mati�re de son corps mental. Cette image flotte � la partie sup�rieure de son corps, habituellement devant son visage et au niveau de ses yeux. Elle y reste pendant que l'homme contemple l'objet, et aussi pendant quelques instants apr�s, la dur�e de cette persistance d�pendant de l'intensit� et de la pr�cision de la pens�e. Cette forme est tout � fait objective et peut �tre vue par une autre personne dou�e de la facult� de clairvoyance mentale. Si un homme pense � une autre personne, il cr�e d'elle un portrait minuscule de la m�me mani�re.
Tout effort d'imagination produit le m�me r�sultat. Le peintre qui se fait une conception de son futur tableau, le construit au moyen de la mati�re de son corps mental, puis le projette dans l'espace devant lui, le conserve devant sa vue mentale, et le copie. L'�crivain construit de la m�me mani�re des images de ses caract�res en mati�re mentale et, au moyen de sa volont�, il fait mouvoir ces poup�es de sorte que l'action de son oeuvre se joue litt�ralement devant lui.
Comme nous venons de le dire, ces images mentales sont si objectives que non seulement elles peuvent �tre vues par un clairvoyant, mais elles peuvent aussi �tre vues et modifi�es par un autre que leur cr�ateur. Ainsi, par exemple, de joyeux esprits de la nature (voir Le Corps astral, chapitre 7I) ou plus souvent encore un �crivain mort, font mouvoir ces images de telle sorte qu'elles semblent manifester une volont� propre et que [Page 67] l'action se d�roule suivant une ligne toute diff�rente de celle que l'auteur avait pr�vue.
Le sculpteur cr�e une puissante forme-pens�e de la statue qu'il veut faire, la projette dans le bloc de marbre, puis enl�ve le marbre qui est � l'ext�rieur de cette forme.
De m�me, un conf�rencier, � mesure qu'il pense fortement aux diff�rentes parties de son sujet, cr�e une s�rie de formes-pens�es g�n�ralement tr�s puissantes � cause de l'effort qu'il fait. S'il ne se fait pas comprendre, c'est principalement parce que sa propre pens�e n'est pas suffisamment bien d�finie. Une forme-pens�e vague fait une impression tr�s faible, tandis qu'une forme-pens�e nettement dessin�e influence fortement les corps mentaux de l'auditoire qui essayent de la reproduire.
L'hypnotisme fournit des exemples de la r�alit� des formes-pens�es. Chacun sait, en effet, qu'une forme-pens�e peut �tre projet�e sur une feuille de papier blanc et devenir visible � la personne hypnotis�e. Cette forme peut m�me �tre rendue si objective que la personne hypnotis�e voit et sent comme si la forme �tait un objet physique.
Il existe d'une mani�re plus ou moins permanente un grand nombre de formes-pens�es des types les plus c�l�bres de l'histoire, du drame, de la po�sie, etc. Ainsi, par exemple, l'imagination populaire a cr�� de puissantes formes des caract�res des drames de Shakespeare. Ces formes sont collectives: elles ont �t� construites par la r�union des produits de l'imagination d'un nombre immense d'individus.
Les enfants ont l'imagination tr�s vive, et les livres qu'ils lisent sont repr�sent�s dans le monde des formes-pens�es par d'excellentes images des personnages, tels que Sherlock-Holmes, etc.
Toutefois, les formes-pens�es �voqu�es par les livres d'aujourd'hui sont en g�n�ral inf�rieures en pr�cision � celles que nos grands-parents cr��rent de Robinson Cruso� et des h�ros de Shakespeare. Ceci est d� au fait que [Page 68] les gens lisent maintenant plus superficiellement qu'autrefois.
Nous en avons termin� avec la gen�se des formes-pens�es. Nous allons �tudier maintenant leurs effets sur leurs cr�ateurs et sur les autres.
Tout homme cr�e trois cat�gories de formes-pens�es.
1. Celles qui ne sont ni centr�es sur lui-m�me, ni dirig�es vers une autre personne, et qui restent derri�re lui comme une sorte de trace.
2. Celles qui, �tant centr�es sur le penseur, restent autour de lui et le suivent partout o� il va.
3. Celles qui jaillissent directement du penseur et se dirigent vers un but d�termin�.
Une forme-pens�e de la cat�gorie 1, n'�tant ni personnelle, ni sp�cialement dirig�e vers quelqu'un, flotte simplement dans l�atmosph�re, en �mettant continuellement des vibrations analogues � celles qui furent engendr�es par son cr�ateur. Si la forme ne vient pas en contact avec un autre corps mental, la radiation �puise graduellement sa provision d'�nergie et la forme se d�sagr�ge.
Mais si elle r�ussit � �veiller des vibrations de m�me nature dans un corps mental voisin, il se produit alors un ph�nom�ne d'attraction et la forme-pens�e est habituellement absorb�e par ce corps mental.
Au pr�sent stade de l'�volution, la majorit� des pens�es des hommes sont habituellement centr�es sur eux-m�mes, et cela dans les cas m�me o� elles ne sont pas activement �go�stes. De telles pens�es restent accroch�es au penseur. En fait, la plupart des gens entourent leur corps mental de coques faites de ces pens�es. Dans ces conditions, elles ne cessent d'agir sur lui. Elles tendent � se reproduire, c'est-�-dire � exciter chez l'homme la r�p�tition des pens�es qu'il a cr��es autrefois. Bien des gens sentent cette pression qui agit sur eux int�rieurement et qui se manifeste comme la suggestion constante de certaines pens�es, particuli�rement lorsqu'ils se reposent apr�s leur travail, et que leur esprit n'est pas occup� par une pens�e pr�cise. Si ces pens�es [Page 69] sont mauvaises, il arrive souvent que l'homme croit qu'elles proviennent d'un d�mon tentateur. Elles ont pourtant �t� cr��es par lui, et c'est lui qui est son propre tentateur.
La r�p�tition de pens�es de ce genre joue un r�le important dans l'�laboration de Prarabda, c'est-�-dire Karma venu � maturit�. Cette r�p�tition, par exemple dans le cas de pens�es de vengeance, finit par mettre l�homme dans un �tat que l'on peut comparer � celui d'une solution sursatur�e. L'addition � cette solution d'un fragment de mati�re solide produit en un instant la solidification de la masse; de m�me, dans le cas de l'homme, une impulsion infime additionnelle peut lui faire commettre un crime. La r�p�tition de pens�es d'aide agit de la m�me mani�re, et lorsque le stimulus opportun atteint l'homme, il se conduit comme un h�ros. Alors l�homme s'�tonne d'avoir commis un crime, ou d'avoir accompli un acte de sacrifice sublime, parce qu'il ne r�alise pas l'influence de la r�p�tition des pens�es. Ce fait est d'une tr�s grande importance dans l'�tude du vieux probl�me de la libert� et du d�terminisme.
Bien plus, les formes-pens�es de l'homme ont tendance � attirer � lui celles des autres hommes lorsqu'elles sont de m�me nature. L'homme attire ainsi � lui un important suppl�ment d'�nergie. De lui seul, �videmment, d�pend la nature des forces ainsi attir�es: elles sont bonnes ou mauvaises suivant que ses pens�es sont elles-m�mes bonnes ou mauvaises.
Habituellement, chaque pens�e nouvelle cr�e une nouvelle forme-pens�e. Mais s'il existe � proximit� du penseur une forme-pens�e de m�me nature, dans certaines circonstances, les nouvelles pens�es sur le m�me sujet, au lieu de cr�er de nouvelles formes, se r�unissent � l�ancienne et la renforcent, de sorte que l'homme qui nourrit sans cesse des pens�es sur le m�me sujet peut finir par produire une forme-pens�e d'une puissance �norme. Si la pens�e est mauvaise, une telle forme-pens�e peut devenir une influence maligne susceptible de durer des [Page 70] ann�es avec l'apparence et les pouvoirs d'une v�ritable entit� vivante.
Une coque de pens�es centr�es sur l'homme lui-m�me tend � obscurcir la vision mentale et � faciliter la formation des pr�jug�s. L'homme regarde le monde � travers cette coque et, naturellement, il voit toutes choses color�es par elle; toute chose ext�rieure qui affecte l'homme est pour lui plus ou moins d�form�e par la nature de la coque. Donc, jusqu'� ce que l'homme ait acquis le parfait contr�le de ses pens�es et de ses sentiments, il ne voit aucune chose comme elle est r�ellement, puisque toutes ses observations sont faites au travers d'un �cran qui d�forme et colore toutes choses.
C'est pour cette raison qu'Aryasangha (maintenant le Ma�tre Djwal Koul) disait dans La Voix du Silence que le mental �tait "le grand destructeur du r�el". Il attirait ainsi l'attention sur le fait que nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont, mais seulement les images que nous sommes capables d'en faire, toutes choses �tant ainsi n�cessairement color�es par ces formes-pens�es qui sont cr��es par nous.
Si la pens�e du sujet d'une autre personne est purement contemplative, c'est-�-dire qu'elle ne comporte aucun sentiment tel que l'affection ou le m�pris, ni aucun d�sir tel que celui de voir cette personne, alors la pens�e n'affecte pas d'une mani�re perceptible la personne dont il s'agit.
Mais si un sentiment, par exemple l'affection, est associ� � cette pens�e, la forme-pens�e construite avec la mati�re du corps mental du penseur, s'enveloppe de mati�re pr�lev�e sur son corps astral, et cette forme astro-mentale jaillit du corps o� elle est n�e, se dirige droit vers l'objet du sentiment et s'y attache.
Elle peut �tre compar�e � une bouteille de Leyde. La forme faite d'essence �l�mentale est la bouteille et l'�nergie-pens�e est la charge �lectrique.
Si la personne en question est dans une condition passive, ou encore si elle entretient des vibrations qui sont en [Page 71] harmonie avec celles de la forme-pens�e, celle-ci se d�charge sur elle et d�s lors cesse d'exister.
Mais si l'esprit de la personne est tr�s occup� suivant une ligne diff�rente, alors les vibrations ne peuvent pas p�n�trer et la forme-pens�e reste dans l'ambiance o� elle attend une opportunit� pour se d�charger.
Une forme-pens�e envoy�e d'une personne � une autre implique donc le transfert d'une certaine quantit� de force et de mati�re de l'exp�diteur au destinataire.
La diff�rence entre l'effet d'une onde de pens�e et celui d'une forme-pens�e est la suivante: comme nous l'avons vu au chapitre 7, une onde de pens�e ne produit pas une id�e d�finie; elle tend simplement � produire une pens�e du m�me genre que le sien; une onde de pens�e a une action moins d�finie, mais cette action s'�tend � un espace beaucoup plus grand que dans le cas de la forme-pens�e.
Au contraire, la forme-pens�e am�ne une id�e bien d�finie, et elle transmet la nature exacte de la pens�e � ceux qui sont pr�ts � la recevoir; mais elle ne peut atteindre qu'une seule personne.
Une onde de pens�e est donc essentiellement adaptable; une onde de d�votion, par exemple tend � �veiller la d�votion chez celui qu'elle atteint, bien que l'objet de la d�votion puisse �tre diff�rent dans le cas de l'�metteur et dans le cas du r�cepteur. Mais une forme-pens�e donnerait naissance � une image pr�cise de l'Être pour qui la d�votion �tait originalement ressentie.
Si la pens�e est suffisamment forte, la distance n'est rien pour la forme-pens�e, mais la pens�e d'une personne ordinaire est g�n�ralement faible et diffuse, et, par suite, elle ne produit aucun effet en dehors d'une zone tr�s limit�e.
Une forme-pens�e d'amour ou de d�sir de prot�ger, dirig�e avec force vers la personne � laquelle elle se rapporte, va droit sur cette personne, et reste dans son aura comme un bouclier; elle recherche toutes les opportunit�s de servir et de d�fendre, non pas par un effort [Page 72] conscient et d�lib�r�, mais en suivant aveugl�ment les impulsions qu'elle a subies; elle renforce les �nergies amies qui atteignent l�aura de la personne et affaiblit les �nergies ennemies. Elle se comporte donc comme un v�ritable ange gardien. C'est aussi de cette mani�re que la pri�re d'une m�re pour un enfant �loign� le prot�ge efficacement.
La connaissance de ces faits devrait nous donner la conscience du pouvoir �norme qui est � notre disposition. Nous pouvons r�p�ter ici ce que nous avons dit au sujet des ondes de pens�e: il y a de nombreux cas o� nous ne pouvons rien faire sur le plan physique pour aider une autre personne; mais les corps mental et astral de l'homme peuvent toujours �tre affect�s, et ils sont souvent plus facilement influen�ables que le corps physique. Il nous est donc toujours possible d'agir sur le corps mental ou sur le corps astral par des pens�es d'aide, des sentiments affectueux, etc. Les lois de la pens�e sont telles qu'il en r�sulte toujours un effet; il est impossible que cet effet soit compl�tement nul, m�me s'il n'en r�sulte aucune cons�quence visible sur le plan physique.
L'�tudiant comprendra facilement qu'une forme-pens�e ne peut affecter une autre personne que si dans son aura se trouvent des mat�riaux capables de vibrer en harmonie avec la forme-pens�e. Dans le cas o� les vibrations de la forme-pens�e sont en dehors des limites des possibilit�s de l'aura qu'elle atteint, elle rebondit sur l'aura avec une force proportionnelle � celle qu'elle avait en arrivant.
D'o� le proverbe d'apr�s lequel un esprit et un coeur purs sont la meilleure protection contre les assauts ennemis, car l'esprit et le coeur purs construisent des corps mental et astral au moyen des mat�riaux les plus subtils, et ces corps ne peuvent r�pondre aux vibrations qui s'expriment dans la mati�re grossi�re et dense.
Si une pens�e mauvaise projet�e avec une intention mal�fique atteint un corps ainsi purifi�, elle rebondit et revient suivant la ligne de moindre r�sistance magn�tique [Page 73] vers son auteur. Celui-ci, poss�dant dans ses corps mental et astral de la mati�re ayant servi � construire la forme-pens�e, subit ses vibrations et, par suite, souffre lui-m�me de l'effet destructeur qu'il avait voulu produire. C'est pourquoi l'on peut dire que "les mal�dictions retournent vers leur auteur"; on peut en dire autant des b�n�dictions. Tel est le r�sultat tr�s grave de la suspicion dirig�e vers une personne bonne et tr�s �volu�e; les formes-pens�es qui l'atteignent ne peuvent lui faire aucun mal; elles rebondissent vers leurs auteurs qu'elles ch�tient mentalement, moralement ou physiquement.
Lorsqu'un homme pense qu'il se trouve lui-m�me en quelque endroit �loign�, ou bien lorsqu'il souhaite vivement y �tre, la forme-pens�e qu'il construit � son image appara�t � cet endroit. De telles formes ont �t� vues assez souvent, et confondues avec le corps astral de l�homme ou son apparition. Pour que ceci soit possible, il faut ou bien que le voyant poss�de une clairvoyance suffisante pour �tre capable de percevoir une forme-pens�e, ou bien que celle-ci ait une force suffisante pour se mat�rialiser, c'est-�-dire pour s'entourer temporairement d'une certaine quantit� de mati�re physique.
La pens�e qui produit une telle forme doit �tre n�cessairement tr�s forte, et elle utilise une portion notable de la mati�re du corps mental, de sorte que la forme, petite au moment o� elle quitte le penseur, atteint g�n�ralement la taille de l'homme lui-m�me lorsqu'elle arrive � destination. De plus, une forme-pens�e de cette esp�ce, qui est essentiellement compos�e de mati�re mentale, s'entoure souvent d'une quantit� notable de mati�re astrale. En rev�tant la forme astrale, l��l�mental perd beaucoup de son �clat, bien que sa couleur brillante reste visible � l'int�rieur de l'enveloppe de mati�re inf�rieure. De m�me que la pens�e originale anime l'essence �l�mentale du plan mental, la m�me pens�e plus sa forme d'essence �l�mentale, constitue l'�me de l'�l�mental astral.
La conscience du penseur n'est pas incluse, m�me [Page 74] partiellement, dans une forme telle que ci-dessus. Cette forme constitue une entit� tout � fait s�par�e, mais qui peut �tre en relation avec son cr�ateur de sorte que celui-ci puisse recevoir des impressions par son interm�diaire.
Il existe un type de clairvoyance sup�rieur � la clairvoyance ordinaire, et qui n�cessite une certaine ma�trise sur le plan mental. Dans ce cas, l'homme conserve une liaison avec la forme-pens�e nouvellement cr��e, et un certain contr�le sur elle, de sorte qu'il puisse recevoir des impressions par son interm�diaire. Celles-ci sont transmises au penseur par r�sonance. Lorsque ce type de clairvoyance est parfait, c'est presque comme si le voyant projetait une partie de sa conscience dans la forme-pens�e et utilisait celle-ci comme un poste d'observation avanc�. Il est alors capable de voir presque aussi bien que s'il se trouvait au m�me endroit que la forme-pens�e. Les objets qu'il regarde lui apparaissent grandeur naturelle et comme s'ils �taient tout pr�s de lui; il lui est �videmment possible de d�placer son point de vue s'il le d�sire.
Toute personne qui pense exerce le pouvoir de cr�er des formes-pens�es. Les pens�es sont des r�alit�s, et m�me des r�alit�s tr�s puissantes. Chacun de nous g�n�re des formes-pens�es sans cesse, jour et nuit. Nos pens�es, contrairement � ce que croient beaucoup de gens, ne concernent pas rien que leurs auteurs. Les mauvaises pens�es ont en r�alit� beaucoup plus d'effet que les m�chantes paroles; elles peuvent affecter toute autre personne qui a en elle-m�me les germes du mal.
Comme un Ma�tre l'�crivit : "L'Homme, sans cesse, peuple son ambiance d'un monde de sa cr�ation rempli des produits de son imagination, de ses d�sirs, de ses impulsions et de ses passions".
Un Ma�tre d�crivit aussi l'Adepte comme �tant capable "de projeter et de mat�rialiser dans le monde visible les formes que son imagination construit au moyen de la mati�re cosmique inerte du monde invisible. L'Adepte [Page 75] ne cr�e rien de nouveau, mais utilise les mat�riaux que la Nature tient � sa disposition, mat�riaux qui, au cours des �ges, ont pass� par toutes les formes. Il n'a qu'� choisir ceux dont il a besoin, et � les rappeler � l'existence objective".
La diff�rence entre un homme non d�velopp� et un homme d�velopp� r�side dans ce fait que le dernier utilise consciemment le pouvoir de la pens�e. Un tel homme est devenu capable de cr�er et de diriger consciemment une forme-pens�e; sa puissance utile est donc devenue tr�s grande, car il peut utiliser la forme-pens�e pour travailler aux endroits qu'il ne peut pas encore visiter dans son corps mental. Ses formes-pens�e, parfaitement ma�tris�es par lui-m�me sont les agents de sa volont�.
L'exemple le plus magnifique de forme-pens�e est sans doute ce que l�Église Chr�tienne appelle l'Ange de la Pr�sence. Ce n'est pas un membre du royaume des Anges, mais une forme-pens�e du Christ, qui a Son apparence, et qui est une extension de la conscience du Christ Lui-m�me. C'est par l'interm�diaire de l'Ange de la Pr�sence que s'effectue le changement de nature des �l�ments connu sous le nom de trans-substantiation.
Il se produit un ph�nom�ne analogue, mais � un niveau moins �lev�, dans les Loges Ma�onniques o� l'on emploie un portrait du C. D. T. L. V. F. M. Cette forme-pens�e est une partie de Lui-m�me � tel point que la Loge a le b�n�fice de Sa pr�sence et de Sa b�n�diction exactement comme s'Il �tait l� dans Sa forme physique.
Il est possible, par l'exercice du pouvoir de la volont�, de dissiper instantan�ment un �l�mental artificiel, ou une forme-pens�e, exactement de la m�me mani�re qu'il est possible sur le plan physique de tuer un serpent venimeux pour qu'il ne puisse plus faire aucun mal. Mais l'occultiste ne le fait jamais, sauf dans des circonstances exceptionnelles. Pour comprendre la raison de ce fait, il est n�cessaire de donner quelques explications suppl�mentaires au sujet de l'essence �l�mentale.
L'essence �l�mentale dont est construite une forme-pens�e [Page 76] est, comme nous l'avons vu, en cours d'�volution, c'est-�-dire qu'elle apprend � vibrer de toutes les mani�res possibles. Par suite, quand une pens�e la maintient en vibration pendant un certain temps, � un certain r�gime, elle contribue � lui enseigner ce r�gime, et la prochaine fois, lorsqu'une vibration analogue la frappera, elle r�pondra plus facilement.
Que la pens�e soit bonne ou mauvaise, cela n'importe pas � l'essence �l�mentale. Son d�veloppement n�cessite simplement qu'elle soit utilis�e par la pens�e. La diff�rence entre le bien et le mal se manifeste par la qualit� d'essence qui est affect�e, la pens�e ou le d�sir mauvais emploient la mati�re grossi�re, et la pens�e ou le d�sir sup�rieurs n�cessitent la mati�re subtile.
Ainsi �volue par degr�s l�essence �l�mentale, gr�ce � l�action des pens�es des hommes, des d�vas, esprits de la nature, et m�me des animaux dans la mesure o� ils pensent.
C'est donc pour ne pas faire obstacle � son �volution que l'occultiste �vite, autant que possible, de d�truire un �l�mental artificiel, et pr�f�re se d�fendre lui-m�me ou d�fendre les autres en utilisant la protection d'une coque.
Bien entendu, il ne faudrait pas que l'�tudiant s'imagine que son devoir comporte de nourrir des pens�es grossi�res dans le but d'aider l'�volution des types les plus grossiers d'essence. Il ne manque pas de gens non d�velopp�s pour entretenir des pens�es basses. L'occultiste doit, au contraire, s'efforcer d'avoir des pens�es pures et �lev�es pour aider l'�volution de la mati�re �l�mentale la plus fine, travaillant ainsi dans un domaine o� il y a encore peu d'ouvriers.
Avant de quitter le sujet des formes-pens�es, nous noterons encore que tous les sons font une impression sur la mati�re astrale et sur la mati�re mentale. Et cela non seulement en ce qui concerne les sons musicaux, mais aussi les sons de toute sorte. Quelques-uns d'entre eux ont �t� d�crits dans Le Corps astral, chapitre 7. [Page 77]
La forme-pens�e ou l'�difice construit sur les plans sup�rieurs pendant la c�l�bration de l�Eucharistie Chr�tienne diff�re quelque peu des formes-pens�es ordinaires; elle a beaucoup de traits communs avec les formes-pens�es produites par la musique. Elle est construite au moyen de mat�riaux fournis par le pr�tre et l'assistance pendant la premi�re partie du service aux niveaux �th�rique, astral et mental, la mati�re des niveaux sup�rieurs �tant introduite dans la derni�re partie du service principalement par les l�gions Ang�liques.
L'�difice-pens�e peut �tre compar� � un condenseur dans une usine de production d'eau distill�e; dans un r�cipient refroidi par une circulation d'eau, la vapeur est condens�e en eau, et cette eau refroidie. De m�me l��difice eucharistique fournit un v�hicule pour rassembler et condenser les mat�riaux apport�s par les adorateurs; dans ce v�hicule peut alors descendre une effusion sp�ciale de la force divine provenant de niveaux tr�s sup�rieurs, et ce m�me v�hicule permet aux Anges d'utiliser cette force � certains travaux d�finis dans le monde physique.
Les c�r�monies de toutes les grandes religions tendent � produire certains r�sultats au moyen d'une action collective. Les c�r�monies de la Franc-Ma�onnerie produisent un r�sultat analogue, mais d'une mani�re diff�rente. La forme-pens�e construite par la c�r�monie Ma�onnique est le v�ritable "conop� c�leste" que l'on peut aussi consid�rer comme l�aura d'un homme couch� sur le dos. Ce symbolisme appara�t encore ailleurs, par exemple dans la robe de Joseph aux mille couleurs, dans la Robe de Gloire rev�tue par l'initi�, et aussi dans l'Augoe�des (voir chapitre 27, in fine) des philosophes Grecs, le corps glorifi� dans lequel l'�me habite dans le monde invisible. [Page 78]
CHAPITRE
- 9 -
LE MÉCANISME DE LA TRANSMISSION
DE LA PENSÉE
Avant d'�tudier les ph�nom�nes de transmission de pens�e et leurs effets sur les hommes, nous allons d�crire le m�canisme au moyen duquel la pens�e peut �tre transmise d'une personne � l'autre.
Le mot t�l�pathie signifie litt�ralement "sentir � distance"; il aurait donc d� �tre employ� exclusivement pour la transmission des sentiments ou des �motions. Mais il est g�n�ralement employ� comme synonyme de transmission de pens�e, et nous pouvons lui conserver le sens de: transmission d'images, pens�es ou sentiments d'une personne � l'autre par des moyens non physiques.
La t�l�pathie est possible de trois mani�res diff�rentes : il peut y avoir communication:
1.
entre deux cerveaux �th�riques;
2.
entre deux corps astrals;
3.
entre deux corps mentals.
Dans la premi�re mani�re, que nous pouvons appeler la m�thode physique ou �th�rique, une pens�e produit des vibrations d'abord dans le corps mental, puis le corps astral, puis le cerveau �th�rique, et enfin dans les mol�cules denses du cerveau physique. Les vibrations du cerveau affectent l'�ther physique, et les ondes se propagent jusqu'� ce qu'elles atteignent un autre cerveau, o� elles d�clenchent des vibrations dans ses particules �th�riques et denses. Ces vibrations du cerveau r�cepteur sont alors transmises aux corps astral et mental correspondants, et c'est ainsi qu'elles atteignent la conscience.
Si une personne pense fortement � une forme concr�te dans son cerveau physique, elle construit cette forme au moyen de mati�re �th�rique, et l'effort de construction de cette image produit en m�me temps des ondes �th�riques dans toutes les directions. Ce n'est pas [Page 79] l'image elle-m�me qui est envoy�e, mais un jeu de vibrations capables de reproduire cette image. Le ph�nom�ne est quelque peu semblable � ce qui se passe dans le t�l�phone, o� la voix elle-m�me n'est pas transmise, mais o� des vibrations �lectriques mises en jeu par la voix se propagent jusqu'au r�cepteur o� elles reproduisent alors la voix.
La glande pin�ale est l'organe de la transmission de la pens�e, de m�me que l�oeil est l'organe de la vue. Chez beaucoup de gens, la glande pin�ale est rudimentaire, mais elle �volue, et il est possible d'activer son �volution de sorte qu'elle puisse remplir sa fonction naturelle comme elle la remplira chez tous les hommes dans l'avenir.
Si un homme pense d'une mani�re d�lib�r�e � une id�e bien d�termin�e, avec une attention et une concentration soutenues, il finit par devenir conscient d'une sorte de fr�missement dans la glande pin�ale. Ce fr�missement a son origine dans l��ther qui impr�gne la glande pin�ale; il en r�sulte un l�ger courant magn�tique qui donne naissance � la sensation de fr�missement dans les mol�cules denses de la glande. Lorsque la pens�e est assez forte pour produire ce ph�nom�ne, alors le penseur sait qu'elle peut �tre transmise.
La vibration de l��ther, de la glande pin�ale met en jeu des ondes dans l'�ther ambiant comme des ondes de lumi�re, mais plus rapides. Ces vibrations se propagent dans toutes les directions, et les ondes �th�riques font vibrer l'�ther de la glande pin�ale d'un autre cerveau qui transmet ces vibrations au corps astral, puis au corps mental, comme nous l'avons d�crit plus haut. Si la seconde glande pin�ale n'est pas capable de reproduire les vibrations qui l'atteignent, la pens�e passe inaper�ue, de m�me que la lumi�re ne fait aucune impression sur l�oeil d'un aveugle.
Dans la deuxi�me m�thode, ou m�thode astrale, le cerveau �th�rique n'intervient pas, et la communication a lieu directement d'un corps astral � l�autre. [Page 80]
Dans la m�thode mentale, le penseur, apr�s avoir cr�� une pens�e sur le plan mental, ne la fait pas descendre dans le cerveau, mais la dirige imm�diatement vers le corps mental d'un autre penseur. Le pouvoir de faire cela d�lib�r�ment implique un d�veloppement mental tr�s sup�rieur � celui qui est n�cessaire dans la m�thode physique, car le transmetteur doit �tre conscient sur le plan mental pour pouvoir exercer cette facult� consciemment.
Lorsque l'humanit� sera davantage �volu�e, ce sera probablement la m�thode normale de communication. Elle est actuellement employ�e par les Ma�tres pour l'instruction de Leurs �l�ves, et, par ce moyen, Ils transmettent facilement les id�es les plus complexes. [Page 81]
CHAPITRE
- 10 -
LA TRANSMISSION
DE LA PENSÉE (INCONSCIEMMENT)
Dans les chapitres 7 et 8, nous avons trait� de la production des ondes de pens�es et des formes-pens�es, et, dans une certaine mesure, de leurs effets sur les autres hommes. Ces effets constituent un groupe de ph�nom�nes tr�s important qui n�cessite une �tude sp�ciale. Nous traiterons d'abord de cette cat�gorie de transmission de la pens�e qui est totalement ou partiellement inconsciente.
Il est clair, d'apr�s ce que nous avons dit plus haut, que l'homme, partout o� il va, laisse derri�re lui une tra�n�e de pens�es. Par exemple, lorsque nous marchons dans la rue, nous y avan�ons dans l'oc�an des pens�es des autres hommes; l'atmosph�re en est remplie, et elles sont vagues et ind�termin�es.
Si l'homme laisse son esprit inactif pendant un instant, ces r�sidus de pens�e, cr��s par d'autres hommes, s'y pr�cipitent, et le traversent, la plupart du temps, sans produire d'effet notable, mais quelquefois en l'affectant s�rieusement. Il arrive qu'une de ces pens�es attire l'attention de l'homme, qui s'en empare, la fait sienne pour quelques instants, la renforce avec son �nergie propre, et ensuite la rejette dans l'ambiance o� elle va affecter quelqu'un d'autre.
L'homme n'est donc pas responsable des pens�es qui flottent dans son esprit lorsqu'elles ont �t� cr��es par d'autres, mais il devient responsable s'il s'en empare, la pourrit et la renvoie apr�s l'avoir fortifi�e.
Une telle mixture de pens�es d'origines diverses n'a aucune coh�rence, mais l'une d'elles peut �tre le point de d�part d'une cha�ne d'associations d'id�es et peut d�clencher une activit� propre de l'esprit. Bien des gens, [Page 82] s'ils pouvaient examiner le flot des pens�es qui traverse leur esprit, seraient vraisemblablement tr�s surpris de d�couvrir le grand nombre de fantaisies inutiles ou absurdes qui entrent et sortent pendant une p�riode tr�s petite. Leurs propres pens�es ne forment m�me pas le quart de celles- l�. Dans la plupart des cas, elles sont absolument inutiles, et leur tendance g�n�rale est plut�t mauvaise que bonne.
Ainsi les hommes affectent sans cesse leurs semblables par leurs pens�es, qui, pourtant, sont projet�es pour la plupart sans intention pr�cise. L'opinion publique est en grande partie cr��e de cette mani�re. Elle est donc principalement le r�sultat de la transmission de la pens�e. Beaucoup de gens pensent d'une certaine mani�re, non pas parce qu'ils ont attentivement m�dit� certaines questions, mais parce qu'un grand nombre d'autres personnes pensent ainsi et les entra�nent avec eux. La forte pens�e du penseur exerc� se propage dans le monde mental et est saisie par les esprits r�ceptifs. Ils reproduisent ses vibrations, renforcent la pens�e et l'aident ainsi � affecter les autres, la pens�e devenant de plus en plus forte et pouvant �ventuellement influencer un grand nombre de personnes.
Si nous consid�rons ces formes-pens�es dans leur ensemble, il est facile de voir l'importance de leur r�le dans la production des sentiments nationaux ou de race, dans la d�formation des esprits et la cr�ation des pr�jug�s. Nous grandissons tous dans une atmosph�re peupl�e des formes-pens�es qui repr�sentent certaines id�es, pr�jug�s nationaux, mani�res de voir nationales, types de pens�es et de sentiments nationaux; tout cela agit sur nous depuis notre naissance, et m�me avant. Toute chose est vue � travers cette atmosph�re, toute pens�e est plus ou moins r�fract�e par elle, et nos propres corps mental et astral vibrent en harmonie avec elle. Presque tous les hommes sont domin�s par l'atmosph�re national: "l'opinion publique" une fois form�e gouverne les esprits de la majorit�: elle vient sans cesse frapper leurs [Page 83] cerveaux et y r�veille des vibrations en harmonie avec les siennes. La plupart des gens ayant une nature r�ceptive et non cr�atrice, se comportent presque comme des reproducteurs automatiques des pens�es qui les atteignent, et ainsi l'atmosph�re nationale est continuellement intensifi�e.
Une des cons�quences in�vitables de cet �tat de choses est que les nations qui re�oivent des impressions des autres nations les modifient par l'action de leurs propres vibrations. C'est pourquoi diff�rentes nations, voyant les m�mes faits, y ajoutent s�par�ment leurs pr�conceptions et accusent tout � fait sinc�rement les autres de falsifier les faits et de pratiquer des m�thodes peu honorables. Si cette v�rit� �tait reconnue, bien des querelles internationales seraient facilement arr�t�es, et bien des guerres �vit�es. Alors chaque nation reconna�trait l'existence de "l'�quation personnelle" et, au lieu de bl�mer les autres � cause des diff�rences d'opinions, chercherait un terrain d'entente sans insister sur son propre point de vue. La plupart des gens ne font jamais aucun effort de discrimination personnelle, car ils sont incapables de se lib�rer de l'influence de l'�norme foule des formes-pens�es qui constituent l'opinion publique. C'est pourquoi ils ne voient jamais la v�rit� et n'ont pas m�me id�e de son existence, puisqu'ils sont satisfaits par la forme-pens�e monstrueuse de l'opinion publique. Pour l'occultiste, au contraire, la premi�re n�cessit� est d'acqu�rir une vue claire sur toutes choses, de les voir comme elles sont r�ellement, et non comme une foule d'autres personnes les supposent �tre.
Pour acqu�rir cette clart� de vision, une vigilance incessante est n�cessaire. Appr�cier l'influence de l'immense nuage de pens�e n'est pas la m�me chose que pouvoir s'en pr�server. Sa pression agit partout et toujours, et nous pouvons nous y soumettre tout � fait inconsciemment dans un grand nombre de petites choses, m�me si nous sommes capables de nous en pr�server au sujet des choses importantes. Nous sommes n�s sous [Page 84] la pression de cette influence, de m�me que nous sommes n�s sous la pression atmosph�rique, et nous sommes aussi inconscients de l'une que de l'autre. Il faut absolument que l'occultiste apprenne � se lib�rer enti�rement de cette influence, et � faire face � la v�rit� telle qu'elle est, soustraite aux d�formations produites par les gigantesques formes-pens�es collectives.
L'influence de ces agr�gats de pens�es ne se borne pas � leur action sur les v�hicules subtils de l'homme. Les formes-pens�es d'un caract�re destructif agissent comme une �nergie disruptive, et peuvent causer de grands maux sur le plan physique; elles sont la source de nombreux accidents, convulsions naturelles, temp�tes, cyclones, ouragans, tremblements de terre, inondations, etc.
Elles peuvent provoquer des guerres, des r�volutions, des troubles sociaux ou des soul�vements de toutes sortes. Les �pid�mies de maladies ou de crimes, les cycles d'accidents ont une origine semblable. Les formes-pens�es de col�re aident la commission des crimes. Ainsi, partout et de toutes fa�ons, les pens�es mauvaises des hommes nuisent en r�agissant sur eux-m�mes et sur les autres.
Revenons maintenant aux effets produits par les pens�es individuelles. L'�tudiant se souviendra sans doute que nous avons d�crit, dans Le Corps astral, les effets produits sur le corps astral de l'homme, par un acc�s de d�votion. Un sentiment d�votionnel est g�n�ralement accompagn� par des pens�es de d�votion; celles-ci, qui naissent dans le corps mental, s'enveloppent d'une quantit� importante de mati�re astrale, de sorte qu'elles agissent � la fois dans les mondes mental et astral. Par suite, un homme d�velopp� est un centre d'ondes d�votionnelles qui influencent les gens � la fois dans leurs pens�es et dans leurs sentiments. Il en est de m�me dans les cas d'affection, col�re, d�pression, et tous autres sentiments.
Un autre exemple typique est celui des courants de pens�e qui �manent d'un conf�rencier et des courants de [Page 85] compr�hension et d'appr�ciation qui naissent dans l'assistance et rejoignent les premiers.
Il arrive souvent que le jeu des pens�es du conf�rencier �veille une r�ponse harmonique dans les corps mentals des assistants, de sorte qu'ils comprennent fort bien le conf�rencier sur le moment, tandis que plus tard, quand le stimulus de l'orateur a cess� d'agir, ils oublient et ne peuvent plus comprendre ce qui auparavant leur paraissait si clair.
La critique, au contraire, met en jeu des vibrations contraires qui brisent le courant de pens�e et y jettent la confusion. Il est dit que ceux qui ont pu voir cet effet n'oublient plus jamais cette le�on de choses.
Il peut arriver qu'en lisant un livre un homme attire l'attention de l'auteur s'il est dans son corps astral pendant le sommeil ou apr�s la mort physique. L'�crivain peut alors �tre attir� par la pens�e de l'�tudiant et l'envelopper de son atmosph�re d'une mani�re aussi efficace que s'il �tait lui-m�me physiquement pr�sent.
La pens�e de l'�tudiant peut aussi attirer de la m�me mani�re les pens�es des autres personnes qui ont �tudi� le m�me sujet.
Un exemple remarquable de l'effet des pens�es des morts sur les vivants est celui d'un meurtrier ex�cut� qui prend sa revanche en poussant d'autres hommes au meurtre. Ceci est l'explication des cycles de meurtres qui de temps en temps se produisent dans certaines communaut�s.
L'effet des pens�es sur les enfants est particuli�rement important. Les corps mental et astral de l'enfant sont aussi plastiques que son corps physique. Le corps mental de l'enfant absorbe les pens�es des autres comme une �ponge absorbe l'eau, et s'il est trop jeune pour reproduire ces pens�es, la semence porte ses fruits plus tard. D'o� l'importance �norme de placer les enfants dans une atmosph�re �lev�e et altruiste.
C'est un des spectacles les plus p�nibles pour le clairvoyant que de voir de belles �mes ou auras d'enfants [Page 86] souill�es, tach�es, obscurcies en quelques ann�es par les pens�es impures des adultes qui les entourent. Le clairvoyant comprend imm�diatement combien les caract�res des enfants pourraient s'am�liorer si seulement les adultes �taient meilleurs.
Il n'est jamais bon de s'efforcer de dominer la pens�e ou la volont� d'un autre, m�me si c'est dans un but honorable, mais il est, au contraire, recommandable de fixer sa pens�e sur les bonnes dualit�s d'un homme, de mani�re � les renforcer. Inversement, penser aux d�fauts d'un homme les renforce, et m�me d�veloppe des d�fauts qui n'existaient pas ou qui �taient latents.
Consid�rons par exemple un groupe de personnes qui bavardent ensemble et dont le sujet de conversation est la jalousie d'une autre personne. Ces gens mettent en jeu des courants de pens�e dirig�s vers leur victime et sugg�rant la jalousie. Si la victime a justement tendance � la jalousie, il est �vident que cette tendance sera beaucoup fortifi�e par une telle avalanche de pens�es; mais m�me si elle n'est pas jalouse, ceux qui bavardent sur ce d�faut imaginaire font tout ce qu'il faut pour cr�er en elle-m�me ce vice.
Le mal fait par la m�disance et la calomnie est incommensurable, et l'�tudiant se souviendra � ce sujet de l'avertissement �nergique lanc� contre ces vilaines habitudes dans Aux pieds du Ma�tre. L'esprit critique du v�ritable occultiste s'exerce � la recherche des perles avec la m�me ardeur que l'esprit critique moderne s'exerce � la recherche des fautes.
Il est donc possible, et m�me in�vitable, d'affecter les autres pour le bien ou pour le mal suivant notre choix, au moyen du pouvoir de la pens�e.
Les images astro-mentales, c'est-�-dire les formes-pens�es auxquelles sont associ�es des �motions o� des sentiments jouent un r�le dans la formation des liens karmiques avec les autres personnes. Supposons par exemple qu'un homme ait, par une pens�e de haine et de revanche, contribu� � cr�er l'impulsion qui poussa un [Page 87] autre homme au crime.
L'auteur de cette pens�e est n�cessairement li� par le karma au meurtrier, m�me s'il ne l'a jamais vu sur le plan physique. Ni l'ignorance ni l'absence de m�moire n'emp�chent le jeu de la loi karmique et l'homme r�colte toujours les cons�quences de ses pens�es et de ses sentiments, aussi bien que de ses actes physiques.
En g�n�ral, les images mentales que forme l'homme contribuent dans une large mesure � d�terminer son entourage futur. C'est ainsi que se forment les liens qui rassemblent les gens dans les vies futures, qui nous entourent d'amis ou d'ennemis, qui nous font rencontrer des aides ou des obstacles sur notre route, des gens qui nous aiment sans avoir �t� aim�s de nous dans cette vie, ou qui nous ha�ssent sans que nous ayons rien fait contre eux dans cette vie. Nos pens�es, non seulement construisent par action directe notre propre caract�re, mais aussi contribuent, par leurs effets sur les autres, � d�terminer quelles personnes nous rencontrerons dans l'avenir.
Il est possible de se prot�ger contre les pens�es d'origine ext�rieure, en faisant un mur autour de nous avec la substance de l'aura. La mati�re mentale, comme nous l'avons vu, r�agit facilement � l'impulsion de la pens�e et peut �tre facilement moul�e suivant la forme voulue. La m�me chose peut �tre faite avec la mati�re astrale comme nous l'avons vu dans Le Corps astral.
Cependant, l'emploi d'une coque pour son usage personnel est, dans une certaine mesure, un aveu de faiblesse. La meilleure protection est constitu�e par la puret� et la bont� stables qui rayonnent sur toutes choses et entra�nent tout �l�ment ind�sirable dans une puissante effusion d'amour.
Les cas dans lesquels il peut �tre n�cessaire d'employer une coque pour soi-m�me sont:
1.
Lorsque l'on traverse une foule compos�e d'�l�ments douteux;
2.
Pendant la m�ditation;
3.
A l'approche du sommeil;
4.
Lorsque des conditions particuli�res des pens�es inf�rieures sont susceptibles
de surgir.
Nous traiterons du cas 2 au [Page 88] chapitre 16, du cas 3 au chapitre 18 et du cas 4 au chapitre 13.
Les coques sont souvent employ�es pour aider les autres, et les "aides invisibles" le font souvent, lorsqu'ils ont � prot�ger un homme qui n'est pas encore assez fort pour se garder lui-m�me des attaques d�lib�r�es ou de la p�nible pression des pens�es errantes.
Il semble bien que les animaux poss�dent la facult� d'envoyer des impulsions �motionnelles � leurs semblables �loign�s. William J. Long, dans son livre passionnant How animals talk, affirme qu'il a de bonnes raisons de croire que cette m�thode de communication silencieuse constitue le langage usuel de tout le r�gne animal.
Ce sympathique observateur de la vie animale donne de nombreux exemples. Le setter dont le nom �tait Don semblait souvent avoir connaissance de l'approche de son ma�tre, m�me lorsque celui-ci rentrait � la maison � des heures exceptionnelles. Il connaissait aussi l�approche du samedi et des jours de f�te o� son ma�tre avait l'habitude de l'emmener dans les bois. Un autre chien nomm� Watch, partait � la rencontre de son ma�tre lorsque celui-ci se mettait en route dans une voiture tir�e par un cheval tr�s ami avec le chien, et cela quelle que soit l�heure du d�part du ma�tre.
Les cavaliers savent que la peur ou la nervosit� se communiquent tr�s facilement du cavalier au cheval. On a observ� que si un louveteau s'�loigne de sa m�re, celle-ci, au lieu de courir apr�s lui, reste l� o� elle se trouve, l�ve la t�te et regarde fixement dans la direction qu'il a prise; alors le louveteau h�site, s'arr�te, puis revient vite vers sa m�re. Un fox femelle semblait avoir toute sa famille sous son contr�le sans jamais donner de la voix: un regard sur ses petits et ceux-ci cessaient imm�diatement de jouer, rentraient et ne bougeaient plus jusqu'au retour de leur m�re. On cite le cas d'un loup bless� qui, apr�s �tre rest� sur place pendant quelques jours, s'en alla droit vers la carcasse d'un animal [Page 89] qui avait �t� tu� dans l'intervalle � dix kilom�tres de distance, sans qu'il y ait la moindre trace � suivre entre les deux endroits.
Le capitaine Rule a observ� qu'au moment o� il atteignait une baleine, toutes les autres baleines, dans un rayon de dix kilom�tres, se d�battaient comme si elles avaient aussi �t� harponn�es. Il y a des oiseaux non apprivois�s qui n'apparaissent dans les cours de nos maisons qu'aux moments o� l'on y donne � manger � d'autres oiseaux.
Bien des chasseurs ont remarqu� que s'ils sortent sans fusil ou sans intention de tuer, ils rencontrent beaucoup d'animaux, tandis que s'ils sortent arm�s, et avec l�intention de tuer, les animaux qu'ils voient sont inquiets et difficiles � approcher. Un chasseur sachant que l�excitation se transmettait de l'homme aux animaux, r�fr�na son excitation physique et mentale, et put alors approcher ses victimes beaucoup plus facilement qu'auparavant; les nombreuses peaux de tigres qu'il a en sont la preuve.
Notre auteur va plus loin, et dit avoir rencontr� beaucoup d'Indiens et autres poss�dant la facult� appel�e en Afrique "chumfo" et qui fonctionne comme un sens distinct avertissant de l'approche du danger dans des conditions o� l'avertissement par l'interm�diaire des cinq autres sens est impossible.
Les lecteurs qui sont particuli�rement int�ress�s par ce sujet sont invit�s � lire How animals talk et les autres livres de William J. Long, dans lesquels ils trouveront des d�veloppements sur la vie animale en g�n�ral. [Page 90]
CHAPITRE
- 9-
LA TRANSMISSION DE LA PENSÉE
(CONSCIEMMENT)
ET LE TRAITEMENT MENTAL
Il est possible � presque tous les hommes, pourvu qu'ils s'en donnent la peine, et qu'ils soient capables de penser clairement et avec stabilit�, de se convaincre de la r�alit� du ph�nom�ne de transmission de la pens�e, et m�me d'acqu�rir une certaine habilet� dans la pratique de cette transmission. Il existe une litt�rature abondante sur ce sujet, en particulier les Transactions of the Psychical Research Society.
Il suffit que les deux exp�rimentateurs conviennent d'une heure commode dans la journ�e, et consacrent � leurs essais par exemple dix � quinze minutes chaque jour. Chacun d'eux doit �tre pendant ce temps rigoureusement � l'abri de toute esp�ce d'interruption. L'un deux est le transmetteur, l'autre le r�cepteur; dans la plupart des cas, il est utile d'alterner ces r�les pour �viter que l'un des exp�rimentateurs devienne anormalement passif; malgr� cela, on s'aper�oit en g�n�ral que l�un des deux est meilleur transmetteur, et l'autre meilleur r�cepteur.
Le transmetteur choisit une pens�e, qui peut �tre absolument quelconque, id�e abstraite, objet concret, ou figure g�om�trique, puis il se concentre sur cette pens�e, et il veut avec force l'impr�gner sur l'esprit de son ami. Bien entendu, il faut que l'esprit soit parfaitement concentr�, c'est-�-dire dans l'�tat d�crit par Patanjali au moyen de l'expression "one-pointed", ce qui signifie en fran�ais "tourn� vers une seule chose". Il est bon que les d�butants ne se concentrent pas pendant trop longtemps, pour �viter que l'attention faiblisse et qu'il s'�tablisse de mauvaises [Page 91] habitudes, ou encore tout simplement pour �viter la fatigue. Pour beaucoup, sinon pour toutes les personnes inexp�riment�es, il vaut mieux commencer par quelques secondes que par quelques minutes.
Le r�cepteur, apr�s s'�tre install� confortablement pour �viter toute distraction due � une g�ne physique l�g�re, doit calmer totalement l'activit� de son esprit (ce n'est pas chose facile au commencement, mais lorsque l'habitude est prise, ce calme s'obtient tr�s rapidement) et noter les pens�es qui le traversent. Il �crit sur une feuille de papier ces pens�es � mesure qu'elles apparaissent, tout en s'effor�ant de rester passif, de ne rien rejeter, et de ne rien encourager.
Il faut aussi, bien entendu, que le transmetteur prenne note des pens�es qu'il envoie; les deux comptes rendus �crits sont ensuite compar�s � intervalles convenables.
A moins que les exp�rimentateurs aient une volont� et une ma�trise de la pens�e anormalement faibles, un r�sultat est g�n�ralement obtenu en quelques semaines ou en quelques mois. L'auteur de ce livre (A. E. Powell) a obtenu un r�sultat probant au premier essai.
L'�tudiant de l�occultisme "blanc", d�s qu'il a obtenu la satisfaction d'avoir r�ussi l'exp�rience acad�mique ci-dessus, et qu'il est convaincu de la r�alit� du ph�nom�ne de la transmission de la pens�e, ne se contentera plus de ces essais, ni du simple envoi de pens�es affectueuses � ses amis, si utiles que puissent �tre ces derni�res. Il lui est possible d'employer le pouvoir de sa pens�e � des travaux beaucoup plus importants.
Ainsi, par exemple, supposons que l'�tudiant veuille aider un homme qui est sous l'empire de l'habitude de boire. Il va d'abord s'enqu�rir des heures auxquelles, l�esprit du patient est probablement inactif, ce sera, par exemple, l'heure � laquelle il va se coucher. Si l��tudiant peut profiter des heures auxquelles le patient dort, ce sera encore mieux.
L'�tudiant s'installera confortablement et seul, au moment choisi, et se repr�sentera le patient assis en face [Page 92] de lui. Il n'est pas indispensable d'obtenir une image absolument nette, mais l'op�ration est beaucoup facilit�e si l'image est pr�cise, d�taill�e et vivante.
Si le patient est endormi, il est attir� vers la personne qui pense � lui, et il anime l'image qui est form�e de lui.
Alors l'�tudiant, avec toute la concentration dont il est capable, fixe son attention sur l'image, et dirige vers elle les pens�es qu'il veut imprimer sur l'esprit du patient. Il pr�sente ces pens�es en images mentales claires, tout comme s'il pr�sentait au patient des arguments ou s'il plaidait devant lui en paroles.
Il faut prendre grand soin de ne pas influencer le moins du monde la volont� du patient; il faut seulement lui placer devant l'esprit des id�es qui, lorsqu'elles seront assimil�es par son intelligence et ses �motions, pourront l'aider � former un jugement correct et � faire un effort pour les appliquer.
Si l'�tudiant s'efforce de lui imposer une ligne de conduite particuli�re, et qu'il r�ussit, alors le gain est bien petit, si m�me il n'est pas nul. En effet, tout d'abord l'affaiblissement de son mental r�sultant de la volont� qu'on lui a impos�e peut lui faire plus de mal que le vice dont on l'a d�livr�. De plus, la tendance mentale � la satisfaction des vices n'est pas supprim�e par le fait qu'un obstacle a �t� oppos� � la satisfaction d'un vice particulier. Cette tendance arr�t�e dans une direction, va en chercher une autre, et un nouveau vice va remplacer l'ancien. Ainsi, l'homme r�duit � la temp�rance par la domination de sa volont� n'est pas plus gu�ri que si on l'avait mis en prison.
En dehors de ces consid�rations pratiques, il est toujours mauvais, en principe, d'imposer sa volont� � un autre homme, m�me pour lui faire du bien. La v�ritable �volution n'est pas aid�e par la contrainte ext�rieure; il faut que l'intelligence soit convaincue, les �motions �lev�es et purifi�es avant qu'un gain r�el puisse �tre enregistr�.
Si l'�tudiant d�sire aider par la pens�e dans d'autres [Page 93] cas, il proc�de d'une mani�re analogue. Comme nous l'avons vu au chapitre 8, le voeu puissant pour le bien d'un ami, envoy� vers lui comme un agent de protection g�n�ral, reste aupr�s de lui en tant que forme-pens�e pendant un temps proportionnel � la force de la pens�e, et le d�fend contre le mal comme un bouclier contre les pens�es hostiles, et m�me l'avertit des dangers physiques. Une pens�e de paix et de consolation envoy�e de la m�me mani�re calme l'esprit et �tend autour de son objet une atmosph�re de paix.
Il est bien �vident que le ph�nom�ne de la transmission de la pens�e est �troitement associ� au traitement mental dont le but est de transmettre des pens�es bienfaisantes et puissantes de l'op�rateur au patient. On en trouve de nombreux exemples dans la Christian Science, Mental Science, Mind-healing, etc.
Dans les m�thodes o� l'on s'efforce de gu�rir un homme simplement en croyant qu'il va mieux, on emploie fr�quemment une quantit� consid�rable de force hypnotique. Les corps mental, astral et �th�rique de l'homme sont si �troitement associ�s que si un homme croit mentalement qu'il va mieux, son esprit est capable de contraindre son corps � se mettre en harmonie avec son �tat mental, d'o� il r�sulte la gu�rison.
H. P. Blavatsky consid�rait comme l�gitime, et m�me comme sage d'utiliser l'hypnotisme pour lib�rer une personne de l'ivrognerie, par exemple, pourvu que l'op�rateur en sache assez long pour briser la mauvaise habitude et lib�rer la volont� du patient de sorte qu'il puisse lutter lui-m�me contre le vice de l'ivrognerie. La volont� du patient a �t� paralys�e par son abandon au vice de boire; l'op�rateur emploie la force de l'hypnotisme comme un exp�dient pour permettre � l'homme de retrouver sa volont�.
Les maladies nerveuses c�dent tr�s rapidement au pouvoir de la volont�, car le syst�me nerveux a �t� form� pour l'expression des pouvoirs spirituels sur le plan physique. Les r�sultats les plus rapides sont obtenus [Page 94] lorsque l'on op�re d'abord sur le syst�me sympathique, car il se rapporte plus particuli�rement � l'aspect d�sir de la volont�, tandis que le syst�me c�r�bro-spinal se rapporte plus sp�cialement � l'aspect connaissance et volont� pure.
Dans une autre m�thode de traitement, l'op�rateur recherche d'abord ce qui va mal, se repr�sente avec pr�cision l'organe malade, et ensuite se repr�sente cet organe tel qu'il devrait �tre. Dans la forme-pens�e mentale qu'il a ainsi cr��, il construit un organe sain, tout d'abord en mati�re astrale, puis, par la force du magn�tisme, le densifie en mati�re �th�rique, et, finalement, en mati�re physique dense, en utilisant les mat�riaux disponibles dans le corps et des mat�riaux ext�rieurs si c'est n�cessaire.
Il est �vident que cette m�thode demande au moins quelques notions d'anatomie et de physiologie; mais dans le cas d'un homme tr�s avanc�, m�me s'il manque de connaissances sp�ciales dans sa conscience physique, sa volont� peut �tre guid�e des plans sup�rieurs.
Les cures accomplies par cette m�thode ne sont pas accompagn�es des m�mes dangers que les pr�c�dentes plus faciles o� l'on agit sur le syst�me sympathique.
Il y a toutefois un certain danger dans l'exercice du traitement au moyen de la volont�, le danger de refouler la maladie dans un v�hicule sup�rieur. La maladie est souvent l'effet de quelque mal qui pr�existe sur les plans sup�rieurs, et il vaut mieux laisser s'accomplir cet effet que l'emp�cher et rejeter l'�nergie cause du mal dans un v�hicule subtil.
Si la maladie est le r�sultat de mauvais d�sirs ou de mauvaises pens�es, alors les moyens de gu�rison physiques sont pr�f�rables, car ils ne peuvent pas rejeter le trouble sur un plan sup�rieur, comme il pourrait arriver par l'emploi de moyens mentaux. C'est pourquoi, dans ce cas, le mesm�risme est une bonne m�thode, car elle est physique. (Voir Le Double �th�rique, chapitre 18)
Une bonne m�thode de traitement consiste � mettre [Page 95] les corps mental et astral autant que possible en harmonie, mais cette m�thode est plus difficile � appliquer et moins rapide que celle de la volont�. La puret� des �motions et de l'esprit signifie toujours bonne sant� physique, et une personne dont l�esprit est parfaitement pur et �quilibr� n'aura pas de nouvelle maladie, bien qu'elle puisse avoir quelque karma � liquider, ou m�me qu'elle puisse prendre sur elle une partie des d�s�quilibres caus�s par d'autres.
Il y a bien d'autres mani�res d'employer le pouvoir de la pens�e pour gu�rir, car l'esprit est un des grands pouvoirs cr�ateurs de l�univers, divin dans l�univers, humain dans l�homme; et puisque l'esprit peut cr�er, il peut de la m�me fa�on restaurer; d�s qu'un dommage appara�t, l�esprit peut tourner ses forces vers la r�paration de ce dommage.
Notons en passant que le pouvoir de charmer (voir Le Corps astral, chapitre 20) consiste, simplement � faire une forte image mentale et � la projeter dans l'esprit d'un autre.
L'aide qui est souvent donn�e aux autres par la pri�re est en grande partie de m�me nature que par le traitement mental. Si les pri�res sont plus souvent effectives que les bons souhaits, cela est d� � la plus grande concentration qui accompagne la pri�re d'un croyant pieux. La m�me concentration et la m�me �nergie sans la pri�re produisent des r�sultats analogues. L'�tudiant doit comprendre que nous parlons ici des effets de la pri�re produits par le pouvoir de la pens�e de celui qui prie. Il y a �videmment d'autres effets produits par la pri�re, qui sont dus au fait que la pri�re attire l�attention de quelque �tre humain �volu�, ou de quelque intelligence surhumaine; il peut en r�sulter une aide directe donn�e au moyen d'un pouvoir sup�rieur � celui que poss�de celui qui prie. Mais nous ne nous occuperons pas davantage dans ce chapitre de ce genre de "r�ponse � la pri�re".
Tout ce qui peut �tre fait par la pens�e pour les vivants, peut l'�tre encore plus facilement pour les [Page 96] "morts". Comme nous l'avons expliqu� dans Le Corps astral, la tendance de l'homme apr�s la mort est de tourner son attention vers l'int�rieur, et de vivre dans ses sentiments et dans son esprit plut�t que , dans le monde ext�rieur. De plus, la r�organisation du corps astral par l��l�mental du d�sir tend � enfermer les �nergies mentales et � emp�cher leur expression ext�rieure.
Mais la personne ainsi emp�ch�e de diriger ses �nergies vers l'ext�rieur est tout � fait r�ceptive aux influences du monde mental, et peut, par suite, �tre aid�e, r�confort�e, et conseill�e d'une mani�re beaucoup plus effective que lorsqu'elle �tait sur la terre.
Dans le monde de la vie post-mortem, une pens�e d'amour est aussi sensible qu'ici-bas un mot d'amour ou une tendre caresse. Il est donc souhaitable que tous ceux qui disparaissent soient suivis de pens�es d'amour et de paix, et de souhaits pour leur passage rapide dans les mondes sup�rieurs. Il y a malheureusement trop d'infortun�s qui restent dans l'�tat interm�diaire plus longtemps qu'ils y resteraient s'ils avaient des amis sachant comment les aider.
Les occultistes qui fond�rent les grandes religions n'oubli�rent pas les services dus par ceux qui restent sur la terre � ceux qui viennent de la quitter. D'o� les c�r�monies Hindoues du Shraddha, les messes et les pri�res chr�tiennes pour les "morts".
La transmission de la pens�e peut s'effectuer de la m�me mani�re en sens inverse, c'est-�-dire des d�sincarn�s � ceux qui sont physiquement vivants. Par exemple, la forte pens�e d'un conf�rencier peut attirer l'attention d'entit�s d�sincarn�es qui s'int�ressent au sujet expos�; d'ailleurs, l'assistance contient souvent un plus grand nombre de personnes dans leurs corps astraux que dans leurs corps physiques.
Quelquefois, l'un de ces visiteurs astraux en sait plus long que le conf�rencier; alors il peut l'aider par des suggestions ou des exemples. Si le conf�rencier est clairvoyant, il peut voir celui qui l'assiste, et les id�es nouvelles [Page 97] qui sont mat�rialis�es en une mati�re subtile devant lui. S'il n'est pas clairvoyant, l'aide imprime les id�es sur son cerveau, et, dans un tel cas, le conf�rencier peut croire que les id�es lui appartiennent. Cette sorte d'assistance est souvent fournie par un "aide invisible". (Voir Le Corps astral, chapitre 28)
La puissance mise en jeu par un groupe de personnes qui, toutes ensemble, pensent d'une mani�re d�lib�r�e sur un m�me sujet est bien connue � la fois des occultistes et de tous ceux qui ont quelques connaissances de la science profonde de l'esprit. Ainsi, dans certaines parties de la Chr�tient�, il est d'usage de faire pr�c�der l'envoi d'une mission destin�e � �vang�liser un pays, par des pens�es bien d�finies et soutenues. De cette mani�re, on cr�e dans le pays en question une atmosph�re de pens�e tr�s favorable � la propagation des enseignements, et les cerveaux r�ceptifs sont pr�par�s � recevoir l�instruction qu'on va leur donner.
Les Ordres contemplatifs de l�Église Catholique Romaine font beaucoup de travail utile au moyen de la pens�e, de m�me que les reclus des religions Bouddhique et Hindoue. Chaque fois qu'une intelligence bonne et pure se met d�lib�r�ment au travail en diffusant � travers le monde des pens�es nobles et �lev�es, il y a effectivement un service rendu � l'humanit�, et le penseur solitaire devient un des sauveurs du monde.
Nous trouvons un autre exemple de la mani�re suivant laquelle l'atmosph�re de pens�e d'un homme peut affecter un autre homme dans l'association d'un disciple avec son gourou ou instructeur spirituel (alors le ph�nom�ne est partie conscient, partie inconscient).
Ceci est parfaitement compris en Orient o� l'on reconna�t que la partie la plus importante et la plus effective de l'entra�nement du disciple est due au fait qu'il vit constamment en pr�sence de son instructeur et baigne dans son aura. Les divers v�hicules de l�instructeur vibrent tous puissamment et d'une mani�re stable � un degr� tr�s sup�rieur � celui que peut atteindre l��l�ve, [Page 98] sauf par instants. Mais la pression constante des fortes ondes de pens�e de l'instructeur �l�ve graduellement la pens�e de l'�l�ve � leur niveau. La musique fournit une analogie: une personne qui a l'oreille peu musicale a peine � chanter juste, mais si elle se joint � un musicien exerc�, il lui est alors beaucoup plus facile de chanter correctement.
Le point important est celui-ci: la note dominante de l'instructeur r�sonne sans cesse, et son action affecte l'�l�ve jour et nuit sans qu'ils aient besoin d'y penser sp�cialement. Il en r�sulte que les v�hicules subtils de l'�l�ve se d�veloppent dans la bonne voie avec la plus grande facilit�.
L'homme ordinaire qui agit automatiquement et sans intention d�finie ne peut pas produire le centi�me de l'effet que produit l'influence d�lib�r�e d�un instructeur spirituel. Mais le nombre peut compenser dans une certaine mesure le manque de puissance individuelle, de sorte que la pression incessante quoique inaper�ue exerc�e sur nous par les opinions et sentiments de nos semblables nous fait souvent absorber sans le savoir certains de leurs pr�jug�s, comme nous l'avons vu dans le chapitre pr�c�dent, au sujet des influences des races et des nations.
Un �l�ve "accept�" d'un Ma�tre est si �troitement en contact avec la pens�e du Ma�tre qu'il peut s'entra�ner � voir � tout instant ce qu'est cette pens�e sur un certain sujet; cette m�thode peut lui �viter de commettre des erreurs. Le Ma�tre peut � chaque instant envoyer une pens�e � travers l'�l�ve soit sous forme de suggestion, soit sous forme de message. Si, par exemple, l'�l�ve est en train d'�crire une lettre ou de faire une conf�rence, le Ma�tre en est averti par Son subconscient, et Il peut � tout instant projeter dans l'esprit de l'�l�ve une phrase à inclure dans la lettre ou � employer dans la conf�rence. Au d�but, l'�l�ve est souvent inconscient de ces interventions, et il suppose que les id�es ont jailli spontan�ment dans son esprit, mais il apprend rapidement � reconna�tre [Page 99]la pens�e du Ma�tre. Il est, d'ailleurs, tr�s d�sirable qu'il apprenne, � la reconna�tre, car il y a beaucoup d'entit�s sur les plans astral et mental qui, avec les meilleures intentions, sont pr�tes � faire des suggestions analogues, et il est �videmment n�cessaire que l'�l�ve apprenne � les distinguer de celles du Ma�tre. [Page 100]
CHAPITRE
- 12 -
LES CENTRES DE PENSÉES
Il y a dans le monde mental des centres de pens�es localis�es dans l'espace, c'est-�-dire des endroits s�par�s vers lesquelles les pens�es du m�me type sont attir�es par la similitude de leurs vibrations, de m�me que les hommes qui parlent la m�me langue sont attir�s les uns vers les autres. Les pens�es sur un sujet donn� gravitent vers l'un de ces centres qui absorbe toutes sortes d'id�es, coh�rentes ou incoh�rentes, justes ou fausses, et le centre se comporte comme une sorte de foyer pour toutes les lignes de pens�es convergentes sur ce sujet, celles-ci �tant d'ailleurs reli�es par des millions d'autres lignes � toutes sortes d'autres sujets.
La pens�e philosophique, par exemple, a un royaume distinct qui lui est propre, avec des subdivisions qui correspondent aux principales id�es philosophiques. Toutes sortes d'interrelations curieuses existent entre ces diverses subdivisions, qui montrent la mani�re suivant laquelle les divers syst�mes philosophiques sont reli�s entre eux. Ces collections d'id�es repr�sentent la totalit� de ce qui a �t� pens� sur le sujet.
Toute personne qui pense profond�ment, par exemple � une question philosophique, se met en rapport avec ce groupe de tourbillons. Si elle est dans son corps mental, qu'elle soit endormie ou "morte", elle est attir�e dans la r�gion convenable du plan mental. Si elle est emp�ch�e de faire ce d�placement par un corps physique, elle vibre en harmonie avec l'un ou l'autre de ces tourbillons, et elle en re�oit ce qu'elle est capable d'assimiler; mais alors le r�sultat est moins grand que si elle avait pu p�n�trer dans le centre.
Il n'y a pas pr�cis�ment de centre de pens�e pour le [Page 101] drame et la fiction, mais il y a une r�gion pour ce que l'on peut appeler la pens�e romantique. Cette r�gion comprend un groupe tr�s vaste de formes irr�guli�res, parmi lesquelles on trouve, d'une part, une l�gion de combinaisons vagues mais brillantes associ�es aux relations entre les sexes, d'autre part, les �motions caract�ristiques de la chevalerie m�di�vale, et, en outre, une immense quantit� d'histoires merveilleuses.
L'influence des centres de pens�e sur les hommes est une des raisons pour lesquelles ils pensent en troupeaux comme des moutons. Car il est beaucoup plus facile � un homme de mentalit� paresseuse d'accepter une pens�e toute faite provenant de quelqu'un d'autre, que de se donner la peine d'examiner le sujet mentalement et de former un jugement personnel.
Le ph�nom�ne correspondant dans le monde astral est quelque peu diff�rent. Les formes-�motions ne se rassemblent pas par centres, mais les formes de m�me nature qui sont proches les unes des autres s'agglom�rent et constituent d'�normes masses d'�motion flottant dans l'atmosph�re un peu partout. L'homme vient tr�s facilement en contact avec elles, et il est facilement influenc� par elles. On trouve des exemples de cette influence dans les cas de panique, de fureur populaire, de neurasth�nie g�n�rale, etc. Les courants d'�motion ind�sirables atteignent l'homme par l'interm�diaire du chakra ombilical. Les �motions nobles lui parviennent par le chakra du coeur.
Il est difficile de d�crire l'apparence de ces r�servoirs de pens�e. Chaque pens�e semble avoir trac� un chemin pour elle-m�me dans la mati�re du plan. Ce chemin, une fois trac�, peut �tre ouvert ou plut�t rouvert facilement, et ses particules revivifi�es par un effort nouveau. Ce nouvel effort �tant dirig� suivant le chemin en question, il lui est beaucoup plus facile de, le suivre que d'en frayer un autre suivant une ligne diff�rente, si voisine soit-elle de celle qui existe.
Le contenu de ces centres de pens�e d�passe de beaucoup [Page 102] la facult� d'absorption d'un penseur ordinaire. Mais pour ceux qui sont suffisamment forts et pers�v�rants, les centres de pens�e offrent les possibilit�s suivantes:
Premi�rement : Par l'interm�diaire de ces centres de pens�e, il est possible. d'atteindre l'esprit de ceux qui ont engendr� leur force. C'est ainsi que tous ceux qui sont suffisamment s�rieux, respectueux et capables de comprendre peuvent actuellement recevoir les enseignements des grands penseurs du pass� au sujet des grands probl�mes de la vie.
L'homme peut donc arriver � "voir" les diff�rentes pens�es d'un centre, suivre leurs traces jusqu'aux penseurs, avec qui elles sont reli�es, et obtenir d'eux de nouveaux renseignements.
Deuxi�mement: Il existe une chose que l'on peut appeler: la V�rit� en soi. Si cette id�e semble trop abstraite, on peut dire: la conception de cette V�rit� dans l'esprit du Logos Solaire. Cette pens�e peut �tre touch�e par celui qui a atteint l'union consciente avec la Divinit�, mais elle ne peut pas �tre atteinte par ceux qui sont encore au-dessous de ce niveau. Cependant, les reflets qu'elle projette de plan en plan peuvent �tre aper�us; bien entendu, ils sont de plus en plus sombres � mesure que l'on descend sur les plans inf�rieurs. Quelques-uns de ces reflets sont � la port�e de l'homme dont la pens�e peut s'�lever jusqu'� eux.
L'existence de ces centres de pens�e a une autre cons�quence du plus gros int�r�t. De nombreux penseurs peuvent �tre attir�s simultan�ment par la m�me r�gion mentale o� ils puisent exactement les m�mes id�es. Lorsque cela se produit, il est possible que l'expression de ces id�es dans le monde physique ait lieu en m�me temps ; alors l'ignorant peut accuser l'un d'eux de plagiat. Si cela n'arrive pas plus souvent, c'est parce que les cerveaux humains sont tr�s denses et que, par suite, il est rare qu'ils puissent exprimer ce que les hommes apprennent sur les plans sup�rieurs.
Ce ph�nom�ne se produit non seulement dans la litt�rature, [Page 103] mais aussi dans le domaine des inventions, et l'on observe souvent dans les offices de brevets l'arriv�e simultan�e de plusieurs inventions identiques.
L'�crivain peut aussi puiser des renseignements dans les annales akasiques, mais cette question sera examin�e plus loin. [Page 104]
CHAPITRE
- 13 -
LA CONSCIENCE PHYSIQUE
(OU
LA CONSCIENCE DE VEILLE)
Dans ce chapitre, nous allons �tudier le corps mental tel qu'il existe et est utilis� pendant la conscience "de veille" ordinaire, c'est-�-dire pendant la vie physique ordinaire.
Il est commode d'envisager successivement les trois facteurs qui d�terminent la nature et le fonctionnement du corps mental pendant la vie physique, c�est-�-dire :
1.
La vie physique;
2.
La vie �motionnelle;
3.
La vie mentale.
Dans Le Corps astral, chapitre 8, nous avons �num�r� et d�crit les facteurs qui affectent le corps astral pendant la vie physique. Presque tout ce qui a �t� dit alors s�applique d�une mani�re analogue au corps mental. Par suite, nous allons simplement ici r�capituler ces facteurs bri�vement, en y ajoutant le minimum de commentaires indispensables.
Puisque toute particule du corps physique a une contrepartie astrale et une contrepartie mentale, un corps physique grossier et impur aura tendance � rendre les corps astral et mental grossiers et impurs.
Les sept sortes de mati�re mentale correspondant aux sept �tats de la mati�re physique, il semble que le corps mental soit affect� particuli�rement par les �tats solide, liquide, gazeux et �th�rique de la mati�re physique, c�est-�-dire par les quatre �tats inf�rieurs.
L��tudiant comprendra facilement que le corps mental [Page 105] compos� des vari�t�s grossi�res de mati�re mentale r�pondra aux pens�es de types les plus grossiers plus facilement qu�aux pens�es subtiles.
La nourriture et la boisson grossi�res tendent � produire un corps mental grossier. Les viandes, l�alcool et le tabac sont particuli�rement nuisibles aux corps physique, astral et mental. Il en est de m�me de presque toutes les drogues. Lorsqu�une drogue, telle que l�opium, est prise pour calmer une grande douleur, il est bon d�en prendre le moins possible. Ceux qui ont la connaissance savent comment faire dispara�tre le mauvais effet de l�opium sur le corps astral et mental apr�s qu�il a produit son effet sur le corps physique.
De plus, un corps nourri de viande et d�alcool est particuli�rement susceptible d��tre d�s�quilibr� par l��veil de la conscience sup�rieure. Les maladies nerveuses sont dues en partie au fait que la conscience sup�rieure cherche � s�exprimer � travers des corps encombr�s de d�chets de viande et empoisonn�s par l�alcool.
La salet� est encore plus nocive dans les mondes sup�rieurs que dans le monde physique. Ainsi, par exemple, les contreparties astrale et mentale des particules physiques qui sont constamment rejet�s par la transpiration sont essentiellement ind�sirables.
Les bruits soudains, aigus ou tr�s grands doivent �tre autant que possible �vit�s par celui qui veut pr�server la tranquillit� de ses corps astral et mental. C'est une des raisons pour lesquelles la vie dans une grande ville ne convient pas aux �tudiants en occultisme. Il en est de m�me pour les enfants dont les corps astral et mental tr�s plastiques sont affect�s d'une mani�re d�sastreuse par le bruit incessant de la cit�. L'action prolong�e du bruit sur le corps mental finit par produire une sensation de fatigue et de difficult� � penser clairement.
Le corps mental de l'homme est affect� par presque toutes les choses environnantes. Ainsi, par exemple, les tableaux suspendus aux murs de son appartement l'influencent, non seulement parce qu�ils offrent � sa vue [Page 106] l'expression de certaines id�es, mais aussi parce qu'ils contiennent tout ce que l'artiste a mis de lui-m�me dans son oeuvre, un fragment de ses pens�es et de ses sentiments les plus intimes; nous pouvons appeler cela la contrepartie invisible du tableau, qui est clairement exprim�e en mati�re astrale et en mati�re mentale, et qui �met des ondes exactement comme une fleur �met un parfum.
Les livres constituent des centres de formes-pens�es particuli�rement puissants, et leur influence sur la vie d'un homme est souvent tr�s grande, bien qu'elle, ne soit pas toujours remarqu�e. Il est par suite maladroit de conserver dans sa biblioth�que des livres d'un caract�re mauvais.
Les talismans ou amulettes affectent la vie de l'homme dans une certaine mesure. Ils ont �t� d�crits dans Le double Éthérique et dans Le Corps astral. Ils op�rent. de deux mani�res:
1. Ils �mettent des ondes qui sont essentiellement utiles;
2. La connaissance de la pr�sence et du but du talisman �veille la foi et le courage de celui qui le porte, ce qui met en jeu la r�serve de force de sa propre volont�.
Si le talisman est "reli�" � celui qui l�a fait, et si le porteur fait appel mentalement � l'auteur, alors l'�go r�pond et renforce les vibrations du talisman par des ondes de pens�e puissantes.
Un talisman fortement charg� de magn�tisme peut constituer une aide d'une valeur inappr�ciable. Il faut que la nature physique soit ma�tris�e aussi bien que les �motions et le mental, et la nature physique est sans aucun doute la plus difficile � traiter. Certaines personnes m�prisent les talismans; mais d'autres trouvent le Sentier de l'occultisme si ardu qu'elles sont bien contentes de pouvoir profiter de l'aide qui leur est ainsi offerte.
Le talisman le plus puissant qui existe sur notre plan�te est probablement le Sceptre du Pouvoir qui est conserv� � Shamballa et utilis� pendant les Initiations.
L'homme est aussi affect� par les couleurs des objets [Page 107] qui l'entourent. Car, de m�me qu'un sentiment ou une pens�e produisent dans la mati�re subtile une certaine couleur, inversement, la pr�sence d'une couleur sur un objet physique exerce une pression continue qui tend � �veiller le sentiment ou la pens�e correspondant � cette couleur. Ceci est la raison, par exemple, du choix de certaines couleurs par l'�glise Chr�tienne pour parer les autels, les v�tements du culte, etc., dans l'intention d'�veiller l'�tat d'esprit ou les sentiments qui correspondent � la c�r�monie que l'on va c�l�brer.
L'homme est affect� par les murs et l'ameublement de son appartement pour la raison suivante: par ses pens�es et ses sentiments, il magn�tise inconsciemment les objets physiques qui l'entourent, de sorte qu'ils acqui�rent le pouvoir de sugg�rer des pens�es et des sentiments du m�me type � la fois en lui-m�me et en ceux qui viennent dans les limites de leur influence. On observe des exemples frappants de ce ph�nom�ne dans les prisons et autres endroits analogues.
C'est le m�me ph�nom�ne qui produit la valeur des "lieux saints" o� l'atmosph�re est v�ritablement d'une nature sup�rieure. Si l'on r�serve une chambre pour la m�ditation, elle acquiert rapidement une atmosph�re plus pure et plus subtile que le monde ext�rieur, et l��tudiant avis� prendra note de ce fait tant pour lui-m�me que pour l'aide de ceux qui l'entourent.
Un autre exemple de l'action de ce genre de formes-pens�es nous est fourni par certains bateaux ou certaines machines qui ont la r�putation de "porter malheur" ? On conna�t des cas o� des s�ries d'accidents se produisirent sur un tel engin sans qu'on puisse en expliquer la fr�quence.
Un tel effet peut avoir �t� produit de la mani�re suivante: il se peut que des sentiments de haine intense aient �t� entretenus contre le constructeur du navire ou contre le premier commandant; ces sentiments ne seraient sans doute pas suffisants � eux seuls pour produire des accidents maintenant. [Page 108]
Mais dans la vie d'un navire, il y a de nombreux cas o� l'accident est tout juste emp�ch� par la vigilance et la promptitude, et o� un instant de retard ou de n�gligence suffirait � produire une catastrophe.
La masse de formes-pens�es que nous venons de d�crire est largement suffisante pour produire une h�sitation momentan�e ou un manque de vigilance temporaire, et voil� le chemin de moindre r�sistance que l'influence maligne peut suivre.
Il est bien �vident que l'inverse peut aussi se produire et qu'une atmosph�re de "chance" peut �tre construite autour d'objets mat�riels par les pens�es optimistes et sereines de ceux qui emploient ces objets.
Il en est de m�me pour les reliques. Tout objet puissamment charg� de magn�tisme personnel peut continuer � �mettre son influence pendant des si�cles avec une diminution de force insignifiante. Et m�me si la relique n'est pas authentique, la force qu'elle a accumul�e pendant des si�cles de d�votion l'a magn�tis�e et en a fait un centre d'�nergie pour le bien.
Les recommandations suivantes, si �tranges qu'elles paraissent au premier abord, sont pleines d'une grande sagesse : "P�trissez l'amour dans le pain que vous cuisez; enveloppez de force et de courage le paquet que vous ficelez pour une cliente au visage fatigu�; donnez la confiance et la simplicit� en m�me temps que l'argent que vous comptez � l'homme au regard soup�onneux". L'�tudiant de la Bonne Loi a d'innombrables opportunit�s de distribuer des b�n�dictions tout autour de lui sans avoir d'obstacle à surmonter et cela malgré le fait que les r�cepteurs soient inconscients de l'origine de ces b�n�dictions.
Comme nous l'avons dit au chapitre 11 au sujet de la transmission de la pens�e, la proximit� physique d'une personne hautement �volu�e constitue une aide consid�rable pour le d�veloppement du corps mental. De m�me que les radiations d'un grand feu r�chauffent les objets environnants, les puissantes radiations-pens�es d'un penseur [Page 109] plus fort que nous font vibrer notre corps mental en harmonie avec le sien, et nous sentons alors un accroissement temporaire de puissance mentale.
Ceci se produit souvent au cours d'une conf�rence: un auditeur comprend parfaitement pendant qu'il �coute le conf�rencier, mais plus tard, les id�es qu'il avait comprises si facilement semblent s'obscurcir et il se peut m�me qu'il soit incapable de les reproduire. L'explication de ce ph�nom�ne est tr�s simple: les puissantes vibrations du conf�rencier ont model� les formes per�ues par l'auditeur, mais, plus tard, le corps mental de l'auditeur ne peut pas reproduire les m�mes formes parce que son pouvoir n'est pas assez grand.
Le v�ritable Instructeur aide donc beaucoup mieux ses disciples en les gardant pr�s de lui qu'en leur adressant n'importe quelles paroles.
Les entit�s invisibles de l'oc�an, de la montagne, de la for�t, de la chute d'eau, �mettent des vibrations qui �veillent certaines parties des corps mental, astral et �th�rique, et c'est pourquoi les voyages peuvent �tre tr�s utiles � ces trois corps.
D'une mani�re g�n�rale, tout ce qui contribue � l'�tablissement et au maintien d'une bonne sant� physique r�agit favorablement sur les v�hicules sup�rieurs.
Inversement, la vie �motionnelle et la vie mentale ont des effets tr�s importants sur le corps physique. Car, si les corps mental et astral sont plus faciles � soumettre au contr�le de la pens�e que le corps physique, il n'en est pas moins vrai que la mati�re physique elle-m�me peut �tre moul�e par le pouvoir des �motions ou de la pens�e. Ainsi, par exemple, il est bien connu que certaines habitudes de pens�e, certaines vertus ou certains vices marquent leur trace sur le corps physique; ce ph�nom�ne est tr�s commun, mais sa v�ritable signification passe souvent inaper�ue. Un autre exemple est celui des stigmates qui apparaissent sur le corps des saints. La litt�rature moderne sur la psycho-analyse fournit des exemples innombrables de ce fait. [Page 110]
Chez l'homme hautement �volu� de la Cinqui�me Race, de nos jours, le corps physique est largement influenc� par le mental; c'est pourquoi l'anxi�t�, le souci et toutes les souffrances mentales produisent une tension nerveuse et troublent facilement les ph�nom�nes organiques, produisent ainsi la faiblesse ou la maladie. La pens�e vraie et l'�motion pure r�agissent sur le corps physique et augmentent son pouvoir d'assimiler prana ou la vitalit�.
La force mentale et la s�r�nit� favorisent donc directement la sant� physique, car l'homme �volu� de la Cinqui�me Race vit sa vie physique litt�ralement dans son syst�me nerveux.
Les corps mental et astral sont si �troitement associ�s qu'ils r�agissent puissamment l'un sur l'autre. La liaison intime qui existe entre Kama (le d�sir) et Manas (le mental), ainsi que leurs r�actions mutuelles ont �t� �tudi�es au chapitre 6 sur Kama-Manas. Dans ce chapitre, nous allons d�crire les quelques autres ph�nom�nes r�sultant de l'action du corps astral sur le mental, et aussi l'influence du corps mental sur le corps astral.
Lorsque le corps astral est soulev� par un flot d'�motion, il n'en r�sulte pas une action directe importante sur le corps mental, mais, pendant ce temps, l'activit� du corps mental ne peut plus �tre transmise au cerveau physique. Cela n'est pas parce que le corps mental lui-m�me est affect�, mais parce que le corps astral, qui sert de pont entre le corps mental et le cerveau, est enti�rement occup� � vibrer suivant le mode correspondant � l'�motion et est incapable de transmettre toute autre esp�ce de vibration.
Un exemple frappant de l'effet d'une �motion puissante sur l'activit� mentale nous est fourni par un homme qui devient "amoureux" ; dans ce cas, en effet, le jaune de l'intellect dispara�t enti�rement de son aura. [Page 111]
La sensualit� grossi�re qui est exprim�e dans le corps astral par une teinte particuli�rement d�sagr�able, n'a rien qui lui corresponde dans le corps mental. Ceci est un exemple du fait que la mati�re des diff�rents plans, � mesure qu'elle s'affine, perd graduellement le pouvoir d'exprimer les qualit�s inf�rieures.
Ainsi, l'homme peut former une image mentale qui �voque chez lui des �motions sensuelles, mais la pens�e et l'image s'expriment alors dans la mati�re astrale et non dans la mati�re mentale. Cette image fait une impression bien d�finie sur la couleur correspondante du corps astral, mais, dans le corps mental, elle intensifie les couleurs qui repr�sentent l��go�sme, ainsi que les nuances voisines.
Il arrive quelquefois que certains groupes de sentiments et de pens�es, les uns bons et les autres mauvais, soient intimement li�s entre eux. Ainsi, par exemples il est bien connu que la d�votion profonde et une certaine forme de sensualit� sont souvent inextricablement m�lang�es.
L'homme qui soufre de ce d�sagr�able m�lange peut r�colter les b�n�fices de la d�votion et �liminer en m�me temps la sensualit� en entourant son corps mental d'une coque rigide faite de la mati�re des subdivisions inf�rieures. De cette mani�re, il cesse de subir les influences inf�rieures, et en m�me temps il reste sensible aux influences sup�rieures.
Ceci n'est qu'un exemple d'un ph�nom�ne tr�s fr�quent dans le monde mental sous des formes tr�s vari�es.
L'action du corps mental sur le corps astral est tr�s puissante et ce fait int�resse tout particuli�rement l��tudiant. Il se souviendra que chaque corps est contr�l� par le corps imm�diatement sup�rieur. Ainsi, le corps physique ne peut se gouverner lui-m�me, mais les passions et les d�sirs du corps astral peuvent le diriger.
Le corps astral � son tour doit �tre entra�n� et plac� sous le contr�le du corps mental, car c'est par la pens�e [Page 112] que nous pouvons modifier le d�sir et commencer � le transformer en volont�, aspect sup�rieur du d�sir. C'est seulement le Soi dans sa manifestation Pens�e qui peut dominer le Soi dans sa manifestation D�sir.
La sensation de libert� que l'on �prouve en choisissant parmi les d�sirs montre l'existence de quelque chose de sup�rieur au d�sir, et ce quelque chose est Manas dans lequel r�side la volont�, du moins en ce qui concerne les choses inf�rieures � Manas.
L'�tudiant se souviendra aussi que les chakras ou centres de force dans le corps astral sont construits et contr�l�s du plan mental, de m�me que les centres du cerveau physique sont construits du plan astral.
Toute impulsion envoy�e du corps mental au cerveau physique doit passer par le corps astral, et, comme la mati�re astrale est plus sensible aux vibrations de la pens�e que la mati�re physique, l'effet produit sur le corps astral est aussi beaucoup plus grand. Nous avons trait� cette question dans Le Corps astral, chapitre 8.
Comme les vibrations de la mati�re mentale excitent celles de la mati�re astrale, les pens�es de l'homme tendent � �veiller ses �motions. Ainsi, par exemple, l'homme qui pense � ce qu'il consid�re comme �tant ses propres fautes, se met facilement en col�re. L'inverse est �galement vrai, bien que souvent oubli�. En pensant avec calme, l'homme peut �viter la col�re et les autres �motions ind�sirables.
Un exemple de l'effet des habitudes d'ordre de l'esprit nous est donn� dans L'Homme visible et invisible, planche XX, qui repr�sente le corps astral d'un homme du type scientifique. Les couleurs astrales ont tendance � se disposer en bandes r�guli�res et les lignes de d�marcation sont nettement indiqu�es. Dans certains cas extr�mes, le d�veloppement intellectuel conduit � l'�limination compl�te des sentiments d�votionnels, et r�duit consid�rablement la sensualit�.
Le d�veloppement du pouvoir de concentration et, en g�n�ral, le d�veloppement du corps mental, affectent [Page 113] aussi la vie des r�ves et ceux-ci deviennent clairs, continus, rationnels et m�me instructifs.
Le corps astral devrait �tre en r�alit�, et chez l'homme avanc� il est, un simple reflet des couleurs du corps mental, prouvant ainsi que l'homme ne se permet de sentir que ce que sa raison lui dicte.
Inversement, aucune esp�ce d'�motion ne devrait affecter le corps mental, car il est le si�ge non des �motions, mais de la pens�e.
Dans la construction et l'�volution du mental de l'homme, une partie insignifiante du travail peut �tre accomplie par les forces ext�rieures; la presque totalit� de ce travail r�sulte de l'activit� de la propre conscience de l'homme. Si donc un homme veut avoir un corps mental fort, plein de vitalit�, actif, capable de comprendre les pens�es les plus �lev�es qui lui sont pr�sent�es, il faut qu'il se mette s�rieusement au travail d'�ducation de la pens�e.
C'est l'homme lui-m�me qui affecte son propre corps mental de la mani�re la plus continue. Les autres hommes, les orateurs, les �crivains l'affectent occasionnellement, mais lui l'affecte constamment. Sa propre action sur la composition de son corps mental est beaucoup plus grande que celle de toute autre personne, et c'est lui-m�me qui d�termine le mode vibratoire normal de son mental. Les pens�es qui ne sont pas en harmonie avec ce mode sont repouss�es lorsqu'elles touchent son mental. S'il pense v�rit�, le mensonge ne peut trouver aucune place dans son mental; s'il pense amour, la haine ne peut pas le troubler; s'il pense sagesse, l'ignorance ne peut pas le paralyser.
Il ne faut pas que le mental reste pour ainsi dire en jach�re, car toute esp�ce de pens�e pourrait y prendre racine et s'y d�velopper. Il ne faut pas non plus qu'il vibre � sa fantaisie, car il r�pondrait � toutes les ondes qui passent. [Page 114]
Le mental de l'homme est sa propri�t�, et il ne devrait permettre de p�n�trer qu�aux pens�es que lui, l��go, choisit.
La majorit� des gens ne savent m�me pas penser, et m�me ceux qui sont un peu plus avanc�s pensent rarement d'une mani�re d�finie et avec force, sauf lorsqu'ils sont occup�s � quelque travail qui n�cessite toute leur attention. Par suite, un tr�s grand nombre d'esprits sont toujours en jach�re, toujours pr�ts � recevoir n'importe quelle esp�ce de semence.
La plupart des gens, s'ils surveillent leurs pens�es attentivement, s'aper�oivent qu'elles forment un courant de pens�es dont ils ne sont pas les auteurs et qui sont de simples fragments rejet�s par les autres. C'est � peine si l'homme ordinaire sait exactement � quoi il pense � un instant donn�, et pourquoi il y pense. Au lieu de diriger son esprit sur un sujet particulier, il lui permet de s'�battre sans surveillance, ou bien il le laisse en jach�re, de sorte que toute semence qui tombe sur lui peut y germer et donner des fruits.
L'�tudiant qui s'efforce sinc�rement de s'�lever quelque peu au-dessus de la pens�e de l'homme moyen, ne doit pas oublier qu'une tr�s grande partie des pens�es dont il subit la pression incessante est � un niveau inf�rieur au sien, et que, par suite, il doit se pr�server de cette influence. Il existe un si vaste oc�an de pens�es sur des sujets sans importance qu'il est n�cessaire de s'efforcer �nergiquement de les exclure. C'est pourquoi "Couvrir la Loge" est le "souci constant" de chaque Franc-Ma�on.
L'homme qui se donne la peine de cr�er l'habitude de penser d'une mani�re soutenue et concentr�e, s'aper�oit que son cerveau, d�s qu'il est entra�n� � �couter la voix de l'�go - le v�ritable Penseur - reste tranquille lorsqu'il n'est pas occup�, et ne r�pond plus aux courants �ventuels de l'oc�an de pens�es qui l'entoure. Par suite, il a cess� d'�tre insensible aux influences des plans sup�rieurs [Page 115] o� la vue est plus p�n�trante et le jugement plus s�r qu�ici-bas.
C�est seulement lorsque l�homme peut r�duire son esprit � un �tat de tranquille qui�tude, et l�y maintenir sans penser, que la conscience sup�rieure peut se manifester. Alors, l�homme est pr�t � entreprendre le travail de la m�ditation et du Yoga, comme nous le verrons plus loin.
Voil� le but de l�entra�nement du corps mental. L�homme qui le pratique d�couvre bient�t que gr�ce � la pens�e la vie peut �tre rendue plus noble et plus heureuse, et que gr�ce � la sagesse il est possible de mettre fin � la souffrance.
L�homme sage surveille ses pens�es avec le plus grand soin, car il sait qu�il poss�de un puissant instrument et qu�il est responsable de l�usage qu�il en fait. C�est son devoir de gouverner sa pens�e, pour cesser d�errer et de faire du mal � lui-m�me et aux autres. C�est son devoir de d�velopper le pouvoir de la pens�e au moyen duquel il peut faire tant de bien.
La lecture ne construit pas le corps mental; c�est la pens�e qui le construit. La lecture n�est bonne que parce qu�elle fournit des mat�riaux � la pens�e, et la croissance mentale de l�homme est en rapport avec la quantit� de pens�e qu�il met en jeu pendant ses lectures. L�exercice r�gulier et persistant � mais sans exc�s � fait cro�tre le pouvoir de penser de m�me qu�il fait cro�tre un muscle. Sans l��ducation de la pens�e, le corps mental reste inorganis�; sans concentration � la facult� de fixer la pens�e sur un certain point � le pouvoir de la pens�e ne peut pas s�exercer efficacement.
La loi g�n�rale de la vie d�apr�s laquelle la croissance r�sulte de l�exercice, s�applique aussi bien au corps mental qu�au corps physique. Au cours de l�entra�nement du corps mental � vibrer sous l�action de la pens�e, de la mati�re nouvelle est attir�e de l�atmosph�re mentale ambiante et est unie au corps mental qui, de cette mani�re, augmente de grandeur tandis que la complexit� de sa [Page 116] structure s'accro�t. C'est la quantit� de pens�e qui d�termine la croissance du corps mental; le genre de mati�re employ� � cette croissance est d�termin� par la nature de la pens�e.
Il est fort utile d'analyser en d�tail ce qui se passe pendant la lecture. Dans un livre �crit avec soin, chaque phrase ou chaque paragraphe contient une id�e bien d�finie, qui est repr�sent�e par une forme-pens�e cr��e par l'auteur. Cette forme-pens�e est g�n�ralement entour�e de formes secondaires qui expriment les corollaires ou d�ductions n�cessaires de l'id�e principale.
Dans l'esprit du lecteur devrait se construire une reproduction exacte de la forme-pens�e de l'auteur, soit imm�diatement, soit par degr�s. L'apparition des formes secondaires d�pend de l'esprit du lecteur, c'est-�-dire d�pend de sa promptitude � voir les cons�quences de l'id�e principale.
Une personne non d�velopp�e mentalement ne peut pas cr�er une forme pr�cise; elle construit une masse amorphe au lieu d'une forme g�om�trique. D'autres personnes peuvent b�tir une forme reconnaissable, mais incompl�te ou d�form�e.
D'autres encore sont capables de b�tir une sorte de squelette de la forme, montrant ainsi qu'elles ont saisi le principe de l'id�e, mais non ses d�tails, et que l'id�e n'est pas vivante dans leur esprit. Certaines personnes saisissent un c�t� de l'id�e et construisent la moiti� de la forme, ou bien elles en saisissent un seul point et n�gligent tout le reste.
L'�tudiant s�rieux doit pouvoir reproduire l'image de l'id�e centrale exactement et du premier coup; les id�es secondaires viendront plus tard et � mesure qu'il tournera l'id�e centrale dans son esprit.
Une des causes les plus importantes de l'imperfection des images est le manque d'attention. Le clairvoyant peut voir l'esprit du lecteur occup� d'une demi-douzaine de sujets � la fois. Dans son cerveau s'agitent les soucis de la maison, les pr�occupations au sujet de ses affaires, la [Page 117] m�moire ou l'esp�rance des plaisirs, la fatigue de l'�tude, etc., tout cela forme les neuf dixi�mes de son activit� mentale; le dixi�me restant est form� par un effort d�sesp�r� pour comprendre l'id�e exprim�e dans le livre qu'il lit.
Le r�sultat d'une telle lecture est de remplir le corps mental d'une foule de petites formes-pens�es sans aucune liaison entre elles, au lieu de construire un �difice ordonn�.
Il est clair, par suite, que pour devenir capable de se servir de son corps mental et de son esprit efficacement, l'entra�nement de l�attention et de la concentration sont essentiels, et que l'homme doit apprendre � d�livrer son esprit de toute pens�e �trang�re pendant qu'il �tudie.
Un �tudiant entra�n� peut, gr�ce � la forme-pens�e de l'auteur, venir en contact avec l'esprit de l'auteur, et obtenir de lui des renseignements suppl�mentaires sur les points difficiles; mais si l'�tudiant n'est pas tr�s d�velopp�, il s'imaginera facilement que les pens�es nouvelles qui lui viennent ainsi sont les siennes propres et non celles de l�auteur.
Nous rappelons ici que tout travail mental effectu� sur le plan physique doit passer par le cerveau physique; il faut donc entra�ner celui-ci, de sorte qu'il puisse servir d'instrument commode au corps mental.
Il est bien connu que certaines parties du cerveau sont en rapport avec certaines qualit�s de l'homme ou avec sa facult� de penser suivant certaines lignes. Toutes ces parties doivent �tre saines et en relation directe avec les zones correspondantes du corps mental.
L'�tudiant de l'occultisme s'entra�ne d�lib�r�ment � l'art de penser. Par suite, sa pens�e est plus puissante que celle de l'homme non entra�n�, et il a la possibilit� d'influencer un cercle plus grand et de produire des effets plus importants. Ceci se produit tout � fait en dehors de sa propre conscience et sans qu'il fasse aucun effort sp�cial dans ce but.
Mais justement parce que l�occultiste conna�t l��norme [Page 118] pouvoir de la pens�e, sa responsabilit� dans l'emploi de cette puissance est grande et il s'efforce de l'utiliser � aider les autres.
L'avertissement suivant sera peut-�tre utile � ceux qui ont tendance � discuter. Qu'ils se souviennent que lorsqu'ils se pr�cipitent sur le terrain de la discussion, ils abandonnent leur forteresse mentale toutes portes ouvertes et sans d�fense. Alors, toute force mentale qui se trouve � proximit� peut entrer et se rendre ma�tre de leur corps mental. Tandis que l'homme gaspille en vain ses forces pour des choses de peu d'importance, la stabilit� de son corps mental est compromise par les influences qui le traversent. L'�tudiant de l'occultisme devrait faire, tr�s attention lorsqu'il se permet de prendre part � une discussion. C'est un fait bien connu que la discussion a rarement pour r�sultat de faire changer d'avis l'une des parties; dans la plupart des cas, chacune d'elles tient davantage � sa propre opinion qu'avant la discussion.
Chaque instant de notre existence est une opportunit� offerte � la conscience pour construire notre corps mental. Éveillés ou endormis, nous sommes toujours occup�s � construire nos v�hicules mentals. Tout fr�missement de conscience, m�me s'il n'est d� qu'� une pens�e passag�re, attire dans le corps mental des particules de mati�re mentale et en rejette d'autres. Si l'on fait vibrer le corps mental au moyen de pens�es pures et �lev�es, la rapidit� des vibrations fait partir des particules de mati�re grossi�re, et leur place est prise par des particules plus fines. De cette mani�re, il est possible de rendre le corps mental de plus en plus pur et plus fin. Alors, le corps mental �tant compos� de mati�re subtile ne r�agit plus aux pens�es grossi�res et mauvaises; au contraire, un corps mental form� de mat�riaux grossiers serait affect� par toute �nergie mauvaise qui passe, et resterait insensible aux �nergies du bien.
Ce qui pr�c�de s'applique essentiellement au c�t� "forme" du corps mental. En ce qui concerne le c�t� [Page 119] "vie", nous rappelons que l'essence m�me de la conscience est de s'identifier sans cesse avec le Non-Moi, et sans cesse �galement de s'affirmer de nouveau en rejetant le Non-Moi. En fait, la conscience est essentiellement constitu�e par ces affirmations et ces n�gations alternatives: "Je suis cela" ; et "Je ne suis pas cela". C'est pourquoi la conscience produit dans la mati�re ces attractions et r�pulsions que nous appelons vibrations. C'est donc la qualit� des vibrations mises en jeu par la conscience qui d�termine le degr� de finesse ou de grossi�ret� de la mati�re attir�e dans le corps mental.
Comme nous l'avons vu au chapitre 11, les vibrations pens�es d'un homme dont les pens�es sont �lev�es, tendent, lorsqu'elles agissent sur nous, � �veiller dans notre corps mental les vibrations de l�esp�ce de mati�re qui leur correspond; en m�me temps, elles d�placent ou m�me rejettent une portion de la mati�re qui est trop grossi�re pour vibrer sous leur impulsion. Le b�n�fice que nous retirons de la pr�sence d'un autre d�pend donc largement de nos pens�es pass�es, puisque, pour �tre affect�es par des pens�es �lev�es, il faut que nous ayons d�j� dans notre corps mental de la mati�re correspondant � ces pens�es.
Le corps mental est soumis aux lois de l�habitude tout comme les autres v�hicules. Si nous l'accoutumons � un certain genre de vibrations, il apprend � les reproduire facilement et rapidement. Ainsi, par exemple, si un homme prend l'habitude de penser du mal des autres, il lui devient rapidement beaucoup plus facile de penser au mal que de penser au bien qui se trouvent chez une autre personne. Souvent naissent de cette mani�re des pr�jug�s qui aveuglent l'homme � un point tel qu'il ne voit plus chez les autres aucune bonne qualit�, mais y voit seulement le mal consid�rablement amplifi�.
Beaucoup de personnes, par ignorance, prennent l�habitude d'entretenir des pens�es mauvaises; il est �videmment aussi facile d'en entretenir de bonnes. Ce n'est pas une chose difficile que de s'entra�ner � rechercher [Page 120] chez les personnes que nous rencontrons les bons c�t�s plut�t que les mauvais. Il en r�sultera l'habitude d'aimer les gens au lieu d'�tre d�go�t�s par eux. Notre esprit commencera � travailler plus facilement dans la voie de l'admiration au lieu de rester dans celle de la suspicion et du m�pris. L'usage syst�matique du pouvoir de la pens�e nous rendra la vie plus facile et plus agr�able, et construira notre corps mental au moyen de la mati�re la plus souhaitable.
Bien des gens n'exercent pas leurs facult�s mentales comme ils le devraient; leurs esprits sont r�cepteurs et non cr�ateurs; ils absorbent sans cesse les pens�es des autres au lieu d'en cr�er eux-m�mes.
La claire compr�hension de ces faits pousse l'homme � changer l'attitude de sa conscience dans la vie journali�re et � surveiller l'activit� de son mental. Tout d'abord il se peut que l'homme �prouve une grande d�tresse lorsqu'il s'aper�oit qu'une grande partie de ses pens�es ne sont pas litt�ralement � lui; que les pens�es lui viennent il ne sait d'o�; et qu'en somme son mental n'est gu�re plus qu'un lieu de passage pour les pens�es errantes.
Ayant atteint ce stade pr�liminaire de soi-conscience, l'homme doit ensuite observer quelle diff�rence il y a entre la nature des pens�es qui entrent dans son esprit et la nature de celles qui sortent, c'est-�-dire ce qu'il y a ajout� pendant qu'elles ont s�journ� chez lui. Par ce moyen son esprit devient rapidement actif et il d�veloppe son pouvoir cr�ateur.
Ensuite, l'homme doit choisir d�lib�r�ment ce qu'il permet � son esprit de garder. Alors, lorsqu'il trouve dans son esprit une pens�e qu'il juge bonne, il porte son attention sur elle, la renforce, puis la renvoie comme un agent pour le bien; lorsqu'il y trouve une pens�e qu'il juge mauvaise, il la rejette rapidement.
Si l'homme laisse par n�gligence sa pens�e s'occuper d'id�es ind�sirables, c'est un jeu tr�s dangereux, car il en r�sulte la formation d'une tendance vers ces choses ind�sirables, [Page 121] et cette tendance conduit souvent � des actes. L�homme qui joue avec l�id�e d�une mauvaise action peut fort bien tout � coup s�apercevoir qu�il est en train d�accomplir cette mauvaise action, sans avoir eu le temps de se rendre compte de ce qui lui arrive. Lorsque s�ouvre la porte de l�opportunit�, l��nergie mentale se pr�cipite et l�action s�accomplit. Car toute action proc�de de la pens�e. M�me quand l�action est accomplie, comme nous disions, sans penser, elle est toujours l�expression instinctive de pens�es, d�sirs et sentiments que l�homme a laiss� cro�tre en lui dans les jours pass�s.
Apr�s avoir pratiqu� pendant quelque temps ce choix des pens�es l�homme s�apercevra que les pens�es mauvaises qui entrent dans son esprit sont de plus en plus rares; et que ces pens�es finissent par �tre repouss�es automatiquement par son esprit lui-m�me. Son esprit commence alors � se comporter comme un aimant vis-�-vis des pens�es qui l�entourent. L�homme rassemble donc dans son corps mental une masse de bons mat�riaux et son corps mental s�enrichit d�ann�e en ann�e.
Nous voyons donc que le grand danger � �viter est la cr�ation d�images-pens�es sous les impulsions ext�rieures; il ne faut pas que les stimuli du monde ext�rieur fassent na�tre des images dans le corps mental et moulent la mati�re mentale cr�atrice en formes-pens�es charg�es d�une �nergie qui cherchera n�cessairement � se d�penser en r�alisant ces pens�es. C�est dans cette activit� indisciplin�e du corps mental que r�side la source de presque toutes nos luttes int�rieures et nos difficult�s spirituelles. C�est l�ignorance qui permet le fonctionnement indisciplin� du corps mental; que l�ignorance soit replac�e par la connaissance, et nous apprendrons � contr�ler notre corps mental, de sorte qu�il ne soit pas mis en activit� de l�ext�rieur, mais qu�il soit bien � nous et que nous l�utilisions suivant notre volont�.
Une grande quantit� de souffrance est caus�e par l�imagination indisciplin�e. Le manque de contr�le des passions inf�rieures (particuli�rement du d�sir sexuel) [Page 122] provient du manque de discipline de l'imagination, et non d'une volont� trop faible. M�me lorsque l'homme �prouve un puissant d�sir, c'est de la pens�e cr�atrice que proc�de l'action. Il n'y a aucun danger � regarder simplement l'objet du d�sir et � y penser, mais d�s que l'homme se repr�sente en train de satisfaire son d�sir et permet au d�sir de renforcer l'image qu'il avait cr��e, alors commence le danger. Il est tr�s important de bien comprendre que l'objet du d�sir ne poss�de en lui aucun pouvoir tant que nous ne mettons pas en jeu notre imagination qui, elle, est cr�atrice. Si nous la mettons en jeu, il est certain qu'une lutte en r�sultera.
Dans cette lutte nous pouvons faire appel � ce que nous croyons �tre notre volont�, et essayer d'�chapper aux cons�quences de l'activit� de notre imagination par une r�sistance acharn�e. Mais bien peu ont appris que la r�sistance fr�n�tique ou anxieuse inspir�e par la peur est tr�s diff�rente de la volont�. Le mieux est d'employer la volont� tout d'abord pour contr�ler l'imagination, nous attaquons ainsi la cause de nos troubles elle-m�me.
Comme nous le verrons dans un chapitre suivant, les mat�riaux que nous rassemblons dans cette vie sont, apr�s la mort, �labor�s en facult�s mentales qui trouveront leur expression dans les vies futures. Le corps mental de la prochaine incarnation d�pend du travail que nous faisons dans le corps mental actuel. Le Karma nous donne la r�colte qui correspond � ce que nous avons sem�; nous ne pouvons pas isoler nos vies les unes des autres, ni cr�er miraculeusement quelque chose avec rien.
Comme il est �crit dans le Chandagyopanishad, "L'homme est une cr�ature de r�flexion; ce qui fait l'objet de ses r�flexions dans cette vie, il le devient dans le futur".
Pour modifier nos habitudes de pens�e, il faut rejeter du corps mental une partie de ses particules et les remplacer par d'autres d�un type sup�rieur; cela est �videmment difficile au d�but, de m�me qu'il est difficile de [Page 123] changer les habitudes physiques. Mais c'est chose possible, et � mesure que l'ancienne forme se modifie, la pens�e droite devient de plus en plus facile, jusqu'� ce qu'enfin elle soit spontan�e.
Il ne semble pas y avoir de limite aux possibilit�s qui sont offertes � l'homme d�cid� � se refaire par l'activit� mentale concentr�e. Comme nous l'avons vu, les �coles de traitement mental - telles que la Christian Science, la Mental Science et d'autres - utilisent ce puissant moyen pour produire leurs r�sultats, et leur utilit� d�pend en grande partie des connaissances de l'op�rateur en ce qui concerne les forces qu'il emploie. Des succ�s innombrables prouvent l'existence de cette force. Les �checs montrent que l'emploi de cette force �tait maladroit, ou que l'op�rateur n'�tait pas capable de se procurer une quantit� de force suffisante pour le travail qu'il avait � accomplir.
En d'autres termes, la pens�e est la manifestation de la facult� de cr�er, le Troisi�me Aspect de la trinit� humaine. Dans la terminologie Chr�tienne, la volont� est la manifestation de Dieu le P�re; l'amour, de Dieu le Fils; et la pens�e, ou activit� cr�atrice, de Dieu le Saint-Esprit. C'est la pens�e qui en nous agit, cr�e, ex�cute les d�crets de la volont�. Si la volont� est le Roi, la pens�e est le Premier Ministre.
L'occultiste applique son pouvoir cr�ateur � activer l'�volution humaine. Le Yoga Oriental est l'application des lois g�n�rales de l��volution de l'esprit � l'activation de l'�volution d'une conscience particuli�re. Il a �t� prouv�, et cela peut toujours l��tre, que la pens�e, en se concentrant attentivement sur une id�e, la construit dans le caract�re du penseur; ainsi l'homme peut cr�er en lui-m�me n'importe quelle qualit� par la pens�e attentive et soutenue, par la m�ditation.
Connaissant cette loi, l'homme peut construire son propre corps mental comme il le d�sire, absolument comme un ma�on peut construire un mur. Le processus de la construction du caract�re est aussi scientifique [Page 124] que le d�veloppement de la puissance musculaire. La mort m�me n'arr�te pas le travail, comme nous le verrons dans les chapitres suivants.
Dans ce travail, la pri�re peut �tre tr�s efficace. L'exemple le plus remarquable de cette efficacit� est sans doute dans la vie du Brahmane. La totalit� de cette vie est pratiquement une pri�re continue. Bien que plus �tudi� et plus d�taill�, son contenu est analogue � celui des pri�res utilis�es dans certains couvents Catholiques o� l'on enseigne au novice � prier � chaque fois qu'il mange pour que son �me soit nourrie par le pain de vie; � chaque fois qu'il se lave pour que son �me reste pure; � chaque fois qu'il entre dans une �glise pour que sa vie puisse �tre un long service, etc. La vie du Brahmane est analogue, mais sa d�votion est plus �tendue et entre davantage dans les d�tails. L'homme qui ob�it r�ellement et honn�tement � ces instructions est sans doute profond�ment affect�, et cela d'une mani�re continue, par son activit� mentale.
Comme nous l'avons vu au chapitre 4, le corps mental offre cette particularit� d'augmenter de taille et d'activit� � mesure que l'homme se d�veloppe. Le corps physique reste sensiblement le m�me depuis tr�s longtemps; le corps astral cro�t dans une certaine mesure; mais le corps mental (ainsi que le corps causal) s'�tend �norm�ment dans les derni�res �tapes de l'�volution, manifestant un �clat magnifique avec ses lumi�res multicolores qui brillent dans une splendeur indescriptible lorsqu'il est au repos, et �mettent des �clairs �blouissants lorsqu'il est en activit�.
Chez une personne non d�velopp�e, le corps mental est � peine visible; il est si peu important qu'il faut faire un effort pour l'apercevoir. Un grand nombre de personnes sont incapables de penser clairement, particuli�rement en Occident, au sujet des choses religieuses. Tout est pour eux vague et n�buleux. Mais le d�veloppement occulte n'a rien de commun avec le vague et n�buleux. Il faut que nos conceptions soient pr�cises et nos [Page 125] images-pens�es bien d�finies. Ces qualit�s sont essentielles dans la vie de l�occultiste.
L'�tudiant doit bien comprendre aussi que chaque homme voit n�cessairement le monde ext�rieur � travers son propre esprit. Le r�sultat peut �tre judicieusement compar� � ce qui se produit quand on regarde un paysage � travers un verre color�. Un homme qui n'aurait jamais vu le monde autrement qu'� travers des verres rouges n'aurait aucune id�e des changements que ces verres apportent aux v�ritables couleurs. De la m�me fa�on, l�homme est habituellement inconscient de la distorsion apport�e dans sa vision par son propre esprit. C'est dans ce sens que l'esprit a �t� appel� "le cr�ateur d'illusion". L'�tudiant de l'occultisme a nettement devant lui le devoir de purifier et d�velopper son corps mental, d'�liminer les "verrues" (voir chapitre 5) et les pr�jug�s, de sorte que ce corps mental r�fl�chisse la v�rit� avec un minimum de distorsion d� � ses propres d�fauts.
L'influence de l'homme sur les animaux doit �tre expos�e ici bri�vement pour que notre �tude soit compl�te.
Si un homme dirige des pens�es affectueuses vers un animal, ou bien s'il fait des efforts pour lui enseigner quelque chose, il y a un effet direct et voulu produit par le corps astral ou mental de l'homme sur le v�hicule correspondant de l'animal. Mais cela est relativement rare, car, en g�n�ral, les effets produits ne sont pas d�lib�r�ment voulus de part ou d'autre, ils sont simplement la cons�quence in�vitable de la proximit� des deux entit�s en question.
Le caract�re de l'homme a une grande importance sur la destin�e de l'animal. Si les influences en jeu sont principalement �motionnelles, il est probable que l�animal d�veloppera surtout son corps astral et que la rupture finale avec l'�me-groupe animale sera due � un acc�s soudain d'affection intense qui atteindra l�aspect [Page 126] bouddhique de la monade flottant au-dessus, d'o� r�sultera la formation de l'�go.
Si les influences r�ciproques sont surtout mentales, le corps mental naissant de l'animal sera stimul� et l'animal s'individualisera vraisemblablement par l'intellect.
Si l'homme a une forte volont� ou une spiritualit� intense, l'animal s'individualisera sans doute par stimulation de sa volont�.
Individualisation par l'affection, par l'intellect et par la volont�, voil� les trois m�thodes normales. Mais il est possible d'arriver � l'individualisation par des moyens moins souhaitables, par l'orgueil, la peur, la haine ou le d�sir du pouvoir.
Ainsi, par exemple, un groupe d'environ deux millions d'�gos individualis�s dans la Septi�me Ronde de la Cha�ne Lunaire, le furent uniquement par l'orgueil, sans autre qualit� qu'une certaine adresse, et leurs corps causals n'ont presque pas de coloration en dehors de l'orange.
L'arrogance et l'indiscipline de ce groupe apport�rent le trouble dans toutes les p�riodes de l'histoire, causant bien des souffrances � eux-m�mes et aux autres. Quelques-uns d'entre eux devinrent les "Seigneurs de la Face Noire" d'Atlantis, d'autres devinrent des conqu�rants d�vastateurs ou des millionnaires sans scrupule bien d�nomm�s "les Napol�ons de la finance".
Quelques-uns de ceux qui s'individualis�rent par la peur engendr�e par la cruaut� devinrent les inquisiteurs du moyen �ge et ceux qui torturent les enfants de nos jours.
Le m�canisme de l'individualisation est d�crit plus en d�tail dans Étude sur la conscience, par Annie Besant. Il sera �galement d�crit dans Le Corps causal. [Page 127]
Au cours de l'�volution, le corps mental sera, comme le corps astral, �veill� � l'activit� consciente, et il apprendra � r�pondre aux vibrations de la mati�re de son propre plan, d�couvrant ainsi � l'�go un monde nouveau et immense de connaissance et de pouvoir.
Toutefois, il ne faut pas confondre le plein d�veloppement de la conscience dans le corps mental avec la possibilit� beaucoup plus restreinte d'utiliser le corps mental dans certaines limites. L'homme utilise son corps mental � chaque fois qu'il pense, mais il y a loin de l� � l'emploi du corps mental comme v�hicule ind�pendant � travers lequel la conscience peut s'exprimer compl�tement.
Comme nous l'avons vu au chapitre 4, le corps mental de l'homme moyen est beaucoup moins �volu� que son corps astral. Chez la majorit� des hommes, la partie sup�rieure du corps mental est encore en sommeil m�me quand la partie inf�rieure est en pleine activit�. Le corps mental de l'homme moyen ne constitue pas en r�alit� un v�hicule, car l'homme ne peut pas s'en servir pour se d�placer, et il ne peut pas employer ses sens pour recevoir des impressions � la mani�re ordinaire.
Parmi les personnes � l'esprit scientifique de notre �poque, le corps mental est g�n�ralement tr�s d�velopp�, mais ce d�veloppement correspond principalement � l'utilisation par la conscience de veille, et l'utilisation directe sur les plans sup�rieurs reste tr�s imparfaite.
Tr�s peu de gens, � part ceux qui ont �t� d�lib�r�ment entra�n�s par des instructeurs appartenant � la Grande Fraternit� des Initi�s, travaillent consciemment dans leur corps mental. Ceux qui en sont capables ont derri�re [Page 128] eux des ann�es de pratique de la m�ditation et d'efforts sp�ciaux.
Jusqu'� l'�poque de la Premi�re Initiation, l'homme travaille pendant la nuit dans son corps astral, mais d�s qu'il est capable d'utiliser compl�tement le corps mental, le travail dans ce corps commence. Quand le corps mental est compl�tement organis�, il constitue un v�hicule beaucoup plus souple que le corps astral, et bien des choses impossibles sur le plan astral peuvent �tre accomplies dans ce nouveau v�hicule.
Le pouvoir de fonctionner librement dans le monde mental doit �tre acquis par le candidat avant la Seconde Initiation, car celle-ci a lieu sur le plan mental inf�rieur.
De m�me que la vision sur le plan astral est diff�rente de celle du plan physique, la vision sur le plan mental est diff�rente des deux pr�c�dentes. Dans le cas du plan mental, nous ne pouvons plus parler de sens s�par�s comme la vue et l'ou�e, mais il nous faut postuler un sens g�n�ral qui r�agit si parfaitement aux vibrations qui l'atteignent, que, lorsqu'un objet vient � sa port�e, il le voit, l'entend, le sent, et conna�t tout ce qu'il est possible de savoir � son sujet, ses causes, ses effets, ses possibilit�s, du moins en ce qui concerne le monde mental et les mondes inf�rieurs, tout cela instantan�ment, en une seule op�ration. L'action directe de ce sens sup�rieur n'est pas afflig�e par le doute, l'h�sitation ou le retard. S'il pense � un endroit d�termin�, il y est; s'il pense � un ami, celui-ci est devant lui. Il n'y a plus de malentendus, plus d'erreurs, l'homme ne peut plus �tre tromp� par les apparences ext�rieures, car les pens�es et les sentiments de son ami s'offrent � lui comme les pages d'un livre ouvert sur le plan physique.
Si l'homme est avec un ami dont le sens sup�rieur est aussi d�velopp�, leurs rapports atteignent une perfection dont nous n'avons pas id�e sur la terre. Pour eux la distance et la s�paration n'existent plus. Leurs sentiments ne sont plus cach�s ni imparfaitement exprim�s [Page 129] par des mots maladroits; les questions et les r�ponses sont inutiles, car les images-pens�es sont lues d�s qu'elles sont cr��es et l'�change des id�es est aussi rapide que leur naissance instantan�e dans l�esprit.
Cette facult� merveilleuse diff�re de celles dont nous disposons actuellement, par le degr� de d�veloppement et non par l'essence. Car sur le plan mental comme sur le plan physique, les impressions sont transmises au moyen des vibrations qui vont de l'objet � l'observateur. Il n'en est pas de m�me sur le plan bouddhique, mais nous ne nous occuperons pas de ce plan dans le pr�sent livre.
Il n'y a pas grand chose qui puisse ou qui doive �tre dit au sujet de la clairvoyance mentale, car il est peu probable que des exemples de cette clairvoyance puissent �tre observ�s en dehors du cercle des �l�ves d�lib�r�ment entra�n�s dans les �coles sup�rieures d'occultisme. Devant eux s'ouvre un monde nouveau au sujet duquel tout ce que nous pouvons imaginer de plus glorieux n'est pour eux que l'existence ordinaire.
Tout ce que ce nouveau monde peut offrir est � la port�e de l'�tudiant entra�n�, mais le clairvoyant non entra�n� a bien peu de chances d'atteindre ce monde. Il n'y a sans doute pas un clairvoyant ordinaire sur mille qui soit arriv� � toucher ce nouveau monde. Cela peut se produire lorsque pendant la transe mesm�rique le sujet �chappe au contr�le de l�op�rateur, mais c'est tr�s rare, car cela n�cessite des qualifications presque surhumaines sur le chemin de l�aspiration spirituelle, et une puret� absolue de pens�e et d'intention de la part de l'op�rateur et du sujet. M�me dans ce cas, le sujet ne rapporte sur le plan physique gu�re plus que le souvenir intense d'une f�licit� indescriptible, g�n�ralement color� par ses propres convictions religieuses.
Non seulement toute connaissance - du moins celle qui ne d�passe pas le plan mental - est � la port�e de ceux qui fonctionnent sur le plan mental, mais le pass� du monde leur est aussi accessible que le pr�sent, car [Page 130] ils disposent de la m�moire ind�l�bile de la nature (voir chapitre 28).
Ainsi, par exemple, pour celui qui fonctionne librement sur le plan mental, il est possible de prendre connaissance d'un livre autrement qu'en le lisant. Le plus simple est de lire dans l'esprit de quelqu'un qui a �tudi� le livre, mais alors on n'obtient que la conception de l'�tudiant.
Une autre m�thode consiste � examiner l'aura du livre. Chaque livre est entour� d'une aura mentale construite par les pens�es de ceux qui l'ont lu et �tudi�. En examinant cette aura on obtient g�n�ralement une id�e assez exacte et compl�te du contenu du livre, malgr� les franges constitu�es par les opinions des divers lecteurs, opinions non exprim�es dans le livre lui-m�me.
Comme nous l'avons dit au chapitre 8, de nos jours, les lecteurs n'�tudient pas avec autant de soin qu'autrefois, de sorte que les formes-pens�es reli�es � un livre moderne sont rarement aussi claires que celles qui entourent les manuscrits d'autrefois.
Une troisi�me m�thode consiste � d�passer le livre pour atteindre l'esprit de l'auteur, comme nous l'avons d�crit au chapitre 10.
Une quatri�me m�thode n�cessite des pouvoirs plus �tendus: elle consiste � "voir" le sujet du livre comme dans le ph�nom�ne de psychom�trie et � visiter mentalement le centre de pens�e o� convergent tous les courants de pens�e relatifs � ce sujet. Cette question a �t� trait�e au chapitre 12 sur les centres de pens�e.
Pour �tre capable de faire des observations sur le plan mental, il faut savoir arr�ter ses pens�es de sorte que les cr�ations de l'esprit n'influencent pas la mati�re sensible qui l'entoure.
Il ne faut pas confondre l'�tat ci-dessus dans lequel l'esprit est en suspens, avec l'�tat de passivit� que l'on obtient au moyen d'un si grand nombre de pratiques de Hatha Yoga. Dans ce dernier cas, l'esprit est amen� � la passivit� absolue, � peu pr�s comme chez un m�dium. [Page 131]
Au contraire, dans le premier cas, l'esprit est tout � fait alerte et aussi positif qu'il lui est possible; il retient ses pens�es simplement pour �viter de m�ler des �l�ments personnels aux observations qu'il d�sire faire.
Les chakras, ou centres de force, existent dans le corps mental comme dans les autres v�hicules. Ce sont les points de communication par o� passe la force qui va d'un v�hicule � l'autre. Les chakras du corps �th�rique ont �t� d�crits dans Le Double �th�rique, chapitres 3 et suivants, et ceux du corps astral dans Le Corps astral, chapitre 5. Nous ne poss�dons jusqu'� pr�sent que peu de renseignements sur les chakras du corps mental.
Chez l'homme d'un type particulier, le chakra du sommet de la t�te est courb� jusqu'� ce que son tourbillon co�ncide avec l�organe atrophi� connu sous le nom de glande pin�ale. Pour ce type, l�organe est vivifi� et il forme une communication directe avec le mental inf�rieur sans passer auparavant par le plan astral � la mani�re ordinaire. C'�tait pour ces gens que Mme Blavatsky insistait tant sur l'importance de l'�veil de cet organe.
La facult� de grossissement appel�e par les Hindous "anima" appartient au chakra situ� entre les sourcils. La partie centrale de ce chakra projette ce que l'on pourrait appeler un microscope dont l'objectif est form� d'un seul atome, ce qui constitue un appareil dont les dimensions correspondent � celles des particules tr�s petites � observer.
L'atome employ� ainsi peut �tre physique, astral ou mental, mais quel qu'il soit, il exige une pr�paration sp�ciale. Il faut que tous ses spirilles soient en activit� comme cela sera pour tous les atomes � la septi�me Ronde de notre Cha�ne.
La facult� ci-dessus appartient au corps causal, de sorte que si l'objectif en question est un atome du niveau inf�rieur, il faut y ajouter un dispositif capable de r�fl�chir les contreparties des niveaux inf�rieurs au niveau causal. L'atome peut �tre adapt� � n'importe quel sous-plan, [Page 132] de sorte qu'il permet le grossissement de n'importe quel objet.
La m�me facult� permet aussi � l'op�rateur de concentrer sa conscience dans l'atome-objectif, ce qui lui procure la vision � distance.
Toujours le m�me pouvoir peut �tre utilis� d'une mani�re diff�rente pour r�duire les images per�ues lorsque l'on d�sire voir d'un seul coup un ensemble si vaste qu'il �chappe � la vision ordinaire. Cette facult� est appel�e par les Hindous "mahima".
La clairvoyance mentale n'est born�e que par les limites du plan mental lui-m�me, qui, comme nous le verrons au chapitre 27, ne s'�tend pas jusqu'aux plans mentaux des autres plan�tes. Cependant, la clairvoyance mentale permet d'obtenir pas mal de renseignements sur les autres plan�tes.
Lorsqu'on �chappe � l'influence troublante de l�atmosph�re terrestre, la vision devient beaucoup plus claire. De plus, il devient alors facile de mettre en oeuvre un pouvoir grossissant consid�rable qui permet d'obtenir des informations astronomiques tr�s int�ressantes.
Prana, ou la vitalit�, existe sur le plan mental comme sur tous les plans que nous connaissons. Il en est de m�me de Koundalini ou le Feu-Serpent, et aussi de Fohat ou l'�lectricit�, et de la force vitale d�sign�e dans Le Double �th�rique sous le nom de "Force Primaire".
Nous ne savons pas grand-chose actuellement de Prana ni de Koundalini sur le plan mental. Toutefois, nous savons que Koundalini vivifie tous les v�hicules.
La Force Primaire dont il est question ici, est l'une des expressions de la Deuxi�me Effusion, du Deuxi�me Aspect du Logos. Sur le plan bouddhique, elle se manifeste comme le principe Christique de l'homme. Dans les corps mental et astral, elle vivifie diverses couches de mati�re, apparaissant � la partie sup�rieure du corps astral sous forme de nobles �motions, et � la partie inf�rieure sous forme d'un simple flux de force vivifiant la mati�re astrale. Dans sa manifestation la moins �lev�e, [Page 133] elle s'enveloppe de mati�re �th�rique, lorsqu'elle sort du corps astral et p�n�tre dans les chakras qui sont � la surface du corps �th�rique, o� elle rencontre Koundalini qui jaillit de l'int�rieur du corps humain.
L'�tudiant se souviendra (voir Le Double �th�rique, chapitre 8) que le courant de Prana violet stimule la pens�e et l'�motion spirituelles, la pens�e ordinaire �tant stimul�e par l'action du courant bleu m�lang� d'une partie de jaune; et aussi que dans certains cas d'idiotie le flux de vitalit� dans le cerveau (� la fois jaune et bleu-violet) est presque enti�rement arr�t�.
Depuis la publication du Double �th�rique, un nouveau livre de C.W. Leadbeater est paru, Les Chakras ou centres de force dans l�homme, qui contient quelques nouveaux renseignements int�ressants au sujet des chakras, en particulier en ce qui concerne leurs relations avec les diff�rents plans. Pour cette �tude, le tableau suivant peut �tre utile:
No. | Nom Français |
Nom Sanskrit |
Situation | Rayons | Groupe | Force Correspondante |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | Base Colonne Vertébrale | Muladhara | Base Colonne Vertébrale | 4 | Physiologique |
Koundalini |
2 | Splénique | Au dessus de la rate | 6 | Prana | ||
3 | Ombilical | Manipura | Ombilic, au-dessus du plexus solaire | 10 | Personnel |
Astral inférieur |
4 | Cardiaque | Anahata | Au dessus du coeur | 12 | Astral supérieur | |
5 | Gorge | Visuddha | Devant la gorge | 16 | Mental inférieur | |
6 | Frontal | Ajna | Entre les sourcils | 96 | Spirituel |
Forces supérieures à travers le corps pituitaire |
7 | Coronal | Sahasrara | Sommet de la tête | 12 + 960 | Forces supérieures à travers la glande pinéale |
Le tableau ci-dessus montre que la Force Primaire, Prana et Koundalini ne sont pas directement en rapport avec la vie mentale et �motionnelle de l'homme, mais [Page 134] seulement avec son bien-�tre corporel. D'autres forces p�n�trent dans les chakras, que l'on peut appeler psychiques et spirituelles. Les chakras de la base de la colonne vert�brale et de la rate en sont d�pourvus, mais le chakra ombilical et les chakras sup�rieurs sont les portes d'entr�e pour les forces qui affectent la conscience humaine.
Il semble bien qu'il y ait une certaine correspondance entre les couleurs des flux de Prana qui traversent les divers chakras et les couleurs assign�es par H. P. Blavatsky aux principes de l'homme dans La Doctrine Secr�te, comme il r�sulte du tableau suivant:
Couleurs du Prana |
Chakras Traversés |
Couleurs
indiquées dans la Doctrine Secrète |
Principes représentés |
---|---|---|---|
Bleu Clair | Gorge | Bleu | Atma (enveloppe aurique). |
Jaune | Coeur | Jaune | Bouddhi |
Bleu foncé | Sourcils | Indigo ou bleu foncé | Manas supérieur |
Vert | Ombilic | Vert | Kama-Manas: mental inférieur |
Rose | Rate | Rouge | Kama-Roupa |
Violet | Coronal | Violet | Double Éthérique |
Orangé-rouge (avec un autre violet) | Base col. (ensuite vers sommet de la tête | - | - |
Koundalini appartient � la Premi�re Effusion venant du Troisi�me Aspect. Au centre de la terre, Koundalini op�re dans un vaste globe dont seules les couches ext�rieures peuvent �tre approch�es; elles sont en relation avec les couches de Koundalini dans le corps humain. C'est pourquoi l'on dit que Koundalini dans le corps humain provient du "laboratoire du Saint-Esprit" au plus profond de la terre. Il appartient au feu souterrain qui fait un contraste frappant avec le feu de Prana ou vitalit�. Prana appartient � l'air, � la lumi�re et � l'espace libre; le feu souterrain est beaucoup plus mat�riel, comme le feu d'un fer rouge. Cette force puissante pr�sente [Page 135] d'un certain point de vue un aspect terrible: elle donne l�impression de descendre de plus en plus profond�ment dans la mati�re, poursuivant son mouvement lentement, mais irr�sistiblement, avec une inflexible certitude.
Il ne faut pas oublier que Koundalini est la puissance de la Premi�re Effusion sur le chemin du retour, et qu'il travaille en contact �troit avec la Force Primaire mentionn�e plus haut, ces deux forces ensemble amenant la cr�ature qui �volue au point o� elle peut recevoir l�effusion du Premier Logos et devenir un �go humain.
L'�veil pr�matur� de Koundalini a des cons�quences tr�s d�sagr�ables. Il intensifie toutes choses dans la nature humaine, et il stimule les qualit�s inf�rieures plus facilement que les bonnes. Dans le corps mental, par exemple, l'ambition est rapidement excit�e, et elle se d�veloppe d'une mani�re incroyable. En m�me temps, on peut observer une grande intensification de l�intellect, mais qui est accompagn�e d'un orgueil satanique inconcevable. L'homme ne devrait jamais essayer d'�veiller Koundalini sans �tre guid� par un instructeur comp�tent, et si l'�veil se produit par accident, l�homme ferait bien de consulter imm�diatement quelque personne exp�riment�e. Il est dit dans Hathayogapradipika: "Il donne la lib�ration aux Yogis et l�esclavage aux fous".
La conqu�te de Koundalini doit �tre r�p�t�e � chaque incarnation, puisque les v�hicules sont renouvel�s � chaque nouvelle naissance, mais apr�s une premi�re victoire compl�te, il est tr�s facile de recommencer. L'action de Koundalini se manifeste de diverses mani�res suivant les individus: Certains, par exemple, voient le soi sup�rieur, tandis que d'autres entendent sa voix. De plus, le rattachement au soi sup�rieur se fait en plusieurs �tapes; pour la personnalit�, il signifie l�influence de l'�go, mais pour l��go il signifie l'influence de la monade; pour la monade enfin, il signifie devenir une expression consciente du Logos.
Pour pouvoir utiliser les pouvoirs du corps mental, [Page 136] il est n�cessaire de concentrer la conscience dans ce corps. La conscience de l'homme ne peut �tre concentr�e que dans un seul v�hicule � la fois, bien que nous puissions �tre conscients � travers les autres d'une mani�re vague en m�me temps. Ainsi, l'homme qui poss�de la vue mentale et la vue astrale peut concentrer sa conscience dans le cerveau physique; alors il voit parfaitement les corps physiques de ses amis et per�oit en m�me temps leurs corps mentaux et astraux obscur�ment. En un instant il peut changer son centre de conscience, et voir le monde astral parfaitement; alors il voit les corps physiques et mentaux d'une mani�re quelque peu confuse. Il en est de m�me de la vue mentale et de la vue des plans sup�rieurs.
Pour transmettre au cerveau physique ce qui a �t� vu sur le plan mental, il faut accomplir deux fois de suite la difficile op�ration du transfert d'un plan au plan inf�rieur, car la m�moire doit traverser le plan astral interm�diaire. M�me quand l'homme est capable d'utiliser les facult�s mentales tandis qu'il est �veill� dans son corps physique, il est paralys� dans l'incapacit� du langage physique � exprimer ce qu'il voit.
Pour faire descendre la conscience du corps mental dans le cerveau physique, il faut avoir d�velopp� la liaison entre les diff�rents corps. Cette liaison existe sans que l'homme en ait conscience, mais elle n'est pas vivifi�e: elle est dans un �tat analogue � celui des organes rudimentaires du corps physique qui seront d�velopp�s plus tard par l'usage. Cette liaison r�unit les corps dense et �th�rique au corps astral, et l'astral au mental, et le mental au causal. L'action de la volont� commence � la vivifier, et, d�s qu'elle fonctionne, l'homme l'utilise pour transf�rer la conscience d'un v�hicule � l'autre. L'emploi de la volont� pour vivifier cette liaison lib�re Koundalini, le Feu Serpent.
L'organe de liaison entre le corps physique et le corps astral est le corps pituitaire; entre le corps physique et le corps mental, c'est la glande pin�ale. Comme nous l'avons [Page 137] indiqu� plus haut, certaines personnes d�veloppent d'abord le corps pituitaire, d'autres la glande pin�ale, chacun doit suivre la m�thode prescrite par son propre gourou, ou instructeur spirituel.
Lorsque l'homme a appris � quitter le corps physique en pleine conscience, comme le d�veloppement de la liaison entre les v�hicules le lui permet, il a �videmment supprim� la solution de continuit� entre la vie physique et le sommeil. Ceci est facilit� par l'entra�nement du cerveau � r�pondre, aux vibrations du corps mental; alors le cerveau devient un instrument de plus en plus ob�issant � la volont� de l'homme, et il r�pond � la plus l�g�re impulsion.
Le travail pr�paratoire pour recevoir dans le v�hicule physique les vibrations de la conscience sup�rieure peut �tre utilement r�sum� comme suit: purification des corps inf�rieurs par une nourriture pure et une vie pure; domination compl�te des passions; culture d'un esprit et d'un caract�re calmes et bien �quilibr�s, non affect�s par les vicissitudes et le tumulte de la vie ext�rieure; l'habitude de la m�ditation tranquille (voir chapitres 15 � 17) sur des sujets �lev�s; la cessation de l'agitation, particuli�rement de cette agitation de l'esprit qui maintient le cerveau constamment tendu sur des sujets sans cesse renouvel�s; l'amour v�ritable des choses du monde sup�rieur, de sorte que l'esprit reste constamment en leur compagnie comme celle d'un ami bien-aim�.
Lorsque l'homme est capable d'utiliser les facult�s mentales pendant la conscience de veille ordinaire, il est �videmment capable de recevoir des impressions de toutes sortes du monde mental, de sorte qu'il per�oit toutes les activit�s des autres hommes aussi bien que leurs mouvements corporels. En apprenant � employer les pouvoirs du corps mental, l'homme ne perd pas l'usage des pouvoirs inf�rieurs, car ils sont compris dans les sup�rieurs.
Arriv� � ce stade, l'homme peut consid�rablement accro�tre son utilit� en cr�ant et dirigeant consciemment [Page 138] des formes-pens�es qu'il utilise pour accomplir des travaux en certains endroits qu'il ne peut pas, momentan�ment, visiter dans son corps mental. Il dirige ces formes-pens�es � distance; il surveille leur travail, et elles sont les agents fid�les de sa volont�.
Lorsque l'homme commence son d�veloppement occulte, la totalit� de son corps mental doit �tre purifi�e et apte au travail organis�. Il est absolument n�cessaire qu'il soit capable de cr�er des formes-pens�es claires et fortes; de plus, c'est pour lui une aide tr�s grande s'il est capable de les voir nettement.
Il ne faut pas confondre, en effet, les deux choses: la formation d'une pens�e r�sulte directement de l'action de la volont� agissant � travers le corps mental; la facult� de voir une pens�e est celle qui permet de voir par clairvoyance la forme qui vient d'�tre cr��e. Lorsqu'un homme pense fortement � un objet, l'image est dans son corps mental, qu'il soit capable de la voir ou non.
Ainsi, l��tudiant doit continuellement s'efforcer de conserver cette puret� morale et cet �quilibre mental �lev�s, sans lesquels la clairvoyance est une mal�diction et non une b�n�diction pour son possesseur.
Le d�veloppement de la conscience du corps mental transforme la vie de l'homme et sa m�moire en un ensemble continu � travers les incarnations successives.
Lorsque l'homme est capable de fonctionner consciemment dans son corps mental, apprenant � conna�tre ses pouvoirs et leurs limitations, il apprend �videmment aussi � distinguer entre le v�hicule qu'il utilise et lui-m�me. Au stade suivant, il apprendra � percevoir le caract�re illusoire du "moi" personnel, le "moi" du corps mental, et � s'identifier avec l'homme r�el, l'individualit� o� �go qui vit dans le corps causal.
Ce pas franchi, la conscience ayant atteint le niveau de l��go sur le plan mental sup�rieur, l'homme acquiert alors la m�moire de ses vies pass�es.
Mais avant que l'homme puisse briser la barri�re qui pour lui s�pare le plan astral du plan mental, de sorte [Page 139] qu'il jouisse d'une m�moire continue, il faut qu'il ait pratiqu� depuis longtemps l'usage du corps mental comme v�hicule s�par�. (Par analogie nous voyons que l'�go doit �tre conscient et actif sur son propre plan pendant longtemps avant que la conscience de cette existence arrive au cerveau physique.)
Le corps mental est incapable de fatigue. Il n'y a rien que l'on puisse appeler la fatigue de l�esprit. Ce que l'on d�signe au moyen de cette expression, c'est uniquement la fatigue du cerveau physique � travers lequel l�esprit s'exprime.
Cependant la fatigue purement physique peut avoir une influence sur le corps mental. Ainsi, l�homme qui est tr�s fatigu� perd en grande partie le pouvoir de coordination des id�es. Toutes les cellules physiques souffrent, et il en r�sulte dans les autres v�hicules (�th�rique, astral et mental) la formation d'un grand nombre de petits tourbillons vibrant chacun � sa mani�re, de sorte que tous les corps perdent leur coh�sion et leur puissance de travail. Dans l'�tat actuel de nos connaissances, le fonctionnement de la m�moire ordinaire est un ph�nom�ne que nous ne savons pas analyser. Cependant, il est clair qu'il comporte une vibration du corps mental, plus autre chose que nous ne connaissons pas, et que le corps causal n'est pas en jeu.
Il y a des milliers d'ann�es, certains hommes employaient une c�r�monie dans le but d'�veiller les facult�s des corps sup�rieurs. Dans une chambre obscure, l�officiant pronon�ait le mot "Om" ce qui mettait tous les assistants en harmonie avec lui, tous partageant les sentiments qui remplissaient son esprit. Lorsque l�officiant pronon�ait le mot "Bhour" la chambre se remplissait, pour leurs sens, de lumi�re ordinaire. Au son d'un autre mot, la vue astrale �tait temporairement �veill�e chez les assistants; un autre mot �veillait de la m�me mani�re la vue mentale. Ces effets �taient temporaires, mais il en r�sultait une plus grande facilit� de les reproduire � l�occasion. [Page 140]
Il est tr�s important pour l'�tudiant d'apprendre � distinguer entre l'impulsion et l'intuition. Comme toutes deux arrivent au cerveau, de l'int�rieur, elles semblent identiques au premier abord; c'est pourquoi il faut beaucoup d'attention pour les s�parer. Quand les circonstances le permettent, il est sage d'attendre avant d'agir, car les impulsions vont habituellement en s'affaiblissant, tandis que les intuitions ne sont pas affect�es par le temps. Une impulsion est g�n�ralement accompagn�e d'excitation, et il s'y rattache quelque chose de personnel; une v�ritable intuition, m�me si elle est tr�s forte, est accompagn�e d'une sensation de calme puissance. L'impulsion provient du corps astral. L'intuition est un fragment de connaissance transmis par l'�go � la personnalit�; elle provient donc du plan mental sup�rieur, et m�me quelquefois du plan bouddhique.
Pour pouvoir distinguer entre l'impulsion et l'intuition avant d'avoir parfaitement �quilibr� le caract�re, il est n�cessaire de se livrer � un examen tranquille, et il est essentiel d'attendre, comme nous venons de le dire. Le calme et la s�r�nit� permettent au mental inf�rieur d'entendre plus clairement la voix de l'intuition et de mieux sentir sa puissance. Ainsi, l'intuition ne perd rien, au contraire, elle gagne du fait de l'attente sereine.
De plus, l'intuition est toujours en rapport avec quelque chose d'altruiste. S'il y a quelque trait d'�go�sme dans l'impulsion qui provient d'un plan sup�rieur, nous pouvons �tre s�rs qu'il s'agit d'une impulsion astrale, et non d'une v�ritable intuition bouddhique.
L'intuition, qui ressemble quelque peu � la vision directe sur le plan physique prend �ventuellement la place de la raison que l'on peut comparer au sens du toucher. L'intuition na�t du raisonnement de la mani�re que la vue na�t du sens du toucher, par �volution progressive, sans changement de nature.
Mais l'intuition de l'�tre inintelligent est impulsion, n�e du d�sir; elle est inf�rieure au raisonnement. [Page 141]
Il r�sulte des consid�rations qui pr�c�dent au sujet du m�canisme et du pouvoir de la pens�e, que le contr�le du mental est d'une importance g�n�ralement insoup�onn�e, � la fois pour l'homme lui-m�me et pour les autres.
Le contr�le de la
pens�e est une condition pr�liminaire essentielle pour le d�veloppement des
pouvoirs de l'�me.
Dans La Voix du Silence, il est �crit:
"Le mental est le destructeur du r�el; que le disciple d�truise le
destructeur". Ceci ne veut pas dire, bien entendu, que le mental doive
�tre d�truit, car il est indispensable � l'homme, mais qu'il doit �tre domin�
et ma�tris�; il n'est pas l'homme lui-m�me, mais un instrument au service de
l'homme.
L'�tudiant doit apporter le plus grand soin dans le choix des pens�es et des �motions qu'il se permet d'entretenir. L'homme ordinaire pense rarement � essayer de dompter une �motion, sauf peut-�tre dans sa manifestation ext�rieure; quand il la sent surgir en lui, il s'y abandonne, et il trouve naturel de faire ainsi. L'�tudiant de l'occultisme doit adopter une attitude toute diff�rente: au lieu de permettre � ses �motions de l'entra�ner dans leur course, il faut qu'il les contr�le parfaitement, et ceci est r�alis� gr�ce au d�veloppement et au contr�le du corps mental. L'un des premiers pas vers ce but est la r�alisation du fait que le mental n'est pas l'homme lui-m�me, mais un instrument dont il doit apprendre l'emploi.
L'�tudiant a donc devant lui le double travail de ma�trise de ses �motions et de son mental; il faut qu'il sache exactement � quoi il pense et pourquoi, de sorte qu'il [Page 142] puisse � chaque instant disposer de son mental comme il l'entend, de m�me qu'un escrimeur exerc� dirige son arme o� il veut et la tient aussi fermement qu'il est n�cessaire. En d'autres termes, il faut que l'�tudiant acqui�re le pouvoir de concentration qui est le pr�liminaire n�cessaire � tout travail mental.
Il faut qu'il apprenne � penser intens�ment et avec suite, sans permettre � son esprit de courir d'un sujet � l'autre, ni laisser son �nergie s'effriter sur un grand nombre de pens�es insignifiantes.
La plupart des gens s'aper�oivent que toutes sortes de pens�es errantes traversent leur conscience sans avoir �t� invit�es, et comme ils n'ont aucun entra�nement au contr�le du mental, ils sont impuissants � endiguer ce torrent de pens�es. Ces gens ne savent pas ce qu'est la v�ritable concentration de la pens�e; et c'est ce manque absolu de concentration, cette faiblesse d'esprit et de volont� qui rendent si p�nibles les premiers pas sur le chemin du d�veloppement occulte. De plus, comme dans l'�tat de choses actuel, il flotte dans, l'atmosph�re un plus grand nombre de mauvaises pens�es que de bonnes, cette faiblesse mentale voue l'homme � toutes sortes de tentations qui auraient pu �tre �vit�es avec un peu de soin et d'efforts.
Si l'on consid�re le c�t� forme, se concentrer, c'est maintenir le corps mental moul� sur une image stable; si l'on consid�re le c�t� vie, c'est diriger fermement son attention sur cette forme pour la reproduire en soi-m�me. C'est la force de la volont� qui contraint l'esprit � conserver la m�me forme, � rester moul� sur la m�me image en restant insensible � toutes les influences ext�rieures.
Plus bri�vement, la concentration consiste � centrer l'esprit sur une id�e et � l'y maintenir.
Encore plus simplement, se concentrer, c'est faire attention. Si l'homme fait attention � ce qu'il est en train de faire, alors son esprit est concentr�.
Le chakra de la gorge, qui est en rapport avec les [Page 143] formes sup�rieures d'audition, est aussi �troitement en rapport avec la facult� d'attention � laquelle tous les syst�mes occultes attachent une tr�s grande importance. C'est pourquoi dans l'�cole de Pythagore, par exemple, les �l�ves devaient rester pendant quelques ann�es dans la section des "Akoustiko�" ou Auditeurs, et il leur �tait formellement d�fendu de se lancer sur le terrain p�rilleux de la cr�ation avant qu'ils aient parfaitement assimil� les principes de la philosophie. C'est pour des raisons analogues que dans les Myst�res de Mithra la classe inf�rieure �tait celle des pies, ainsi appel�e parce que ses membres n'�taient autoris�s qu'� r�p�ter ce qu'ils avaient entendu, comme les pies ou les perroquets. Le Franc-Ma�on reconna�tra facilement la correspondance des cat�gories pr�c�dentes avec les Degr�s de E. A. dans son syst�me.
Lorsqu'un homme appelle � son aide une classe particuli�re d'intelligences non-humaines du monde subtil au moyen du s... du E. A., il faut que l'op�ration soit faite tout � fait correctement et en lieu propre. Si l'homme op�re n�gligemment et sans penser � ce qu'il fait, il peut alors s'abandonner � des influences dont il n'a pas conscience et auxquelles il n'est pas pr�par�. Lorsque l'homme emploie de telles formes de "magie", il faut qu'il soit sur ses gardes, sans quoi il ouvre la porte � des influences d�sagr�ables.
L'�tudiant fera bien de penser aux contractions musculaires qui accompagnent souvent la concentration mentale, par exemple le froncement des sourcils. Une telle tension n'a pas seulement pour effet de fatiguer le corps; elle est aussi un obstacle aux flux des forces spirituelles. Par suite, l'�tudiant fera bien, p�riodiquement pendant sa m�ditation, et aussi pendant la vie journali�re, de porter son attention sur son corps et de le " rel�cher" d�lib�r�ment. Un instant de rel�chement complet suffit � procurer � l'organisme tout entier un repos appr�ciable.
Les personnes dou�es d'une nature forte ont particuli�rement besoin de porter leurs efforts sur le rel�chement, [Page 144] et il leur est souvent utile de pratiquer certains exercices dans le but d'acqu�rir l'habitude de se rel�cher parfaitement. Bien des livres traitent ce sujet; l'un des meilleurs est Power through repose, par Annie Payson Call.
La concentration n'est pas le r�sultat d'un effort physique; d�s que l'esprit se tourne vers une pens�e, il est concentr� sur elle. Il ne s'agit pas non plus de maintenir de force l'esprit sur une certaine pens�e, mais de laisser l'esprit sur cette pens�e dans une parfaite qui�tude. L'�tudiant ne doit pas oublier que le si�ge de la pens�e n'est pas dans le cerveau, mais dans le corps mental. Par suite, la concentration concerne le corps mental beaucoup plus que le cerveau physique.
La concentration n'est pas un �tat passif; au contraire, c'est un �tat d'activit� intense et bien r�gl�e. On peut lui comparer dans le monde physique le fait de rassembler ses membres pour le salut, ou de tendre ses muscles en vue d'un gros effort.
Il est tr�s important pour le commen�ant de ne pas d�passer cinq ou dix minutes d'attention soutenue, car un effort plus long pourrait fatiguer le cerveau. Cette dur�e sera allong�e tr�s progressivement jusqu'� quinze, vingt ou trente minutes.
Il ne faut pas pousser la concentration ou la m�ditation jusqu'� percevoir une sensation d'obscurit� ou de lourdeur dans le cerveau, car ces sympt�mes sont les signaux avertisseurs du danger que l'homme court en faisant dans la mati�re des divers corps des changements trop rapides pour la conservation de sa sant�.
Beaucoup de gens trouvent qu'il est plus difficile de ma�triser la pens�e que de ma�triser l'�motion; c'est sans doute parce qu'ils ont �t� �lev�s dans l'id�e que l'on ne doit pas permettre aux �motions de s'exprimer librement, tandis qu'ils ont toujours permis � leurs pens�es de d�filer suivant la fantaisie de l'imagination.
Lorsque l'homme commence � essayer de ma�triser son esprit, il se trouve aux prises avec les vieilles habitudes [Page 145] de son corps mental. De m�me que la conscience collective de son corps astral forme ce que l'on appelle l'�l�mental du d�sir (voir Le Corps astral, chapitre 8), il y a un �l�mental mental dans le corps mental de l'homme. Cet �l�mental mental a pris l'habitude de suivre son propre chemin et de passer d'un sujet � l'autre � sa fantaisie.
La lutte contre l'�l�mental mental est quelque peu diff�rente de celle que l'homme a engag�e contre l'�l�mental du d�sir. L'�l�mental mental �tant en arri�re d'une �tape dans l'�volution sur l'�l�mental du d�sir, est moins int�ress� par les choses mat�rielles; il est donc plus actif que l'�l�mental du d�sir, on pourrait dire plus agit�, mais moins puissant et moins pr�cis.
Il est donc par nature plus facile � ma�triser, mais moins apte � �tre command�, de sorte qu'il faut pour ma�triser une pens�e d�penser moins de force que pour ma�triser un d�sir, mais il faut appliquer, cette force pendant plus longtemps.
En outre, l'esprit est sur son propre terrain lorsqu'il op�re sur le plan mental, et il se sert de sa propre mati�re, de sorte qu'il n'y a pour lui qu'une simple question d'entra�nement pour apprendre � commander parfaitement � l'�l�mental mental. Au contraire, lorsque nous essayons de dominer l'�l�mental du d�sir, nous faisons descendre l'esprit dans un monde qui lui est �tranger.
L'importance des consid�rations ci-dessus est si grande que nous allons les r�capituler bri�vement. Le contr�le du mental est en lui-m�me une chose plus facile que le contr�le des �motions. Mais en g�n�ral, nous avons derri�re nous un certain entra�nement au contr�le des �motions, et rien du tout en ce qui concerne l'esprit. C'est pourquoi l'exercice mental nous semble si difficile. Cependant, les deux buts ci-dessus constituent une t�che beaucoup plus facile que la ma�trise parfaite du corps physique. Mais nous nous exer�ons � cette ma�trise depuis un grand nombre de vies bien que nous n'ayons pas encore obtenu un succ�s complet. Tout ceci est tr�s encourageant [Page 146] pour l'�tudiant. Celui qui comprend parfaitement ces choses doit sentir vivement la v�rit� de cette remarque de La Voix du Silence d'apr�s laquelle notre terre est le seul enfer v�ritable que l'occultiste connaisse.
Que l'�tudiant consid�re la difficult� qu'il y a, � gu�rir un mal de dents; par exemple, par le pouvoir de la pens�e (cela m�me peut �tre fait dans certaines conditions); il est �videmment beaucoup plus facile de vaincre par le pouvoir de la pens�e la d�pression, la col�re, la jalousie ou toute autre �motion p�nible, et encore plus facile de d�tourner la pens�e d'un sujet d�sagr�able ou inutile et de la diriger vers quelque chose de bien, ou m�me d'arr�ter l�activit� mentale.
Nous allons maintenant �tudier en d�tail les obstacles � la concentration. Ils peuvent �tre rang�s en deux groupes principaux: Le premier est en rapport avec Kama; le second est en rapport avec la nature de la mati�re mentale elle-m�me.
La difficult� du contr�le du mental fut admirablement d�crite il y a 5.000 ans par Arjouna dans son immortel dialogue avec Shri Krishna (voir Bhagavad G�t�, VI, 34, 35)
"Ce Yoga que Tu nommes �quilibre, � destructeur de Madhu, je ne vois aucune fondation stable pour elle, � cause de l'agitation incessante; car le mental est tr�s agit�, � Krishna. Il est imp�tueux, puissant et difficile � courber. Je le crois aussi difficile � courber que le vent".
Et voici la r�ponse vraie, celle qui montre le seul chemin qui m�ne au succ�s.
"Il est vrai, � homme puissamment arm�, que le mental est difficile � courber; mais il peut l'�tre par la continuit� de l'effort (abhyasa) et par l'indiff�rence (vairagya)".
Nous allons �tudier les deux obstacles et les rem�des soulign�s ci-dessus dans l'ordre inverse
Il est clair que ceci se rapporte [Page 147] au pouvoir de Kama, ou d�sir, qui influence le mental et peut m�me le dominer. Au chapitre 6, nous avons �tudi� en d�tail la relation qui existe entre Kama et Manas, et nous avons vu comment le d�sir sans cesse agit sur l'esprit et s'efforce d'en faire le ministre des plaisirs. L'esprit est ainsi pouss� � rechercher ce qui procure le plaisir et � �viter ce qui cause la douleur. C'est donc seulement en courbant ou ma�trisant les �motions qu'on peut les emp�cher d'entra�ner l'esprit loin de la t�che qu'il s'est impos�e lui-m�me.
Il est bon que l'�tudiant pense qu'il est indigne d'un �tre raisonnable d'�tre la proie d'un chaos d'�motions m�prisables, et qu'il est absolument inconcevable que l'homme, �tincelle Divine, se laisse dominer par l��l�mental du d�sir, qui n'est m�me pas encore un min�ral.
Nous voyons deux chemins principaux qui permettent d'acqu�rir l'indiff�rence et l'utiliser comme moyen de concentration. Nous les appellerons: a) La m�thode philosophique; b) La m�thode dévotionelle.
a) La m�thode philosophique. - Elle consiste � modifier et raffermir l'attitude de l'homme envers toutes choses qui normalement l'attirent et l'asservissent, de telle fa�on que Kama ou d�sir soit compl�tement ma�tris�. L'homme devient alors indiff�rent � toutes choses, qu'elles soient ext�rieures, ou qu'elles lui soient pr�sent�es int�rieurement par l'esprit. Cette m�thode, d'apr�s les observations de l'auteur, semble difficile aux personnes de temp�rament Occidental, pour qui elle cr�e souvent plus de perplexit�s nouvelles qu'elle n'en r�sout; cependant, elle ne semble pas pr�senter de grosses difficult� pour les personnes de temp�rament Oriental (cette classification des temp�raments n'est pas pr�cise, mais elle est tr�s commode).
Pour exposer cette m�thode compl�tement, il faudrait �crire un trait� de philosophie. Nous nous bornerons � donner en quelques mots une id�e de la m�thode.
La philosophie du syst�me est d�crite dans les discours 5 et 6 de la Bhagavad G�ta qui sont appel�s respectivement [Page 148] le Yoga de la Renonciation � l�Action et le Yoga de la Domination du Soi.
Dans ce syst�me, l'homme "cesse de ha�r et de d�sirer; � il est lib�r� des paires d'oppos�s ; � il per�oit que les sens se meuvent parmi les objets de sensation; ... il place toutes les actions dans l�Éternel, abandonnant l'attachement; ... il renonce mentalement � toutes les actions ; il a le m�me respect pour un Brahmane �lev� , par sa culture et son humilit�, et pour une vache, un �l�phant, ou m�me un chien et un paria; � il ne se r�jouit jamais d'obtenir ce qui est agr�able ni ne s'attriste d'obtenir ce qui est p�nible; ... il est d�tach� des contacts ext�rieurs et trouve sa joie dans le Soi; ... il est capable d'endurer � la force n�e du d�sir et de la passion......... harmonis� � heureux � appliqu� au bien-�tre de toutes les cr�atures � lib�r� du d�sir et de la passion".
"Il fait son devoir ind�pendamment du fruit de l'action � il a renonc� � la volont� qui agit sur les formes � �quilibr� et paisible, toujours le m�me dans la chaleur, le froid, le plaisir, la peine, aussi bien que dans l'honneur ou le d�shonneur; ... il consid�re impartialement ceux qui aiment, les amis et les ennemis, les �trangers, les neutres, la famille, et aussi le juste et l�injuste; � il est lib�r� de l'espoir et de la convoitise; � il a cess� de souhaiter les choses d�sirables; ... il est comme une lampe � l'abri des vents; � il n'est pas �branl� m�me par une grande peine; � il abandonne sans r�serve tous les d�sirs n�s de l'imagination; � peu � peu, il acquiert la tranquillit� � car son esprit habite le Soi; � il voit le Soi r�sider dans tous les �tres, tous les �tres dans le Soi; � il est � l'harmonie parfaite".
Ce qui pr�c�de constitue une simple esquisse de ce que nous avons appel� la m�thode philosophique. Cette m�thode peut, et en fait doit �tre modifi�e et adapt�e dans de larges limites suivant les individus et leurs temp�raments particuliers.
Mais comme nous l'avons dit, la m�thode philosophique est pour beaucoup de gens un sentier dur et sem� de [Page 149] perplexit�; comme "le dharma d�un autre est plein de danger", que ces gens suivent la seconde m�thode, moins �nergique.
b) La m�thode dévotionelle. � Dans cette m�thode, au lieu de s�efforcer d��liminer Kama, c�est-�-dire le d�sir ou l�attachement, l��tudiant emploie la force de Kama elle-m�me pour fixer le mental. Ceci est par excellence la m�thode du d�vot qui cultive Kama dans sa forme la plus �lev�e, � un degr� tel que tous les autres attachements deviennent relativement insignifiants, et par suite impuissants � distraire son attention.
Celui qui a un temp�rament d�votionnel peut atteindre son but en fixant son esprit sur un objet aim� ou une image, et c�est le plaisir m�me qu�il �prouve � contempler cette image qui l�aide � tenir l�esprit fix� sur elle; m�me si l�esprit est entra�n� de force loin de cette image, il y revient sans cesse. De cette mani�re, le d�vot atteint un degr� de concentration tr�s �lev�.
Tandis que le d�vot utilise l��l�ment d�attraction vers une personne, un homme � l�esprit plus philosophique peut employer comme image attractive quelque id�e profonde ou m�me un probl�me; car pour lui, l�int�r�t intellectuel, le profond d�sir de conna�tre fournissent la force d�attraction qui fixe l�esprit.
Nous pla�ant � ce point de vue, nous pouvons donner de la concentration la d�finition suivante: l�exercice mental appel� concentration consiste � dominer le mental, � le dominer par un �tat d��me qui lui est impos� par la volont�, de fa�on que tout le processus mental soit dirig� vers le but que vous avez choisi.
Pour ceux qui ne sont pas pr�cis�ment d�votionnels, la m�thode ci-dessus peut �tre consid�rablement modifi�e; et c�est cette m�thode modifi�e qui est probablement la plus facile pour la majorit� des gens, car elle est souvent employ�e dans la vie ordinaire. Elle consiste � s�int�resser et � s�absorber tant dans le sujet choisi que toutes les autres pens�es sont ipso facto exclues du mental. Le mental doit �tre si absorb� qu�il en r�sulte [Page 150] un �tat de concentration tr�s intense. L'�tudiant doit apprendre � r�aliser cet �tat � volont�, et il y r�ussira d'autant mieux qu'il aura davantage cultiv� la facult� d'observer les choses ext�rieures avec attention.
Qu'il prenne un objet, l�examine et l'�tudie minutieusement � un grand nombre de points de vue. Aucun objet n'est absolument d�pourvu d'int�r�t; si l'un d'eux semble l'�tre, c'est � cause de notre manque d'attention ou de facult� de perception qui nous emp�che d'appr�cier sa beaut�.
Il faut acqu�rir un certain degr� de ma�trise dans l'exercice �l�mentaire ci-dessus pour pouvoir efficacement visualiser, c'est-�-dire reproduire mentalement un objet avec ses d�tails exacts sans qu'il soit visible aux yeux. La visualisation correcte est une facult� n�cessaire pour certains travaux occultes, par exemple ceux qui se rapportent aux c�r�monies.
Si l'on choisit au lieu d'un objet concret une id�e, par exemple une vertu, elle doit �veiller l'enthousiasme et la d�votion chez l'�tudiant et, dans ce cas, la concentration est principalement celle des sentiments et moins visiblement celle du mental. Il est plus facile d'avoir l'unit� dans les sentiments que dans la pens�e, car la pens�e est beaucoup plus subtile et active; mais si l'on obtient la concentration des sentiments, le mental suit dans une certaine mesure.
Dans la pratique de la concentration ainsi que de la m�ditation, il se peut que le d�butant ait l�attention fr�quemment d�tourn�e par une foule de petits d�sirs non satisfaits et de probl�mes non r�solus. Pour vaincre ces obstacles, il est inutile d'essayer de les supprimer. Il vaut mieux leur accorder l'attention qui leur est due, choisir une heure pour cela, et r�soudre les questions en suspens. Un esprit qui ne peut pas dominer la vacillation r�sultant des probl�mes non r�solus ne saurait r�ussir dans la concentration.
Il faut que l'�tudiant arbitre lui-m�me les probl�mes qui se pr�sentent � lui, s'en tienne � ses propres d�cisions, [Page 151] et ensuite refuse de revenir maintes et maintes fois sur la m�me question. La facult� de r�aliser cela cro�t avec l�exercice et avec l'habitude de mettre ses d�cisions en pratique.
Il s'agit l� de dominer l'agitation qui est une propri�t� de la mati�re et de l�essence �l�mentales. En fait, l'essence �l�mentale mentale est en grande partie responsable de nos pens�es errantes, parce qu'elle court sans cesse d'un sujet � l'autre.
Mais comme la mati�re mentale est soumise aux lois de l�habitude comme toute mati�re, il est possible de lui faire acqu�rir, par un exercice continu, la qualit� oppos�e � l�agitation, et d'en faire le serviteur ob�issant de l'homme r�el, du Penseur.
Le meilleur moyen et le plus rapide pour dominer les �carts du mental est certainement l'emploi de la volont�. Quelle que soit la m�thode choisie, il faut toujours employer la volont� dans une certaine mesure. Il y a des gens qui se reposent uniquement sur la force de la volont� (et il n'y a aucune limite au d�veloppement de la volont�), tandis que d'autres pr�f�rent assister leur force de volont� par la philosophie, la d�votion, ou tout autre moyen dont ils ont d�couvert eux-m�mes l'efficacit�.
Il est possible de former une coque autour de soi pour exclure les pens�es ext�rieures; mais l�usage permanent de cette m�thode n'est pas recommand�, car les coques ne sont en somme que des b�quilles pour les infirmes.
Si l'on emploie une telle coque, il ne faut pas oublier qu'elle n'emp�che pas les pens�es errantes de na�tre dans le propre mental de l'homme; mais elle arr�te le flot des pens�es abandonn�es dans l�ambiance par les autres personnes.
Il est bon de n'employer que la mati�re mentale inf�rieure pour construire une coque, sans quoi les bonnes pens�es seraient exclues et les pens�es que l'homme lui-m�me dirige vers son Ma�tre seraient arr�t�es. [Page 152]
Dans la Franc-Ma�onnerie, le processus correspondant est celui de Couvrir la Loge, qui est employ� sur le plan correspondant au Degr� dont il s'agit.
Le pouvoir de concentration peut, et doit �tre acquis dans la vie ordinaire. Quoi que nous fassions, nous devrions centrer notre attention sur notre travail, et le faire avec toutes nos facult�s, aussi bien que possible. Si nous �crivons une lettre, par exemple, il faut le faire avec soin, et il faut �viter que par n�gligence dans les d�tails nous en fassions une chose insignifiante. Un livre doit �tre lu avec toute notre attention, et un effort s�rieux pour comprendre la pens�e de l'auteur. Qu'aucun jour ne s'�coule sans un exercice mental d�fini. Car c'est uniquement par l'exercice que nous acqu�rons de la force; l'inaction signifie toujours faiblesse et �ventuellement atrophie.
Il est souhaitable que l'�tudiant r�alise parfaitement le m�canisme du souci et la mani�re de l'�liminer. Le travail ou l'exercice quand il n'est pas excessif, ne fait aucun mal � l'appareil mental; au contraire, il le fortifie. Mais le processus mental du souci blesse le mental, et il en r�sulte au bout d'un certain temps l'�puisement et l�irritabilit� qui rendent tout travail mental soutenu impossible.
Le souci est la r�p�tition de la m�me suite de pens�es, continuellement, avec des modifications insignifiantes, sans aboutir � un r�sultat, et m�me souvent sans poursuivre un but d�fini. C'est la reproduction continue de formes-pens�es cr��es par le corps mental et le cerveau, mais non par la conscience, et impos�es par eux � la conscience.
Le Penseur qui n'a pas r�solu son probl�me, n'est pas satisfait; la crainte, l'appr�hension le maintiennent dans un �tat anxieux et agit�. Sous cette influence, qui n'est pas dirig�e par le Penseur, le corps mental et le cerveau continuent � projeter les images qui viennent d'�tre form�es et rejet�es. Dans le souci, le Penseur est l�esclave au lieu d'�tre le ma�tre de ses corps. [Page 153]
Le souci �tant d� en majeure partie � l'automatisme, cette propri�t� m�me de la mati�re peut �tre utilis�e pour dominer le souci. Le meilleur moyen de d�barrasser du "canal du souci" est peut-�tre, d'en creuser un autre dans la direction oppos�e. Ceci peut �tre r�alis� en m�ditant sur une pens�e telle que la suivante: "Le Soi est Paix; je suis le Soi. Le Soi est Force; je suis le Soi". A mesure que le m�ditant nourrit cette pens�e, la Paix qu'il contemple na�t en lui, et il est bient�t rempli de la Force qu'il a imagin�e dans son esprit. Nous ne formulons pas d'une mani�re pr�cise les id�es utiles � la m�ditation, car cela doit �tre fait par chaque individu lui-m�me.
Il faut non seulement que l'�tudiant apprenne � penser, mais aussi qu'il apprenne � cesser de penser � volont�. Lorsque le travail de la pens�e est termin�, il faut l'arr�ter compl�tement et ne pas tol�rer une activit� flottante qui tant�t effleure la conscience, tant�t s'en �loigne, comme un bateau ballott� par les vagues heurte de temps en temps les rochers. L'homme ne laisse pas tourner ses machines lorsqu'elles ont fini de travailler, pour ne pas les user inutilement. Il devrait en �tre de m�me pour la machine mentale, dont la valeur est immense, et qu'il ne faut pas laisser tourner sans but, l'usant sans r�sultat utile. De m�me que les membres fatigu�s croissent dans le repos complet, l'esprit prend des forces quand on lui permet de se reposer parfaitement.
Lorsque l'�tudiant a fini son travail de pens�e, il faut qu'il cesse de penser, et si d'autres pens�es apparaissent qu'il en d�tourne son attention.
Une autre m�thode, que l'auteur emploie avec succ�s, consiste moins � d�tourner son attention (ce qui est un acte positif) qu'� ne pas s'int�resser aux pens�es qui surgissent. Laissez venir les pens�es comme elles veulent, mais restez compl�tement indiff�rents. Au bout d'un temps tr�s court, aucune vie nouvelle ne leur �tant infus�e, elles cessent d'appara�tre et l'homme jouit d'un calme parfait, enti�rement lib�r� de toute esp�ce de pens�e, [Page 154] ce qui est extr�mement reposant pour les corps astral et mental.
(Cette m�thode peut aussi �tre utilis�e pour gu�rir l'insomnie; l�auteur l�a trouv�e tr�s efficace dans un grand nombre de circonstance.)
La cessation de la pens�e est un pr�liminaire indispensable au travail sur les plans sup�rieurs. Quand le cerveau a appris la tranquillit�, alors s'ouvre devant la conscience la possibilit� de quitter le v�tement physique.
L'�tudiant doit �tre maintenant en mesure de comprendre la signification profonde de l�aphorisme de Patanjali d'apr�s qui, pour pratiquer le Yoga, l'homme doit arr�ter "les modifications du principe pensant". L�oeuvre � accomplir est l'acquisition d'un tel contr�le sur le corps mental ou "principe pensant" qu'il ne peut pas �tre modifi� sans le consentement donn� d�lib�r�ment, de l'homme lui-m�me, le Penseur.
Le terme employ� par Patanjali pour d�finir le Yoga est "chitta vritti-nirodha" qui signifie contrainte (nirodha) des tourbillons (vritti) du mental (chitta).
Il faut que l'homme devienne capable de se servir de son mental, puis de le laisser comme un outil; quand il en est arriv� l�, alors s'ouvre devant lui la possibilit� de se retirer du corps mental lui-m�me.
Le Yoga est donc l'inhibition de toutes les vibrations et toutes les modifications propres du corps mental. Dans le corps mental d'un Ma�tre, il n'y a pas d'autre changement de couleur que ceux qui ont une cause int�rieure. La couleur de Son corps mental est comme "le clair de lune sur l'Oc�an" Dans cette blancheur r�sident toutes les possibilit�s de colorations, mais rien dans le monde ext�rieur n'est capable de produire la plus petite variation de nuance dans cette radiation persistante. Son corps mental est simplement une enveloppe ext�rieure qu'Il utilise lorsqu'Il a besoin de communiquer avec le monde inf�rieur.
Un des r�sultats de la concentration est que le Connaissant, tandis qu'il contemple avec son esprit concentr�, [Page 155] une seule image � la fois, obtient une bien plus grande connaissance de l�objet qu'au moyen de n'importe quelle esp�ce de description verbale. L'esquisse grossi�re que cr�e la description faite en paroles est compl�t�e petit � petit � mesure que l�image se forme dans le corps mental, et la conscience vient progressivement en contact avec la chose d�crite.
Pour plus de d�tails sur la th�orie et la pratique de la concentration et du pouvoir de la pens�e, l��tudiant est pri� de se r�f�rer � Le Pouvoir de la Pens�e, sa ma�trise et sa culture, par Annie Besant, et � l�admirable manuel pratique sur la concentration de M. Ernest Wood, La Concentration. [Page 156]
La concentration ne constitue pas une fin par elle-même, mais un moyen en vue d'une fin. La concentration façonne l'esprit en un instrument qui peut être utilisé à la volonté de son possesseur. Lorsque l'esprit concentré est fermement dirigé vers un objet, dans l’intention de percer le voile et d'atteindre la vie, puis d'unir cette vie avec la vie à laquelle l'esprit appartient, tout cela est méditation. La concentration est la formation de l'organe; la méditation est son usage.
Comme nous l'avons vu, concentration signifie fixation de l'esprit sur un seul point, sans aucun écart, et sans subir l'influence des distractions d'origine extérieure, ni celle de l'activité des sens ou de l'esprit lui-même. Il faut que l'esprit soit amené à un état de fermeté et de fixité inébranlables, jusqu'à ce qu'il ait appris à retirer son attention du monde extérieur et du corps à un tel point que les sens restent parfaitement tranquilles, tandis que l'esprit animé d'une vie intense, toutes ses énergies tournées vers l'intérieur, s'élance vers un seul point de pensée, le plus haut qu'il puisse atteindre. Quand il est capable de se dresser ainsi avec une certaine facilité, alors il est prêt pour un nouveau progrès. Au moyen d'un effort puissant mais calme de la volonté, il peut s'élancer au delà de la plus haute pensée qu'il puisse atteindre, tandis qu'il travaille dans le cerveau physique, et dans cet effort il s'élève jusqu'à la conscience supérieure et s'unit avec elle; il est alors libéré du corps physique.
Ainsi, toute personne qui est capable de faire attention, de penser fermement sur un sujet donné pendant quelque [Page 157] temps sans laisser l'esprit errer, est prête pour commencer la méditation.
Nous pouvons définir la méditation comme l'attention soutenue de l'esprit concentré sur un objet de dévotion, sur un problème qui nécessite l'illumination pour être intelligible, sur toute chose, enfin, dont la vie doit être comprise et assimilée, plutôt que la forme. C'est la manière d'envisager un sujet ou de le tourner dans l'esprit pour en apercevoir les différents aspects.
Une autre définition de la méditation est la suivante: c'est l’effort pour amener à la conscience de veille (l’esprit dans son activité normale) un fragment de la compréhension de la conscience supérieure, pour créer par le pouvoir de l’aspiration un canal à travers lequel l’influence du principe divin ou spirituel - l’homme véritable - peut irradier la personnalité inférieure. C'est l'élan de l’esprit et des émotions vers un idéal, et l’ouverture des portes de la conscience inférieure emprisonnée à l'influence de cet idéal. La méditation, disait H. P. Blavatsky, "est l’inexpressible aspiration de l’homme intérieur vers l'infini". Saint Alphonse de Ligori disait : "c'est le foyer béni où les âmes sont enflammées de l'amour divin".
L'idéal choisi peut être abstrait comme une vertu; il peut être la Divinité dans l’homme; il peut être personnifié par un Maître ou instructeur Divin. Mais dans tous les cas, il est essentiellement une élévation de l'âme vers sa source divine, le désir du soi individuel de s'unir au Soi Universel.
La méditation est à la vie spirituelle ce que la nourriture est à la vie physique. L'homme qui médite est toujours celui dont l'influence est la plus grande dans le monde. Lord Rosebery, parlant de Cromwel, le décrivait comme un "mystique pratique", et il déclarait qu'un mystique pratique était la plus grande force du monde. La concentration de l'intellect, le pouvoir de se retirer du tumulte extérieur, tout cela signifie puissance de travail considérablement accrue, plus de fermeté, de maîtrise [Page 158] de soi et de sérénité. L'homme qui médite est celui, qui ne perd pas de temps, ne gaspille aucune énergie, ne manque aucune opportunité. Un tel homme commande aux événements parce qu'en lui se trouve le pouvoir dont les événements sont l'expression extérieure. Il partage la vie divine et, par suite, partage le pouvoir divin.
Comme nous l'avons dit plus haut, lorsque le mental est moulé sur une seule image, et que le Connaissant la contemple avec persistance, il obtient de l'objet une connaissance bien plus grande qu'au moyen d'aucune description verbale. Pendant la concentration, l'image est formée dans le corps mental; la concentration sur l'esquisse provenant, par exemple, d'une description verbale, y ajoute progressivement les détails, et la conscience vient petit à petit en contact avec la chose décrite.
Toutes les religions recommandent la méditation, et toutes les écoles de philosophie en reconnaissent l'utilité. De même qu'un homme fait des exercices déterminés pour développer ses muscles, l'étudiant de l'occultisme qui veut développer ses corps astral et mental fait des exercices appropriés.
II y a évidemment bien des sortes de méditation, de même qu'il y a de nombreux types d'hommes. Il est clair qu'une seule méthode de méditation ne pourrait pas produire des résultats également bons chez tous les individus. Chaque personne doit trouver pour elle-même le type de méditation qui lui convient le mieux.
La méditation a de nombreux objets; les principaux sont les suivants :
1) Il en résulte qu’au moins une fois par jour l’homme pense à des choses saintes et élevées, et que ses pensées se retirent des mesquineries de la vie journalière, de ses frivolités et de ses soucis.
2) Elle habitue l’homme à penser à ces choses, de sorte qu’au bout d’un certain temps, elles forment un fond auquel l’esprit retourne avec plaisir quand il est libéré des exigences immédiates de la vie journalière. [Page 159]
3) Elle sert de gymnastique astrale et mentale, pour conserver ces corps supérieurs en bonne santé et pour que le courant de la vie divine continue à les traverser. C'est pourquoi la régularité des exercices est d'une importance capitale.
4) Elle peut être utilisée pour développer le caractère, pour y construire les diverses qualités de vertus.
5) Elle élève la conscience aux niveaux supérieurs, et la conscience commence à englober les choses supérieures et subtiles; grâce à la méditation, l'homme peut s'élever jusqu'à la présence du Divin.
6) Elle ouvre la nature aux bénédictions des plans supérieurs.
7) C'est le premier pas sur le chemin qui conduit au développement supérieur et à la connaissance, à la clairvoyance et, éventuellement, à la vie supérieure, au delà du monde physique.
La méditation est la méthode la plus rapide et la plus sûre pour développer la conscience supérieure. Il est absolument certain que l'homme, au cours des temps, en méditant, par exemple, sur le Logos ou sur le Maître, peut s'élever jusqu'au niveau astral, puis, jusqu'au niveau mental. Mais nul ne peut dire combien de temps il faut, car cela dépend du passé de l'étudiant et des efforts qu'il fait.
L'homme profondément occupé à l'étude des choses supérieures s'élève au-dessus de lui-même et crée une puissante forme-pensée dans le monde mental, qui est immédiatement utilisée comme un canal par l'énergie potentielle du monde supérieur.
Lorsque plusieurs personnes se réunissent pour créer des pensées de cette nature; le canal qu'elles font est extraordinairement plus large que la somme des canaux individuels. Une telle assemblée est une inestimable bénédiction pour la communauté dans laquelle elle travaille.
Grâce à leurs études intellectuelles, ces personnes peuvent [Page 160] être la cause dans le monde mental inférieur d'une effusion de force appartenant au monde mental supérieur.
Si leurs pensées sont d'ordre éthique, et traitent du développement de l'âme dans ses divers aspects, elles peuvent former un canal d'essence supérieure à travers lequel la force du monde bouddhique descend dans le monde mental.
Ces personnes sont donc susceptibles de faire bénéficier des influences supérieures à bien des gens qui sont insensibles à ces forces tant qu'elles restent au niveau où elles ont leur origine.
Et ceci est la plus noble fonction d'une organisation telle qu'une Loge de la Société Théosophique, - fournir un canal pour la distribution de la Vie Divine. Car chaque Loge de la Société Théosophique attire l'attention des Maîtres de la Sagesse et de Leurs élèves. Par suite, les pensées des membres de la Loge, lorsqu'ils étudient, discutent, etc. peuvent être utilisées par les Maîtres pour la diffusion d'une force très supérieure à celle que les membres eux-mêmes sont capables de mettre en jeu.
Il est intéressant pour les membres de la Société Théosophique de se souvenir de cette affirmation d' Annie Besant: lorsqu'une personne est reçue dans la Société, nous a dit un Maître, elle est reliée à Eux par un minuscule cordon de vie. Ce cordon de vie constitue un lien magnétique avec le Maître, et l'étudiant peut, par un effort soutenu, par la dévotion et le service altruiste, fortifier et élargir ce lien jusqu'à ce qu'il devienne une ligne de lumière vivante.
Il est possible de faire descendre une bénédiction d'un niveau encore plus élevé. La Vie et la Lumière de la Déité pénètrent la totalité de Son système, et la force correspondant à chaque plan est strictement limitée à ce plan. Mais si un canal spécial lui est préparé, elle peut descendre à un niveau inférieur et l'illuminer.
Un tel canal est toujours construit lorsqu'une pensée ou un sentiment ont un aspect entièrement altruiste. [Page 161] Le sentiment égoïste se meut sur une courbe fermée, et rapporte sa propre réponse à son propre niveau. Au contraire, une émotion absolument altruiste est une effusion d'énergie qui ne revient pas, mais qui, dans son mouvement ascendant, fournit un canal pour la descente de la Puissance divine du niveau immédiatement supérieur. Là est la réalité qui réside au fond de l'idée de réponse à la prière.
Pour le clairvoyant, ce canal est visible comme un gigantesque tourbillon. Il est impossible d'en donner une description plus approchée dans le monde physique, mais on peut ajouter que la force, en traversant ce canal, s'unit pour ainsi dire avec lui, et en sort colorée par lui et portant les marques distinctives du tourbillon, ce qui montre par quel canal elle a passé.
Par la méditation, les corps astral et mental de l'homme cessent graduellement d'être un chaos et commencent à manifester l'ordre; ils croissent lentement, et apprennent à répondre à des vibrations de plus en plus élevées. Chaque effort contribue à diminuer l'épaisseur du voile qui sépare l'homme du monde supérieur et de la connaissance directe. Ses formes-pensées deviennent de jour en jour plus précises, et la vie qui leur est infusée d'en haut est de plus en plus riche.
La méditation facilite l'entrée des types de matière supérieurs dans les véhicules. Elle conduit souvent à des émotions élevées, celles-ci ayant leur origine au niveau bouddhique et étant reflétées par le corps astral. Mais elle nécessite, en outre, le développement des corps mental et causal pour que l'homme acquière l'équilibre et la stabilité. Sans quoi les émotions bonnes qui poussent l'homme dans la bonne direction pourraient fort bien dévier et le pousser dans une voie moins désirable. L'équilibre et la stabilité ne peuvent pas être réalisées au moyen des sentiments seuls. L'homme au besoin du pouvoir directeur du mental et de la volonté aussi bien que de la force déterminatrice de l'émotion.
La connaissance des cinq états mentaux décrits par [162] Patanjali peut être utile à l'étudiant qui pratique la méditation. Toutefois, il ne faut pas oublier que ces états ne se rapportent pas seulement au plan mental; ils existent, sous la forme appropriée, sur chaque plan. Ce sont:
1. Kshipta: la conscience du papillon qui vole constamment d'un objet à l'autre. Elle correspond à l'activité sur le plan physique.
2. Mudha: l'état confus dans lequel l'homme est mû par les émotions; il correspond à l'activité dans le monde astral.
3. Vikshipta: (état de préoccupation par une idée; l'homme est possédé, nous pourrions presque dire obsédé, par une idée. Cela correspond à l'activité dans le monde mental inférieur. L'homme doit alors apprendre Viveka (voir chapitre 33) qui se rapporte à l’aspect connaissance de la conscience.
4. Ekagrata: unité de but; dans cet état l’homme possède une idée au lieu d'être possédé par elle. Cela correspond à l’activité sur le plan mental supérieur. Alors l’homme doit apprendre Vairagya (voir chapitre 33) qui se rapporte à l'aspect activité de la conscience.
5. Niruddha: maîtrise de soi; s'élevant au-dessus des idées, l'homme choisit comme il veut, suivant sa Volonté illuminée. Cela correspond à l'activité sur le plan bouddhique. L'homme doit alors apprendre Shatsampatti (voir chapitre 33) qui se rapporte à l'aspect Volonté de la conscience.
Lorsque l'homme a acquis une parfaite maîtrise de soi, de sorte qu'il commande à tous les mouvements de l’esprit, il est prêt pour le Samadhi qui correspond à la Contemplation dont nous parlerons plus en détail dans le chapitre suivant. Mais pour compléter notre exposition, nous allons donner ici une idée préliminaire du Samadhi.
Étymologiquement, Samadhi signifie rassembler; on peut le traduire en français par l'expression "se recueillir", c'est-à-dire rassembler les forces de l'esprit, et [Page 163] écarter toute distraction. Le Yoga, dit Vyasa "est le recueillement de l'esprit". Telle est la signification originale de Samadhi; mais ce mot est souvent employé pour désigner l'état de transe qui est la conséquence naturelle du recueillement parfait.
Il y a deux sortes de Samadhi:
1. Samprajnata Samadhi, c'est-à-dire Samadhi avec conscience, conscience tournée vers les objets extérieurs;
2. Asamprajnata Samadhi, c'est-à-dire Samadhi sans conscience ou conscience tournée vers l'intérieur, retirée en elle-même de sorte qu'elle passe dans le véhicule immédiatement supérieur.
Le tableau ci-dessous présente l'ensemble des faits que nous venons de décrire:
No. | ÉTAT MENTAL | QUALITÉ à acquérir |
ASPECT de la conscience | |
---|---|---|---|---|
Sanscrit | Français | |||
1 | Kshipta | Conscience du papillon | - | - |
2 | Mudha | Confusion | - | - |
3 | Vikshipta | Préoccupation | Viveka (discrimination) | Connaissance |
4 | Ekagrata | Unité de but | Vairagya (détachement) | Activité |
5 | Niruddha | Maîtrise de soi | Shatsampatti (les six qualifications mentales) | Volonté |
6 | Samadhi | Recueillement de l'esprit conduisant à la trance |
Il p eut être également intéressant pour l’étudiant de connaître les quatre états mentaux énumérés par le Yoga. Ce sont :
1. Jagrat: conscience de veille.
2. Svapna: conscience du rêve; c'est la conscience à l’oeuvre dans le corps astral et apte à imprimer ses expériences sur le cerveau. [Page 164]
3. Sushupti: conscience du sommeil profond; c'est la conscience à l’oeuvre dans le corps mental, et incapable d'imprimer ses expériences sur le cerveau physique.
4. Turiya: conscience de la transe; si éloignée du cerveau qu'on ne peut pas en rapporter le souvenir facilement.
Ici s'impose une remarque essentielle: ces quatre états de conscience existent sur chaque plan. Le tableau suivant donne des exemples de ces quatre états dans la conscience physique:
LES QUATRE ÉTATS DE CONSCIENCE
Nom Sanscrit |
Nom |
EXEMPLES DANS LA CONSCIENCE PHYSIQUE | |
Jagrat | Veille | Livre un livre | Regarder un montre |
Svapna | Rêve | Percevoir la signification des mots | Imaginer la montre |
Sushupti | Profond sommeil | Toucher l'esprit de l'auteur | Concevoir la montre idéale |
Turiya | Trance | Pénétrer l'esprit de l'auteur | Passer à l'idée abstraite du temps |
De plus, il faut prendre les termes que nous venons d'employer dans un sens relatif. Ainsi, pour la plupart des gens, jagrat ou la conscience de veille, est la fraction de la conscience totale qui fonctionne dans le cerveau et le système nerveux, et qui est bien sûrement soi-consciente. Nous pouvons nous représenter la conscience totale comme un grand oeuf de lumière dont une extrémité seulement est insérée dans le cerveau; cette extrémité est la conscience de veille.
Mais à mesure que la soi-conscience se développe dans le monde astral, et que le cerveau se développe suffisamment pour répondre à ses vibrations, la conscience astrale commence à faire partie de la conscience de veille. Alors c'est la conscience mentale qui est svapna ou conscience de rêve. [Page 165]
De même, quand la soi-conscience mentale s'est développée et que le cerveau y répond, alors la conscience de veille comprend la conscience mentale. Et ainsi de suite jusqu'à ce que la conscience sur les cinq plans soit tout entière comprise dans la conscience de veille.
Cet élargissement de la conscience de veille sous-entend le développement des atomes du cerveau ainsi que de certains organes du cerveau, et des moyens de communication entre cellules.
Pour que la .conscience astrale puisse faire partie de la conscience de veille, il faut que le corps pituitaire soit développé et que le quatrième jeu de spirilles dans les atomes soit totalement éveillé.
Pour que la conscience mentale puisse faire partie de la conscience de veille, il faut que la glande pinéale soit active et que le cinquième jeu de spirilles soit bien éveillé.
Tant que ces développements physiques ne sont pas effectués, les consciences astrale et mentale ne peuvent pas s'exprimer à travers le cerveau et restent des phénomènes superconscients au sens ordinaire du mot.
D'autre part, si un homme ne possède pas de corps physique, sa conscience de veille ou jagrat est la conscience astrale. Ainsi la définition la plus générale de jagrat est : fragment de la conscience totale qui est à l’oeuvre dans le véhicule extérieur.
Nous pouvons considérer Samadhi du même point de vue. Samadhi est l'état de conscience dans lequel le corps est insensible mais l'esprit est pleinement conscient, et d'où il revient au cerveau physique avec la mémoire de ses expériences super physiques.
Si un homme se met lui-même en état de transe et qu'il est alors actif sur le plan mental, son Samadhi est mental.
L'homme qui pratique le Samadhi peut donc se retirer du corps physique, le laisser insensible, et conserver la pleine conscience sur le plan qu'il atteint.
Samadhi est aussi un terme relatif. Ainsi, pour un [Page 166] Maître, le Samadhi commence sur le plan d'Atma, et de là s'élève jusqu'aux plans cosmiques supérieurs.
Le mot Samadhi est employé quelquefois pour désigner la condition immédiatement supérieure au niveau où l'homme est capable de rester conscient. Ainsi, pour un sauvage qui est évidemment conscient sur le plan physique seulement, le plan astral serait son Samadhi. D'après cette définition, quand l'homme revient à son véhicule inférieur, il ne rapporte aucune connaissance nouvelle, ni aucun pouvoir nouveau. Cette sorte de Samadhi n'est pas encouragée dans les écoles supérieures d'occultisme.
S'endormir et entrer en Samadhi sont deux choses peu différentes, mais la première est un phénomène ordinaire sans signification particulière, tandis que la seconde est le résultat de l'action d'une volonté entraînée, et elle constitue un pouvoir d'une valeur inestimable.
Les moyens physiques sont tels que l'hypnotisme, les drogues, le fait de fixer un point noir sur un fond blanc, ou fixer la pointe du nez, etc., appartiennent aux méthodes du Hatha Yoga pour produire la transe; ils ne sont jamais employés en Raja Yoga.
La différence entre un sujet Mesmérisme et un Yogi qui s'est mis lui-même en état de transe apparaît immédiatement au clairvoyant. Chez le sujet Mesmérisme ou hypnotisé, tous les "principes" sont présents, Manas supérieur paralysé, Bouddhi séparé de Manas par cette paralysie, et le corps astral entièrement soumis à Manas inférieur et à Kama.
Chez le Yogi, au contraire, les "principes" du quaternaire inférieur disparaissent complètement, sauf les vibrations à peine perceptibles du Prana nuancé d'or et d'une flamme violette striée d'or qui s'élève du sommet de la tête et se termine en pointe.
La personne Mesmérisme ou hypnotisée ne rapporte à son cerveau aucun souvenir de ses expériences; au contraire, le Yogi se souvient de tout ce qui lui est arrivé.
Nous allons donner maintenant des exemples pratiques [Page 167] pour illustrer quelques-unes des méthodes employées dans la méditation.
L'étudiant fera bien de commencer par cultiver la pensée d'après laquelle le corps physique est un instrument de l'esprit, et cela jusqu'à ce que cette pensée devienne habituelle. Il pensera au corps physique, à la manière de le maîtriser et de le diriger, puis il s'en séparera en pensée comme s'il le rejetait.
Ensuite, percevant la possibilité de maîtriser les émotions et désirs, il rejettera de même le corps astral avec ses désirs et émotions. Puis il se représentera dans le corps mental et commencera à envisager la possibilité de maîtriser et diriger ses pensées; alors il rejettera son corps mental et planera dans la libre atmosphère de l'Esprit où réside la paix éternelle (le mot Esprit est pris ici dans le sens de: principe supérieur au corps mental; dans les pages précédentes, nous avons employé le mot esprit comme équivalent approché du mot mental. Note du traducteur); il s'efforcera de faire durer cette pensée et de réaliser que c'est Cela qui est le véritable Soi.
Revenant ensuite à la conscience ordinaire, il s'efforcera de rapporter à ses différents véhicules la paix spirituelle.
Un autre exercice consiste à diriger la méditation vers la construction du caractère en choisissant dans ce but une vertu, par exemple l'innocuité (harmlessness, qualité de celui qui n'est jamais nuisible). L'attention ayant été concentrée, le sujet est envisagé dans ses différents aspects, par exemple innocuité en paroles, en pensées, en actes, en désirs; comment cette qualité s'exprimerait dans la vie de l'homme idéal; comment elle affecterait sa vie journalière, comment il se comporterait vis-à-vis des autres personnes s'il avait parfaitement acquis cette vertu, et ainsi de suite.
Ayant ainsi médité sur l'innocuité, l'étudiant apportera dans sa vie journalière un état d'esprit qui s'exprimera bientôt dans ses actes et dans ses pensées. Les autres qualités peuvent, évidemment, être traitées de la [Page 168] même manière. Quelques mois seulement d'efforts sérieux dans cette direction produisent des changements merveilleux dans la vie de l'homme, suivant les paroles mémorables de Plotin "Retire-toi en toi-même et regarde. Si tu ne te trouves pas encore assez beau, fais comme le sculpteur qui achève une statue: il coupe ici, il adoucit là, il rend cette ligne plus légère, cette autre plus pure, jusqu'à ce que l'ensemble soit beau. Fais-en autant. Coupe ce qui est excessif, redresse ce qui est tordu, remets en lumière ce qui est dans l'ombre, travaille afin pour que la beauté resplendisse sur toutes les parties de toi-même, et ne cesse pas de ciseler la statue avant qu'elle brille de la splendeur divine de la vertu et que tu sois bien certain d'abriter la perfection finale dans un sanctuaire sans tache".
La méditation sur une vertu fait ainsi naître et se développer cette vertu dans le coeur de l'homme; c'est ce que disent les Écritures Hindoues: "Ce à quoi l'homme pense, il le devient; par suite, pense à l’Éternel." et encore: "L'homme est la création de la pensée".
Un exemple de ce qui peut être accompli de cette manière par la méditation, est celui de cet homme qui depuis quarante ans méditait chaque jour sur la vérité; il était tellement uni à la vérité qu'il percevait toujours les mensonges que l'on disait devant lui à cause de la discordance que cela faisait naître en lui. Cet homme était un juge, et la faculté qu'il avait ainsi acquise lui était très utile.
Dans ce genre de travail, l'homme emploie son imagination, le principal outil du Yoga. S'il se représente lui-même en pensée comme possédant une certaine qualité, il est à mi-chemin de la possession de cette qualité. S'il se représente comme débarrassé d'un certain défaut, il est à mi-chemin de la libération de ce défaut. L'imagination bien entraînée constitue une arme si puissante que l'homme peut, grâce à elle, se débarrasser de la moitié de ses peines et de ses défauts.
Il n'est pas sage de penser souvent à ses fautes, parce [Page 169] que cela tend à encourager la dépression et les sentiments morbides, et cela équivaut à la création d'un mur qui arrête les influences spirituelles. Dans la pratique, il vaut beaucoup mieux ignorer chaque faute autant que possible, et se concentrer sur la construction de la vertu opposée. Le succès dans la vie spirituelle s'acquiert beaucoup moins par la lutte ardente contre la nature inférieure que par la culture progressive de la connaissance et de la joie des choses supérieures. Car, dès que nous avons suffisamment expérimenté la bénédiction et la joie de la vie supérieure, par contraste, les désirs inférieurs pâlissent et perdent leur puissance attractive. Un grand Instructeur a dit que la meilleure forme du repentir au sujet d'une faute était de regarder l’avenir avec courage et confiance, le coeur rempli de la ferme résolution de ne plus commettre cette faute.
Supposons maintenant que le but de la méditation soit de comprendre intellectuellement un objet et ses rapports avec les autres objets.
Il est essentiel pour l'étudiant de se souvenir que le premier travail du Connaissant est d'observer exactement; c'est de la précision de l’observation que dépend en grande partie la valeur de la pensée; si l'observation est inexacte, de cette erreur première résultera toute une série d'erreurs impossibles à corriger sauf en revenant à l’origine même.
L'objet ayant été observé avec soin, le courant de pensée est dirigé sur lui pour en saisir tous les aspects naturels, superphysiques et. métaphysiques, et un effort est fait pour éclaircir ce qui, dans la conscience, est encore nébuleux.
Prenons, par exemple, comme objet de la méditation, l’harmonie. Considérons-la dans ses rapports avec les divers sens; envisageons l'harmonie dans la musique, dans les couleurs, dans un nombre de phénomènes aussi grand que possible; cherchons à découvrir les principales caractéristiques de l'harmonie, et comment l'idée d'harmonie diffère des idées analogues et des idées contraires; [Page 170] cherchons quelle part elle joue dans la succession des événements, quels sont ses usages, et ce qui résulte de son absence. Ayant répondu à toutes ces questions et à bien d'autres, faisons un effort pour rejeter toutes les images et pensées concrètes, et penser à l’idée abstraite d'harmonie.
Il faut que l’étudiant se souvienne de ce que la vue mentale est aussi réelle et satisfaisante que la vue physique. Ainsi, il est possible d'entraîner l'esprit à voir mentalement, par exemple, l'idée d'harmonie ou la racine carrée du nombre deux, aussi clairement et avec autant de certitude que l'on voit habituellement une chaise ou un arbre dans la vue physique.
Prenons pour troisième exemple la méditation dévotionelle. Pensons à l'homme idéal, au Maître, ou à la Déité, ou encore à une manifestation de la Déité. Que la pensée joue sur ce sujet dans ses différents aspects, de façon qu'elle éveille constamment l'admiration, la gratitude, la vénération, l’adoration. Arrêtons-nous sur toutes les qualités manifestées par le sujet et envisageons-les sous tous leurs aspects et dans tous leurs rapports.
D'une manière générale, un idéal abstrait et une personnalité sont également bons pour la méditation. Les gens au tempérament intellectuel préfèrent d'habitude l'idée abstraite; ceux dont le tempérament est émotionnel ont besoin de la personnification concrète de leur pensée. L'inconvénient de l'idée abstraite est de ne pas toujours soutenir l'aspiration. L'inconvénient de la personnification est de tomber quelquefois au-dessous de l'idéal.
Ici s'impose une remarque spéciale au sujet des résultats de la méditation sur un Maître. Elle crée un lien défini avec le Maître, lien que le clairvoyant est capable de voir comme une sorte de ligne lumineuse. Le Maître sent toujours d’une manière subconsciente l’impact de cette ligne, et il y répond par l'envoi d'un courant persistant [Page 171] de magnétisme dont l'effet se fait sentir longtemps après que la méditation est terminée.
Si l'on emploie une image pour la méditation, il peut arriver que l'expression de cette image change. C'est parce que la volonté est capable d'agir sur la matière physique: les particules physiques de l’image employée sont affectées par le pouvoir de la pensée soutenue agissant pendant longtemps.
Il existe une autre forme de méditation appelée méditation mantrique.
Un mantram est une série de sons arrangée d'une certaine manière par un occultiste dans le but de produire certains résultats. Ces sons, répétés rythmiquement toujours dans le même ordre, synchronisent les vibrations des véhicules avec eux-mêmes. Un mantram est donc un moyen mécanique d'arrêter certaines vibrations ou de mettre en jeu les vibrations désirées. Son efficacité dépend des phénomènes de résonances (voir Le Corps astral, chapitre 17).
Plus le mantram est répété, plus puissant est le résultat. C'est ce qui fait la valeur de la répétition des formules ecclésiastiques, et du rosaire, qui permet à la conscience d'être pleinement concentrée sur ce qui est fait et dit sans être distraite par le fait de compter.
Dans cette méthode de méditation qui est beaucoup pratiquée dans l'Inde, le dévot dirige son esprit, par exemple, vers Shri Krishna, le Dieu incarné, l'Esprit d'Amour et de Connaissance dans le monde. La même phrase est répétée ou chantée sans cesse tandis que sa signification profonde et vaste est sérieusement examinée. Ainsi, le dévot vient en contact avec le Grand Seigneur Lui-même.
Ce qui précède constitue une description très succincte de certaines formes de méditation. Pour plus de détails, l'étudiant est prié de se référer à l’excellent ouvrage de Ernest Wood, Concentration, au livre de J. I. Wedgwood, La Méditation à l’usage des commençants, et aux admirables chapitres consacrés par Annie Besant à la maîtrise [Page 172] de la pensée et à la construction du caractère dans Vers le temple.
J. J. Van Der Leeuw donne, dans son livre Dieux en exil, une excellente méthode appelée "Méditation sur l'Égo" décrite à la fin de cet admirable petit livre.
Beaucoup de gens méditent seuls chaque jour avec succès. Mais les possibilités offertes sont beaucoup glus grandes lorsque plusieurs personnes à la fois concentrent leur esprit sur le même sujet. Il en résulte un effet sur l'éther physique aussi bien que sur les matières astrale et mentale, qui équivaut à la création d'un chemin dans la direction envisagée. Par suite, au lieu d'avoir à lutter contre l'ambiance comme d'habitude, celle-ci est une aide, pourvu que tous les méditants réussissent à empêcher leur esprit d'errer. Un esprit errant dans une telle assemblée produit une coupure du courant et, au lieu d'obtenir une puissante masse de pensée qui se meut en un flux majestueux, le courant est brisé comme celui d'un torrent l'est par des rochers.
Nous allons maintenant envisager le côté physique de la méditation. La posture du corps physique est une chose importante. Il faut que le corps soit mis dans une position confortable et ensuite qu'on l'oublie. S'il n'est pas à son aise, il ne peut pas être oublié, car il appelle sans cesse l'attention sur lui.
De plus, certaines pensées et émotions ont tendance à s'exprimer par des mouvements caractéristiques du corps; inversement, certaines positions du corps ont tendance à faire naître des états d'esprit déterminés; elles peuvent donc aider l'homme à conserver les états d'esprit correspondants.
Pour la majorité des Occidentaux, la position la plus confortable est la position assise dans un fauteuil dont le dossier n'est pas trop incliné. Les mains peuvent s'appuyer sur les bras du fauteuil ou bien reposer tout simplement sur les genoux. Les pieds peuvent être rassemblés ou croisés l'un sur l'autre. Ce rassemblement des [Page 173] extrémités s'oppose à la fuite du magnétisme par les mains ou les pieds.
La position doit être très confortable, le corps en état de relaxation, la tête équilibrée et non pas tombant sur la poitrine, les yeux et la bouche fermée, la colonne vertébrale (le long de laquelle circule le plus de magnétisme) droite.
Les Orientaux s'assoient habituellement les jambes croisées sur le sol ou sur une chaise basse; cette position est, dit-on, un peu plus avantageuse parce que tout le magnétisme libéré tend à s'élever au-dessus du corps en formant une coque protectrice.
Un autre facteur à envisager dans la détermination de la position favorable à la méditation, est la possibilité de perdre conscience physiquement. L'Indien qui est assis sur le sol tombe simplement en arrière sans se blesser. Ceux qui méditent dans un fauteuil devront choisir un fauteuil à bras, de sorte qu'ils ne puissent pas tomber s'ils perdent conscience.
Sauf dans des cas très rares, la position couchée doit être évitée à cause de la tendance naturelle au sommeil qui en résulte.
Un bain froid ou une promenade animée avant la méditation, sont utiles pour empêcher toute tendance à une circulation paresseuse du sang, ce qui serait un obstacle à l'activité du cerveau.
Il y a un rapport étroit entre la méditation profonde et la respiration. A mesure que l'on pratique la méditation, on s'aperçoit que le corps s'harmonise et que la respiration devient plus profonde, plus régulière et rythmique, jusqu'à ce qu'elle arrive progressivement à être si lente et si tranquille qu'elle est presque imperceptible. Le Hatha Yoga renverse l'ordre des phénomènes, et cherche à harmoniser les fonctions du corps par la régulation délibérée de la respiration; il devrait en résulter l'harmonisation des fonctions de l'esprit.
Mais l'étudiant est mis en garde contre la pratique des exercices respiratoires. Il vaut beaucoup mieux apprendre, [Page 174] à maîtriser la pensée suivant les instructions du Raja-Yoga; les efforts accomplis dans la méditation produiront automatiquement leur effet normal sur le corps physique.
Cependant, si certains exercices respiratoires sont très dangereux, il n'y a aucune objection à élever contre la respiration profonde simple, pourvu que l’étudiant ne fatigue pas les poumons ni le coeur, et qu'il ne fasse aucun effort pour concentrer sa pensée sur les divers centres ou chakras du corps.
L'encens de bonne qualité est aussi avantageux, car il a tendance à purifier "l’atmosphère" au point de vue occulte. L'étudiant peut enfin s'aider aussi de belles couleurs, de fleurs, d'images et de tous autres moyens susceptibles d'élever son esprit et ses émotions.
Il est utile d'appliquer certaines restrictions diététiques (voir Le Corps astral, chapitre 8) et, si cela peut être fait sans nuire à la santé, de s'abstenir de viande et d'alcool.
Chez les personnes qui boivent de l'alcool, la méditation est susceptible de faire naître des symptômes d'inflammation dans le cerveau, et en particulier dans le corps pituitaire (voir Le Corps astral, chapitre 8).
Le meilleur moment pour la méditation est probablement le matin de bonne heure, parce que les désirs et les émotions sont habituellement plus tranquilles après le sommeil et avant que l'homme se soit plongé dans le tumulte du monde. Mais quel que soit le moment choisi, il faut que l'homme ait l'assurance de ne pas être dérangé. De plus, comme nous l’avons déjà fait remarquer, il faut que la méditation ait toujours lieu à la même heure, car la régularité est un facteur essentiel de l'efficacité de la méditation.
Les anciens choisissaient pour la méditation le lever du soleil, midi et le coucher du soleil parce que ces heures sont magnétiquement les plus favorables. Il est bon de cultiver l'habitude de diriger l'esprit pendant quelques instants, à chaque fois qu'une heure sonne dans [Page 175] la journée, vers la réalisation de l'homme Spirituel en soi-même. Cette pratique conduit à ce que les mystiques chrétiens appelaient "le recueillement intérieur", et elle aide l'étudiant à entraîner son esprit à revenir automatiquement aux pensées spirituelles.
Il n'est pas indiqué de méditer immédiatement après un repas parce qu'il en résulte une tendance à retirer le sang des organes digestifs. Il n'est pas bon de méditer la nuit, parce que les corps sort fatigués et que le double éthérique est plus facilement déplaçable; de plus, l'influence négative de la lune opère alors, de sorte que des résultats indésirables pourraient se produire plus facilement.
Il peut arriver que la méditation soit moins effective que d'habitude à cause de l’action d'influences astrales ou mentales défavorables.
Certaines personnes disent aussi que les influences planétaires agissent de manières différentes suivant les époques. Un astrologue a dit que la position de Jupiter par rapport à la lune produisait dans certains cas une extension de l'atmosphère éthérique d'où il résultait une plus grande facilité de méditation. Certains aspects de Saturne, au contraire, compriment, dit-on, l'atmosphère éthérique, et rendent la méditation plus difficile.
Les systèmes de méditation que nous venons d'esquisser brièvement ont pour but le développement spirituel, mental et éthique, ainsi que la maîtrise du mental et des sentiments. Ils n'ont pas pour but le développement des facultés psychiques; mais ils peuvent avoir comme conséquence naturelle l’éclosion d'une forme de psychisme intuitif chez les personnes dont l'organisation sensitive est favorable. Cette éclosion se manifeste par l’augmentation de la sensibilité à l'influence de certaines personnes ou de certains lieux, dans le souvenir fragmentaire de certaines expériences astrales pendant le sommeil, dans une faculté de réponse plus rapide aux directives de l'égo, dans la faculté de reconnaître l’influence [Page 176] des Maîtres ou des personnes développées spirituellement, etc.
La méditation peut avoir pour conséquence l'illumination et celle-ci peut être de trois sortes:
1. Par la pensée intense et profonde sur un certain sujet, l'homme peut arriver lui-même à certaines conclusions;
2. Il peut obtenir l'illumination du soi supérieur, découvrant ainsi ce que l'égo pense sur son propre plan à ce sujet;
3. Il peut, s'il est hautement évolué, venir en contact avec les Maîtres ou les Dévas.
Dans un seul cas (1), ses conclusions sont susceptibles d'être viciées par ses propres formes-pensées; le soi supérieur est au-dessus de cette possibilité d'erreur, et il en est de même d'un Maître ou d'un Déva.
Ce que nous accomplissons pendant la méditation dépend de ce dont nous sommes capables dans la vie ordinaire. Si, par exemple, nous avons des préjugés, nous ne leur échappons pas du fait que nous nous mettons à méditer.
La méditation physique se rapporte évidemment à l'entraînement des véhicules inférieurs et non de l'égo. Pendant la méditation, l'égo accorde à la personnalité un peu plus d'attention que d'ordinaire - d'habitude il est un peu dédaigneux vis-à-vis de la personnalité.
Si l'égo est développé, il médite à son propre niveau, mais il n'est pas nécessaire que sa méditation soit synchrone avec celle de la personnalité.
La méditation est un moyen d'acquérir l'art de quitter le corps physique en pleine conscience. La conscience étant amenée à un état de fermeté et de fixité inébranlables, l'attention est graduellement retirée du monde extérieur et du corps, les sens restant calmes tandis que l'esprit est très attentif, mais toutes ses énergies étant dirigées intérieurement, prêtes à être lancées vers une pensée unique, la plus élevée qu'il puisse atteindre. Lorsqu'il est capable de se tenir là avec une certaine aisance, il peut, par un effort puissant mais calme de la volonté, se projeter au delà de la pensée la plus élevée qu'il puisse [Page 177] atteindre, tandis qu'il travaille dans le cerveau physique, et, dans cet effort, s'élever jusqu'à la conscience supérieure et s'unir à elle; il est alors libéré du corps physique. Lorsque cela est accompli, il n'y a plus ni sommeil ni rêve, ni aucune perte de conscience; l'homme se trouve en dehors de son corps avec la sensation de s'être débarrassé d'un vêtement encombrant, et non pas avec la sensation d'avoir perdu une partie de lui-même.
Il y a d'autres moyens de se séparer du corps. Par exemple, par l'intensité de la dévotion, ou par des méthodes spéciales qui peuvent être indiquées par un grand instructeur à son élève.
L'homme peut revenir à son corps à volonté. Dans ces conditions, il peut imprimer sur le cerveau la mémoire des expériences vécues en dehors du corps physique.
La véritable méditation comporte un effort sérieux; elle n'a rien de commun avec la sensation de bonheur qui résulte de l'état de demi-sommeil ou de la plénitude physique engendrée par la bonne santé. De même, elle est absolument différente de la médiumnité passive développée par le spiritisme.
Il n'y a aucune contradiction entre les deux recommandations de s'ouvrir aux influences spirituelles, et en même temps de rester positif. Un effort positif est nécessaire au début; il élève la conscience à un niveau élevé où les influences supérieures peuvent agir; alors, mais alors seulement, l'effort d'élévation peut être relâché en toute sécurité pour réaliser la paix acquise. La phrase "s'ouvrir aux influences spirituelles" peut-être comprise de la manière suivante: conserver une attitude de calme profond à un niveau spirituel élevé, comme l'oiseau qui, en apparence passif et immobile, s'appuie sur le vent par un effort puissant et continu de ses ailes. [Page 178]
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