Beaucoup de membres vont à une branche
comme a une conférence
ou a un spectacle: en spectateurs, soit passifs, soit critiques.
Certains se sentent et se veulent absolument “libres” et
sans responsabilités.
D'autres se croient et se veulent, dépendants vis-a-vis
du président, considéré plus ou moins
comme un “gourou”,
un Instructeur.
Toutes ces attitudes sont autant d'erreurs graves, à notre
avis.
En réalité, une branche constitue une entité occulte,
un “ égregore”,
un “Temple”. Tous les assistants, et
non seulement le Président, en sont les “officiants” actifs et responsables. Le seul fait de se réunir pour
étudier des choses sacrées et en parlant de grands Êtres,
les évoque et les invoque magiquement, même
si nous ne le savons pas.
A plus forte raison si les assistants pratiquent la méditation,
ou utilisent un “Rite” même très
simple. II ne faut pas oublier, par exemple, que la seule
lecture de quelques lignes de la “Lumière sur
le Sentier” ou
de la “Voix
du Silence”, livres écrits par des Adeptes, évoquent
instantanément leur présence.
“Des que trois seront réunis en mon nom, je
serai présent”,
a dit Jésus. Les deux fondateurs occultes de notre Société
sont
présents en Esprit, dans toute Branche, et d'autant
plus que son travail est “consacré” par
ses membres.
Chacun émet, fut-ce inconsciemment, les Énergies
manifestées par son Rayon, son signe Zodiacal et surtout
sa Monade. Ce sont des Égos et si possible des Monades,
qui doivent
être présents, et non des personnalités. Chacun doit s'en souvenir. II y a une “Magie” de
la Présence, qui
agit comme un phénomène de Catalyse. II y
a aussi, dans tout Temple, un échange d'énergies,
une transmutation des forces, une accumulation des énergies émises,
consciemment ou non, par chacun, et qui vont “rayonner” les
jours suivants, comme une Bénédiction sur
tout l'entourage.
Un clairvoyant verrait très bien ces émissions de
force: celles qui montent et sont transmutées, celles
qui viennent des mondes divins évoqués par les
paroles, et par la pensée créatrice des
participants. Leadbeater
a très bien décrit
tout cela, dans la “Science des Sacrements” et
dans “ l'
Occultisme et la Vie”.
Tout ceci donne aux participants une très grande responsabilité.
On n'est pas “libre” devant la Vérité,
devant la Justice, devant la manifestation de la Vie. La
Vie n'est pas “neutre”, il n'y a pas de spectateurs
ni d'auditeurs. Il y a des êtres engagés consciemment
ou non et volontairement ou non.
Ce n'est pas le “Président” qui n'est
qu'un chef d'orchestre qui aliène en
quoi que ce soit votre liberté. C'est la recherche
et la manifestation de la vérité
qui nécessite et exige une discipline, un engagement,
une mobilisation des forces profondes cachées dans
chaque être.
Le Président n'est pas un “ Instructeur” infaillible
et omniscient. Tout être, même beaucoup moins
avancé que
nous, est aussi notre instructeur, ne nous apprendrait-il
que la Patience, la Tolérance, la Compassion.
C'est la Vie qui est la grande instructrice: la Branche
est occasion de Vie. Le Président est un Animateur,
un éducateur,
un Serviteur, et au sens étymologique de ce mot,
un Hiérophante, c'est-à-dire: Celui qui
révèle,
évoque, montre ce qui est sacré. Mais tous
les autres membres le sont aussi.
Ainsi comprise, la participation a une Branche est un honneur,
une extraordinaire occasion de se “Relier” (religion)
à Soi-même, aux autres, au Monde, aux Maîtres.
On vient donner beaucoup plus que prendre. Même sans
rite, sans méditation, le travail d'une Branche est un
travail cosmique et “logoïque”
comme celui des anciennes “Communautés” des
Esséniens, des Pythagoriciens, des Gnostiques, comme
les “Collèges” des Druides ou
les “Chapitres” Rosicruciens.
L'assiduité, la régularité du travail,
sont choses très importantes pour son efficacité:
là encore la Loi du Rythme commande et on n'est
“ libre” devant
la Loi que d'une seule manière: en la faisant sienne.
En l'accomplissant volontairement et consciemment: “On
ne commande à la nature qu'en lui obéissant”.
Venir à “sa” branche sans y effectuer
cette Oeuvre d'Amour, de Fraternité, cette Présence
Totale, cette émission des forces occultes de notre
Individualité Monadique, c'est perdre son temps,
confondre les connaissances avec la CONNAISSANCE.
On doit se sentir responsable envers les Maîtres
présents,
envers ses camarades, envers le “chef d'Orchestre-président” car
nous sommes tous solidaires, liés.
La véritable “Liberté” n'est
pas un état négatif de non participation,
de non solidarité: c'est le contraire. C'est un
Acte positif. C'est l'affirmation, et l'expression de notre
Être profond monadique “révélé” par
notre “mobilisation” profonde
et “porté” par la symphonie émise
par l'orchestre en général, où notre “NOTE” MONADIQUE
n'est pas perdue dans l'ensemble, mais au contraire, amplifiée,
magnifiée, répercutée.
L'Être profond se réalise par son intégration
au TOUT, dont une branche n'est qu'un Symbole, et non par
l'isolement et la séparativité, qui n'est
pas la liberté.
La Liberté n'est pas la fantaisie ni l'obéissance à nos
désirs et à nos impulsions du moment. Elle
réside
dans une intégration à la Loi, consciente
et volontaire, qui nous en libère puisque la Loi
cesse d'être extérieure à nous.
La Liberté est dans cette auto-discipline, cette
“ascèse”,
cet effort, auquel nous oblige notre participation active à une
Branche, comme Individualité qui se manifeste. La
liberté n'est
pas quelque chose qui se défend, mais quelque chose
qui se conquiert. On n'aliène pas sa liberté en
“adhérant” à quelque
chose. Au contraire, on la conquiert si cette adhésion
est un acte positif et non passif. Il s'agit d'adhérer
au monde. N'adhérer à rien, qu'à soi-même,
c'est isoler et appauvrir une personnalité qui doit “éclater”.
Une branche ne ferait-elle que nous obliger à cet
effort sur nous-mêmes pour coopérer, briser
nos limites, briser notre
susceptibilité, notre Amour-propre, nous exercer à aimer
nos voisins, malgré leurs défauts, et nous
exercer à nous
rendre aimables, malgré nos défauts, que
ce résultat
justifierait déjà notre affirmation: une
Branche est le Temple-Laboratoire où notre “MOI” se
définit, se lime, éclate et où notre
“SOI” apprend à se
manifester intérieurement et extérieurement.
Comme le dit la Bhagavad Gita:
Comme la flamme naît de la flamme,
ainsi un coeur prend feu au contact d'un autre coeur.