PRÉPARATION À L'ASCÈSE SPIRITUELLE

par Phan-Chon-Tôn

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����������� Chaque �tre humain est d'essence divine, contient en lui-m�me, � l'�tat de germe, toutes les qualit�s et toutes les �nergies que nous associons � l'id�e de la Divinit�...

�������������..Toutes les qualit�s et �nergies que nous associons avec la perfection divine sont pr�sentes lorsque la Vie �merge de son Origine Divine dans un �tat latent ou germinal, tout comme un arbre est cach� dans une graine.

����������� Ces phrases �crites par Taimni servent parfaitement d'introduction � cette causerie, dans laquelle la germination de la graine, puis la croissance et le d�veloppement de l'arbre seront suivis selon les indications donn�es par notre Grand Fr�re dans son merveilleux ouvrage Autoculture.

����������� Et afin de bien commencer notre route, jetons un coup d'oeil sur la fin de celle-ci: (point 9) "L'�volution de l'humanit� sur notre terre est guid�e par une Hi�rarchie Occulte d'Etres Humains arriv�s � la perfection, qui ont �panoui en eux-m�mes des �nergies et des facult�s transcendantes dont nous ne pouvons nous faire aucune conception � notre pr�sent stade d'�volution."

����������� Cette phrase non seulement nous donne la "suite et fin" de notre route, mais est �rconfortante par le fait qu'elle dit bien que cette Hi�rarchie est compos�e d'�tres humains. Car lorsqu'on lit au sujet de cette Hi�rarchie Occulte, de ce Gouvernement Int�rieur du Monde, on s'attend, consciemment ou non, � voir des Etres Sublimes qui ont certes la responsabilit� de nous, mais qui viennent de loin et ne sont pas humains. [Pr�cisons qu'un nombre de ces Etres viennent effectivement d'ailleurs, mais la plupart de leurs collaborateurs sont issus de notre humanit�.] Ce sont donc nos Fr�res A�n�s, qui, pouvons-nous lire dans Principe du Travail Th�osophique, "ont atteint l'illumination mais qui restent en contact avec notre humanit� pour promouvoir le travail aff�rant au Plan Evolutif". Et puisque j'ai mentionn� cette autre merveille laiss�e par Taimni, citons un autre passage concernant un des trois r�les de la S.T.: "Fournir des agents dans le monde ext�rieur qui comprennent le Plan dans son ensemble et qui peuvent ainsi coop�rer consciemment avec les Fr�res A�n�s dans le travail qu'Ils font pour le mieux �tre de la race humaine."

����������� Afin de "comprendre le Plan" et de "pouvoir coop�rer consciemment avec les Fr�res A�n�s", il faut nous en rendre capables: c'est l� qu'intervient la Pr�paration, que Taimni expose sous le vocable "autoculture". Et, pour d�montrer que cela n'est pas une invention de sa part, Taimni a pris la pr�caution d'�num�rer quelques principes fondamentaux, au nombre de 14. Je lirai pas tous ces 14 points, seulement quelques uns concernant l'homme et son �volution sur cette terre (point 7, 8, 9, 10, 11, 14) et il d�finit l'Autoculture dans le point 15: "La Science de l'Autoculture est bas�e sur l'application au probl�me de l'�volution de l'homme, de ces lois naturelles dans leur totalit� et par cons�quent offre autant de certitude et de confiance pour atteindre des r�sultats pr�cis que les lois op�rant sur le plan physique offrent dans le domaine de la Science Moderne." J'attire votre attention sur le fait que Taimni parle de l'Autoculture comme d'une Science. Il fait d'abord cette constatation: "L'un des traits frappants du pr�sent �ge est qu'il est tout � fait d�pourvu de compr�hension r�elle en ce qui concerne la nature de l'homme. L'homme essaie de conna�tre tout ce qui est dans l'univers... Mais � son propre sujet, il ne sait pratiquement rien, et ce qui est encore plus frappant il est satisfait de vivre sans se soucier de savoir d'o� il vient, ce qu'est sa nature r�elle, pourquoi il est ici, au monde, ni o� il va apr�s la mort."

����������� Il fait remarquer que le mot autoculture est souvent compris comme �tant "l'�dification du caract�re". Mais il pr�cise tout de suite qu'il ne faut pas que cette expression nous induise dans l'erreur de penser qu'il s'agit de rassembler des mat�riaux ext�rieurs pour construire un �difice. En r�alit�, il s'agit de l'�tude et de l'entra�nement qui aboutiront � l'actualisation de ce que nous avons en potentialit�. Ce n'est donc pas une construction ou l'acuisition d'un plus, mais l'�panouissement de ce qui est inh�rent, latent, dans l'�tre humain. "Edifier (ou forger) notre caract�re, au sens le plus vaste du terme, ne consiste en rien d'autre que d'extraire des replis cach�s de notre nature divine les qualit�s qui y sont d�j� sous forme latente..." D'o� le terme qu'il a choisi: autoculture; mettre en terre les semences qui sont enfouies en soi et veiller � leur germination, � leur croissance et � leur d�veloppement.

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����������� Entrons donc dans le sujet.

����������� Qu'est l'�tre humain? La description g�n�rale qu'en donne Taimni est, on ne peut plus clair: "L'homme a une constitution tr�s complexe et il fonctionne dans plusieurs v�hicules de conscience. Sa conscience est enracin�e sur le plan le plus �lev� dans la conscience du Logos de notre Syst�me Solaire, conscience dont elle est une partie, et descend graduellement jusqu'au plan physique, lequel se trouve, pour ainsi dire, � la p�riph�rie de la conscience divine." Mais, "en d�pit de leur multiplicit� et de la nature grandement diff�rente des choses qui se manifestent par leur interm�diaire, la conscience qui s'en sert pour fonctionner est seule et unique, c'est un rayon de la conscience divine. Quand nous �tudions l'homme et sa constitution complexe, il se peut que, par commodit�, nous le divisions en diff�rents �l�ments constitutifs,... La conscience qui fonctionne au moyen d'un jeu complet de v�hicules est indivisible; seuls ses divers aspects ressortent plus ou moins selon la nature et le degr� de d�veloppement du v�hicule dontelle se sert � un moment consid�r�." Il remarque que "ces v�hicules semblent fonctionner par ensembles de trois � la fois,..." et que "la conscience qui utilise chaque ensemble consid�r� comme un tout est une unit�, bien que cette unit� soit subordonn�e � l'unit� plus vaste de la manifestation imm�diatement sup�rieure dans laquelle elle est contenue." Et il illustre cette phrase par un diagramme (figure III, p.32) que je consid�re comme l'une des plus belles nouveaut�s dans l'expos� th�osophique. Au lieu de placer l'Esprit au-dessus de l'�me, et l'�me -au-dessus de la personnlit�, son diagramme repr�sente la personnalit� -active sur les trois plans les plus denses- entour�e par (ou subordonn�e �) l'individualit� -active sur les plans suivants- elle-m�me emtour�e de la Monade dont le champ d'activit� s'�tend jusqu'au plan Adi. Ainsi, l'�tre humain a une s�rie de v�hicules qui fonctionnent par trois groupes de trois, mais, � la diff�rence des sch�mas ant�rieurs, le premier englobe le deuxi�me qui, � son tour, englobe le troisi�me. Et c'est l'�veil successif, d'abord de la personnalit�, ensuite de l'individualit�, enfin de la Monade, qu'on appelle "expansion de conscience", expression par laquelle notre Pr�sidente Radha Burnier d�signe l'"initiation".

����������� Ce sch�ma a aussi l'avantage de ne pas couper l'�tre humain en tranches, mais met l'accent sur ces trois groupes fonctionnels. D�j� le Professeur van de Stok a insist� sur l'interrelation �troite entre le corps astral et le corps mental, qui forment l'ensemble fonctionnel qu'il appela "complexe astro-mental". De m�me, le corps physique ne peut pas fonctionner sans les influx et les r�ponses des deux autres corps, et ainsi, chez l'�tre humain moyen, la "vie" a sa base fonctionnelle dans le groupe de trois qu'on peut d�nommer "complexe physico-astral-mental", ou pour employer des termes plus usuels "complexe physico-psycho-intellectuel".

����������� Mais laissons ce c�t� anatomique et voyons l'aspect exp�rimental de l'autoculture.


����������� Sans vouloir faire de cette conf�rence une analyse du livre, je pense qu'il est juste et justifi� d'admirer la m�thode p�dagogique du professeur Taimni. Dans treize chapitres, il examine successivement les diff�rents v�hicules de l'homme, du physique, en passant par l'astral, le mental inf�rieur, le mental sup�rieur, au bouddhi et � l'atma. J'ai fait cette �num�ration de cette fa�on, car, si les corps soi-disant "inf�rieurs" sont souvent expliqu�s, rares sont les renseignements donn�e sur bouddhi et atma.

����������� De plus, sur chaque corps, il consacre un premier chapitre � ses caract�ristiques et un deuxi�me chapitre sur son cont�le -cours th�orique et T.P. (travaqux pratiques); on reconna�t bien l� le professeur de biochimie qu'il �tait. Le principe est: pour bien employer un instrument, il faut d'abord bien le conna�tre.

����������� Nous pouvons ainsi lire successivement "Les Fonctions du Corps Physique" suivi de "Contr�le, purification et sensibilisation du corps physique"; m�me sch�ma pour le corps astral, le corps mental inf�rieur, le corps mental sup�rieur ou causal, m�me pour bouddhi et atma qui, pour une fois, est consid�r� -� juste titre- comme un simple v�hicule de la conscience humaine. Une troisi�me partie traite de questions plus� g�n�rales, la prise de conscience du Soi, la nature de la d�votion et l'essentiel du Yoga.

����������� Il est hors de question que nous traitions ici de tous ces points. (Vous savez que j'ai donn� un cours sur ce livre, qui a dur� six mois.)

����������� Je n'examinerai donc, plus ou moins en d�tails, que quelques chapitres. Voyons d'abord le corps physique.

����������� La principale fonction reconnue au corps physique est qu'il est l"instrument mis � la disposition de l'�me pour travailler sur le plan physique". Si le corps physique est un instrument mis � la disposi�tion de l'�me, il est implicitement diff�rent de l'�me, s�par� de l'�me, et ne peut �tre une partie int�grante de l'�me. S'il est une partie int�grante de l'�me (Monade) comme le montre la figure III, on devrait dire, non pas que "l'�me se sert du corps physique", mais plut�t, "l'�me fonctionne comme corps physique", ou, pour introduire la notion de conscience (men�tionn�e aussi dans le chapitre I), "l'�me, lorsqu'elle a sa conscience dans le plan physique, fonctionne comme corps physique". Ceci est ce que les hindous appelle la "conscience de veille", j�grat. Je vous renvoie au "Supr�me Joyau de Sagesse" de Shankar�ch�rya, qui explique tout ceci tr�s clairement.

����������� Mais voyons le mot "instrument". Nous venons de voir que ce mot implique qu'il y a s�paration entre le corps physique et l'�me (Monade). Si nous adoptons la pr�sentation de la figure III, le corps physique est plut�t une "transformation", ou plut�t "transform�" de l'�me. Cette notion de "transform�" -vikara- est tr�s importante dans l'analyse des tattvas de l'univers par la philosophie s�mkhya.

����������� Ainsi, le corps physique n'est pas seulement un instrument, mais il est le v�hicule par lequel et dans lequel l'homme parfait sa composition, sa stature, et, en fin d'�volution, sa volont� (attribut d'�tma). D'o� l'importance tr�s grande du corps physique, qu'il ne faut donc pas "m�priser et ma�triser", mais comprendre et apprendre � collaborer avec lui.

����������� Une image amusante: le corps physique est un "instrument portatif". Ici aussi, c'est une expression � premi�re vue anodine. Mais si on y r�fl�chit bien, elle r�sume tout le but et l'effort de l'�volution "animale" qui a arrach� l'individu � la terre, lui donnant une libert� de mouvement que ne conna�t pas le v�g�tal. C'est la volont� de l'�tma -encore tr�s latent, mais faisant d�j� sentir son influence- qui lib�re cette forme physique de la base physique d'o� elle provient, et qui a toujours tendu � l'immobiliser.

����������� Et la comparaison du corps physique avec un poste de radio �metteur r�cepteur est juste � plus d'un titres. Etant de m�me composition que le plan dont il est issu, il est en r�sonance avec les longueurs d'ondes physiques, et ainsi est r�ceptif aux impacts des informations venant du plan et d'autres corps phy�siques. Mais, dans l'autre sens, il re�oit les informations venant des plans sup�rieurs, et surtout de l'�tma, et les r�-�met dans le plan physique: le corps physique a ainsi la fonc�tion de convertisseur de vibrations, fonction qui r�side sur�tout dans ses composants les plus subtils, formant ce qu'on appelle le double �th�rique.

����������� Ce qu'en dit Taimni est un reflet fid�le de l'enseignement "officiel", et il insiste bien sur le fait que le double �th�rique, �tant compos� des mati�res des quatre sous-plans sup�rieurs du plan physique, est "l'exacte r�plique" du corps physique, dont il est "le compl�ment... les deux constituant ensemble le corps physique tout entier".

����������� Ayant �tudi� ce sujet depuis de nombreuses ann�es, je ne puis que vous dire qu'au sujet de ce "corps", il y a beaucoup de flottements, m�me H.P.B. n'�tait pas "consistante" d'un de ses �crits � un autre. Mais, avant d'aller plus loin, passons au paragraphe suivant, o� Taimni parle de la fonction du double �th�rique: il "sert de v�hicule � Pr�na", terme qu'on traduit habituellement par "vitalit�". Pr�na, selon notre auteur, est "l'�nergie sp�cialis�e qui, par ses diverses modifications, entretient la marche du corps physique et assure la r�gulation de ses activit�s". Les mots "vitalit�" et "�nergie", dans les langues occidentales, �voquent des entit�s immat�rielles qui, pour beaucoup, n'ont rien � avoir avec la mati�re. Dans la m�me cat�gorie, on peut citer aussi la force, l'�lectricit� et le magn�tisme. La science moderne a d�j� lev� la barri�re entre mati�re et �nergie; ce cheminement, qui a commenc� avec la M�canique Ondulatoire de H. de Broglie, a trouv� son couronne�ment dans la fameuse formule d'Einstein: e=mc2, qu'on peut traduire en langage profane par: "lorsque la mati�re est m�e � une tr�s grande vitesse (c �tant la vitesse de la lumi�re), elle devient �nergie". Les Hindous, en parlant de pr�na, le con�oivent plut�t comme le "souffle", mot qui rallie � la fois mati�re (l'air d�plac�) et �nergie (la vitalit� v�hicul�e par cet air d�plac�). Cette attitude se retrouve dans toutes le notions hindoues, comme on peut le voir en examinant les tattvas tels qu'ils sont d�taill�s par la philosophie samkhy�. La preuve de cette ambiguit� (au sens �tymologique de "dans tous ses aspects") est justement la reconnaissance des "modifications" dont parlait Taimni. Les Hindous, en effet, reconna�t cinq mouvements du souffle, qu'ils appellent les "cinq airs vitaux": 1/ le pr�na, qui s'�coule par la bouche et le nez, et se manifeste � l'int�rieur de la poitrine (c'est l'�nergie apport�e par l'air mis en mouvement par la respira�tion); 2/ le sam�na, qui se manifeste jusqu'au nombril; il est ainsi nomm� parce qu'il distribue �galement (sama), dans toutes les parties du corps, le jus de la nourriture (ce sont les mouvements p�ristaltiques du tube digestif); 3/ l'ap�na, qui se manifeste vers la plante des pieds, ainsi appel� parce qu'il laisse fuir (apa) l'�nergie (la digestion, l'excr�tion, les pets -souffles "fuyants"); 4/ l'ud�na, qui se manifeste jusqu'� la t�te, ainsi nomm� parce qu'il transporte vers le haut (ut) (rots); 5/ le vy�na, qui est ainsi appel� parce qu'il impr�gne le corps tout entier, dans toutes les directions (de vyas: dispenser) (circulation sanguine). Tout bien examin�, c'est une conception tr�s scientifique; en effet, la science moderne a bien reconnu que la respiration sert � faire entrer l'oxyg�ne dans les poumons -et l'on sait que l'oxyg�ne est certainement l'�l�ment chimique le plus �nerg�tique-, et le vy�na a reconnu que cette �nergie inhal�e avec l'oxyg�ne dans les poumons, est dispens�e dans tout le corps gr�ce � l'h�moglobine du sang. Il convient de ne pas faire l'erreur occidentale d'abstraire l'�nergie de la mati�re, mais de garder pr�sent � l'esprit ce r�le de v�hicule jou� par la mati�re vis-�-vis de l'�nergie; la vitalit� circule d'abord et surtout par des mouvements de mati�res -air, sang, si on limite notre attention sur les sous-plans les plus denses du plan physique, mati�res plus fines sur les autres sous-plans (les n�dis qui v�hiculent kundalini). Autrement dit, le pr�na ne circule pas seulement dans les quatre sous-plans sup�rieurs du plan physique, il circule et op�re aussi dans les trois sous-plans denses.

����������� Ayant d�montr� cette interp�n�tration intime de la mati�re et de l'�nergie, je voudrais attirer votre attention sur deux points importants. Premi�rement, oui, le pr�na a comme si�ge primaire le premier sous-plan, et ce, pas seulement du plan physique, mais de tous les plans. Relisez ce livre, malheureu�sement �puis�, de Jinarajadasa, "L'Evolution Occulte de l'Huma�nit�" (encore disponible en anglais, sous le titre -plus juste- de "First Principles of Theosophy"), et vous verrez la figure o� il repr�sente les plans terrestres et cosmiques par un cube: eh bien, dans ce cube, l'ensemble des premiers sous-plans des plans terrestres constitue le premier plan cosmique, et ce premier plan cosmique est le r�servoir de l'�nergie cosmique, qui s'�coule dans chacun des plans terrestres par leur premier sous-plan, appel� "atomique". Donc, pr�na, vu sous l'angle �nergie, est bien diff�rente de la mati�re, et il vivifie tous les plans, pas seulement le physique. Mais ce qui est plus important de savoir, c'est que tous ces premiers sous-plans sont reli�s entre eux, ce qui a pour cons�quence que, lorsque la conscience "atomique" est d�velopp�e, elle peut s'�lever du plan physique � tous les autres, jusqu'au plan atomique; ceci est une des bases de l'Occultisme pratique, et je ne peux que vous en toucher ces quelques mots.

����������� Le deuxi�me point est plus troublant. Si vous regardez la premi�re figure de la page 273 du volume VI de la D.S., vous verrez qu'il y a un "principe" appel� "pr�na", qui est distinct du "corps " (dont il est d'ailleurs s�par� par le "linga" (6); mais laissons ce d�tail pour l'instant). Et si vous reprenez le tableau d�j� mentionn� plus haut (page 140, vol. I), vous verrez que, selon le V�danta, l'homme est constitu� par cinq koshas (enveloppes), successivement l'annamaya kosha (enveloppe de nourriture, corps physique), le pr�namaya kosha (l'enveloppe de vitalit�), le manomaya kosha (l'enveloppe pensante), le vijn�namaya kosha (l'enveloppe de sagesse) et l'anandamaya kosha (l'enveloppe de f�licit�). Il n'est pas utile d'examiner tout ceci en d�tails pour le moment. Ce que je voulais vous faire remarquer, c'est le fait que, et pour H.P.B., et pour le V�danta, le "corps de pr�na" est distinct du corps physique et n'en est pas du tout un "double". Si vous voulez approfondir ce point, un bon d�part est la l�gende du diagramme 1, donn�e � la page 146 du volume VI de la D.S.

����������� Le premier paragraphe du chapitre V fait allusion � un point tr�s important, et je pr�f�re y revenir plus tard. Pour le moment, prenons les points comme ils ressortent successi�ve��ment de la lecture du chapitre. Celui-ci met en avant deux aspects; le premier est, si l'on peut dire, la prise en main du corps physique tel qu'on le trouve � notre naissance, au d�but de la pr�sente incarnation, et le deuxi�me est ce qu'on en fait pour l'avenir. Dans le premier aspect donc, les deux id�es ma�tresses sont, primo, le contr�le, et secundo, la purification.

����������� "Contr�le" est un mot souvent mal compris. Un mot qui vise la m�me chose, mais qui est pire encore dans son acception habituelle, est "ma�triser". On nous pr�che de consid�rer le corps comme l'animal qui nous sert, le cheval qu'on monte, ou l'esclave dont nous sommes, en pricipe, le ma�tre. Dans ce terme, il y a, implicite, un classement: l'homme "int�rieur" est sup�rieur et le corps est inf�rieur, l'homme int�rieur est pur et le corps, impur. De l�, s'ensuit naturellement une attitude de m�pris: relation ma�tre-esclave; et m�me, dans certaines disciplines, le rejet. Si on y r�fl�chit bien, toute cette attitude vient du fait qu'on consid�re le corps comme quelque chose qu'on re�oit de ses parents, mais dont on n'est pas responsable; m�me lorsque les Bouddhistes parlent de "corps d'emprunt", ils sous-entendent "corps qu'on nous pr�te", encore une excuse pour croire que ce corps nous est venu sans qu'on n'y puisse rien. C'est ici qu'un approfondissment, voire une r�vision, de notre conception du karma s'imposent. Et le livre qui ne parle le plus clairement (que je connaisse, il y en a peut-�tre d'autres) est le Viveka cudamani (Supr�me Joyau de Sagesse) de Shankar�ch�rya. Taimni a reconnu "que le corps physique est un instrument vivant... Il poss�de... des habitudes d�finies et des indiosyncrasies et quelque chose qui correspond � notre vouloir, de sorte qu'il peut r�sister, et r�siste en fait, quand nous essayons de changer ses fa�ons de faire". D'o� viennent ces habitudes d�finies, ces idiosyn�cra�sies, et ce "vouloir" propre? Shankara explique (verset 459): "Le corps est cr�� par le karma." Et le karma est de trois sortes: pr�rabdha, samcita et �g�mi. Et nous devons � Chatterji ces explications: le pr�rabdha est "le karma d�j� engendr� dans une incarnation ant�rieure", le samcita est "le karma engendr� durant la pr�sente incarna�tion", et l'�g�mi est "le karma futur". Le pr�rabdha est appel� "karma m�r", car il est pr�t � produire ses effets, et son actualisation fa�onne les corps, en particulier le corps physique.

����������� Vu sous cet angle, le corps n'est pas quelque chose d'ext�rieur, qu'on h�rite des parents, qu'on emprunte pour une vie, mais est l'aboutissement des actes que nous avons "sem�s" dans le pass�; autrement dit, ce ne sont pas nos parents qui ont fabriqu� notre corps selon leur bon vouloir ou leur h�r�dit�: mon corps a �t� construit par moi-m�me, et est mon karma concret. Je suis responsable -et personne d'autre- de la composition de mon corps, de ses "habitudes d�finies", de ses idiosyncrasies. Mon corps, mais c'est une facette de la pierre que j'ai taill�e tout au long de mes incarnations. S'il n'est pas moi, il est un reflet de moi-m�me, car c'est moi qui l'a fa�onn� tel. Il ne s'agit donc pas de le "contr�ler", "ma�tri�ser", encore moins le m�priser. Ce qui est recommand�, c'est d'essayer de conna�tre ses composants profonds, de d�celer ses "tendances inn�es", afin de les d�raciner, de les neutraliser � la base. Un bon cavalier n'est pas celui qui ma�trise ou m�prise son cheval, mais celui qui conna�t le cheval (avec ses qualit�s et ses d�fauts) et qui "fait corps" avec le cheval. Alors il peut le monter, non en l'opprimant ou en le contra�riant, mais en se servant des propres caract�ristiques du cheval. Le mot juste est, non pas contr�ler ou ma�triser, mais prendre conscience de mon corps avec ses tendances, et orienter mon activit� en cons�quence.

����������� Ceci nous am�ne � la "purification". G�n�ralement, lorsqu'on dit qu'on purifie quelque chose, on pense au fait de la nettoyer, d'en enlever les impuret�s qui la souillent. Lorsqu'on applique cette conception � notre corps physique, on s'imagine en train de nettoyer nos cellules une � une, afin qu'elles deviennent toutes propres. Croire cela, c'est oublier un point tr�s important: notre corps est un agglom�rat de cellules, et les cellules sont constitu�es par des mol�cules, les mol�cules par des atomes, les atomes par des constituants sub-atomiques, et, si nous adoptons l'analyse th�osophique, ces constituants sub-atomiques sont compos�s � leur tour d'�l�ments des quatre sous-plans subtils du plan physique.

����������� Mais comment peut-on faire r�sonner cette vibration voulue? Nous avons jusqu'ici vu la question sous un angle statique: la composition du corps physique. Le changement de vibration est un travail dynamique. Taimni a touch� � cet aspect en parlant de la sensibilisation du cerveau. Et il a dit que celle-ci se fait par la m�ditation, et que les exercices correspondants sont connus sous le nom de yoga.

����������� Taimni a parl� enfin de la sensibi�li�sation du cerveau. Mais la discipline couvre tous les domaines de l'activit� du (des) corps, et qui sont �nonc�s comme les "six possessions" (satsampatti), dont "la ma�trise du mental" et "la ma�trise de soi dans l'action". Dans le cas particulier du corps physique, tous ces exercices ont pour but de le conna�tre, de le voir en activit�, et de diriger cette activit� de telle sorte qu'en fin de compte, la vibration dont il �tait question plus haut r�sonne; alors le travail d'�change commence et se terminera par la purifica�tion du corps.

����������� Ceci nous ram�ne � la question relev�e au d�but du chapitre, et que j'ai laiss�e volontairement pour la fin. Taimni a fait allusion aux limitations de la mati�re physique, du moins de notre corps , et au fait que les Hommes Parfaits auront des "corps physiques bien mieux agenc�s pour r�pondre aux vibrations venues des plans sup�rieurs". Ceci est une affirmation tir�e de l'Occultisme. Mais il est possible de la faire en se basant uniquement sur la science. L'homme, qui a une certaine intelligence, et s'en est servi pour dominer les autres r�gnes de la nature, a l'impression qu'il est le summum de l'�volution. Cela est peut-�tre vrai sur un plan relatif: l'homme est le r�gne le plus �volu� sur la terre. Mais il n'est pas encore au stade le plus �lev� de son �volution. Cependant cet orgueil renforc� par l'identification lui fait croire que son corps a sa composition ultime, c'est-�-dire qu'il a tout ce qu'il devait avoir. Ceci est une illusion, et est d�menti par les nouvelles d�couvertes scientifiques. Il y a dans les chromosomes (supports de l'h�r�dit�) une grande proportion de mati�re dite "nucl�ique" dont on ne conna�t pas encore les destinations g�n�tiques; les g�nes reconnus ne repr�sentent qu'environ un centi�me du patrimoine h�r�ditaire. Ceci veut dire, en termes profanes, que les "caract�res" g�n�tiques attach�s � ces g�nes inconnus ne sont pas encore exprim�s dans le corps, que le corps va acqu�rir d'autres caract�res qu'il n'a pas encore. La transformation est longue et tr�s graduelle, et, pour la majorit� des gens, se fera au rythme des exp�riences impos�es par le pr�rabdha, le samcita et l'�g�mi dont nous avions parl� plus haut. Pour quelqu'un qui se prend en main, la transforma�tion peut se faire � un rythme plus rapide, et surtout d�lib�r�. Et c'est ici qu'intervient l'Autoculture.


����������� Nous allons passer par-dessus les corps astral et mental inf�rieur, et arrivons directement au corps Mental Sup�rieur ou Corps Causal.

����������� On peut d'embl�e citer cette phrase: "Le corps causal est compos� de la mati�re des trois sous-plans sup�rieurs du plan mental et forme le v�hicule externe de l'Ego immortel qui fonctionne gr�ce � Atma-Bouddhi-Manas."

����������� Ces remarques faites, voyons ce que Taimni nous dit des fonctions du corps mental sup�rieur. Il en voit deux: premi�re�ment, le corps mental sup�rieur est l'organe de la pens�e abstraite; deuxi�mement, il sert de d�positaire des fruits de l'�volution de l'homme au travers des vies successives.

����������� Voyons d'abord la "pens�e abstraite". Taimni donne l'exemple du concept "triangle", qui r�unit toutes les propri�t�s de tous les triangles "r�els". On voit, dans cet exemple, que m�me ce triangle "id�al" peut se repr�senter par une figure � trois c�t�s, dans laquelle on peut tracer les hauteurs, les m�dianes, les bissectrices, ..., qui, donc, n'est pas, � proprement parler, abstraite: ce triangle id�al est plut�t l'essence de tous les triangles, et, par cons�quent, on devrait plut�t parler de "pens�e essentielle", ou "principielle", et le mot sanscrit correspondant peut justement �tre ce vij��na vu plus haut. A la diff�rence des notions concr�tes qui peuvent s'acqu�rir par l'observation, la comparaison et la d�duction (modes de fonctionnement du mental inf�rieur), la "pens�e abstraite", ou "essentielle", ou "principielle" s'atteint par induction, le processus qui va des d�tails � l'essence ou au principe, et qui est propre au mental sup�rieur.

����������� La deuxi�me fonction du corps mental sup�rieur est celle de servir de "d�positaire des fruits de l'�volution de l'homme � mesure que ces fruits sont r�colt�s au cours des vies successives de l'Ego". Cette r�colte se fait lorsque l'�me humaine "se repose" au D�vachan (que je vous laisse rechercher et �tudier), et ce ne sont pas les fruits eux-m�mes, mais leur "essence" qui impr�gne le noyau r�incarnateur de l'Ego. Ces fruits, dans leur essence, constituent l'exp�rience recherch�e dans l'aventure �volutive.� Et comme ce corps sert de v�hicule � l'Ego qui se r�incarne et reprend sur ses �paules ses dettes karmiques qui d�termineront les caract�ristiques de sa nouvelle personnalit�, il a re�u le nom de "corps causal": il contient la cause des caract�ristiques de chaque naissance.

����������� Cette deuxi�me fonction ne doit pas �tre interpr�t�e comme celle d'un simple entrep�t, mais, comme vu plus haut, de l'enregistrement de l'essence de ces exp�riences, avec, pour effet, de "faire entrer dans l'�me, comme parties constituti�ves permanentes, toutes les vertus et toutes les facult�s acquises au cours du processus de l'�volution". Il s'agit bien d'exp�riences faites dans les v�hicules inf�rieurs, et c'est pourquoi la purification de ces v�hicules ont comme cons�quence un raffinement progressif de leur essence; c'est donc par ce travail d�termin� et patient pour la purification des v�hicules que se fait le d�veloppement du Mental Sup�rieur. Cette purification, d'autre part, permet une communication de plus en plus ouverte entre les v�hicules inf�rieurs et le Mental Sup�rieur, avec, comme cons�quence, que l'influx sup�rieur contribue � son tour � l'am�lioration des v�hicules inf�rieurs. Cette am�lioration se fait donc seulement sur chaque plan, par exemple un plus grand nombre de g�nes actualis�s dans le corps physique (voir chapitre V); mais "il se produit dans le corps causal une am�lioration correspondante qui dure d'une vie � l'autre, et ainsi les gains faits � chaque vie vont en s'accumu�lant, faisant de l'�me un instrument de plus en plus efficace de la Vie Divine" (p.127).

Un autre aspect de cette deuxi�me fonction est la "croissance" de l'�me humaine. Ici Taimni reconna�t deux "influences sous-jacentes qui exercent une pression constante et d�terminent la direction de la croissance". La premi�re est l'"unicit� de l'individu"; la deuxi�me est "la fonction que l'Individu, la Monade, va exercer dans le Plan Divin". Ces deux phrases satisfont superficiellement notre intellect, mais les comprenons-nous r�ellement? Elles impliquent la connaissance du pass� trans-cosmique de l'Individu, ce qu'il a fait et n'a pas fait avant son arriv�e dans cet univers. A ce propos, ce deuxi�me aphorisme du Pratyabhijn� Hrdayam m'a toujours intrigu�: "Cette R�alit�, en tant que Puissance Divine, par sa propre volont� ind�pendante, d�roule l'univers manifest� sur l'�cran de sa propre conscience." Etant donn� que "notre univers n'est qu'un parmi un nombre infini d'univers, tous des Fils de la N�cessit� parce qu'ils sont les maillons dans la grande Cha�ne Cosmique des Univers, dans laquelle chacun est reli� aux autres, comme effet par rapport � son pr�d�cesseur et cause vis-�-vis de son successeur" (D.S., I, 21), je me demande � quel point "sa propre volont�" est "ind�pendante"! Et si l'univers dont l'Individu fait partie n'est pas ind�pendant, l'Individu a forc�ment un pass� pr�-cosmique qui pr�-oriente toute sa "croissance" durant ce manvantara, une sorte de trame de fond sur laquelle les "fruits" karmiques intra-cosmiques ne sont que des modifications accessoires, mais qui, n�anmoins, feront partie de son "pass�" lorsqu'il entrera dans l'univers suivant.


����������� "Bouddhi appara�t comme une facult� � plusieurs fonctions", remarque Taimni qui ajoute que cela "signifie qu'elle permet � la conscience de fonctionner d'un certain nombre de fa�ons qui, du moins ici dans le domaine du mental, apparaissent comme diff�ren�tes les unes des autres". Ce dernier membre de phrase dit �loquem�ment qu'en r�alit� (et non plus dans l'apparence intellec�tuelle), ces fonctions ne sont que des aspects d'une seule et m�me facult�. Plus, Taimni pr�cise que ces "fonctions se d�veloppent l'une apr�s l'autre", � mesure qu'avance notre �volution.

����������� Ces fonctions sont, de la plus �l�mentaire � la plus profonde: 1. l'entendement, 2. l'intelligence, 3. le discerne�ment, et 4. la capacit� � reconna�tre et � comprendre les v�rit�s de la vie spirituelle, ou intuition. Ces termes peuvent pr�ter � confusion si nous nous contentons de les prendre de la fa�on habituelle, c'est-�-dire intellectuelle. Et les explications de Taimni valent la peine qu'on les lise attentivement. C'est pourquoi tout ce que j'en dis ici, c'est qu'on comprendra mieux la port�e, � la fois vaste et profonde, de ces quatre fonctions si on les consid�re comme quatre aspects, ou conss�quences, de la vision de l'unit�. Essayons de bien comprendre cette expression. Le mot vision peut faire penser au fait de voir, au fait, pour un observateur, de diriger sa vue sur un objet. Non, il s'agit plut�t d'une prise de conscience, d'une r�alisation, du fait, pour une personne qui a "compris", de dire "je vois". [Il y a, en anglais, un mot intraduisible en fran�ais; c'est le mot "insight", qu'on pourrait traduire par le barbarisme "in-vision" ou "intravision". Le mot "sight", qui est le substantif du verbe "to see", voir, a une connotation diff�rente de celle du mot "view" ou "vision"; "sight" d�signe "ce qu'on voit", "ce dont on est conscient", plut�t que le fait de voir avec les yeux physiques.] Cette vision de l'unit� est, donc, plut�t la "conscience de l'unit�". Taimni l'a rendue par "sympathie", "sentiment de parent� avec toutes les cr�atures vivantes". "L'Ego s'aper�oit sur le plan bouddhique de l'unit� de la Vie." Dans cette optique, la deuxi�me des fonctions �num�r�es plus haut, l'intelligence, ne conssite pas � "faire le lien (ligens) entre (inter) les diff�rentes choses" comme le fait l'intellect (mental inf�rieur ou mental concret), mais � "�tablir la relation entre les images-reflets et la source de ces reflets". Car, selon Shankar�ch�rya, "Bouddhi est le miroir qui refl�te la lumi�re d'Atma"; Taimni a d'ailleurs �crit � peu pr�s la m�me chose. Et, en cons�quence, la troisi�me fonction, le discernement, n'est pas une comparaison entre les diff�rentes images, mais le fait de prendre conscience de ces images comme �tant les reflets dans l'irr�el de ce qui est r�el. "De l'Irr�el, conduis-moi au R�el", voil� la voie du discernement spirituel.

����������� Mais nous devons surtout � Taimni une information in�dite: le caract�te double de Bouddhi. Vision, intuition, sagesse, ces mots qui tentent de d�signer la connaissance au niveau bouddhique, ont tous une connotation plut�t "passive". Comme Taimni le fait remarquer, "cette fonction passive correspond aux fonctions des jn�nendriyas dans le domaine du mental". Et il ajoute: "Mais Bouddhi a aussi une fonction active qui correspond aux karmendriyas dans le domaine du mental." C'est cet aspect "�nergie" de Bouddhi qui donne � ceux qui ont atteint la Sagesse la puissance d'agir -cr�er, maintenir, d�truire- c'est-�-dire d'exprimer en action (en karma, et dans ce cas, en nishkama karma -voir La Science du Yoga), la Volont� d'Atma. Et comment conclure ce passage de fa�on plus belle qu'en reproduisant la derni�re phrase de Taimni: "C'est � cause de cette double fonction de Bouddhi que, dans le cas de la v�ritable Sagesse, la V�rit� et vivre la Vie sont ins�parables."


����������� "L'Atm� est le principe ultime dans le J�v�tm�", "le noyau de l'�me spirituelle". Cette d�finition est certainement l'une des meilleures qu'on puisse donner � l'�tm�, encore faut-il qu'on se place du point de vue du j�v�tm� lui-m�me, c'est-�-dire, en termes tr�s profanes, de l'�tre humain. Ainsi que nous l'avons dit auparavant, notre intellect ne peut absolument pas visualiser ce qu'est l'�tm�, car il n'y a rien, justement, � visualiser. C'est � cause du besoin que nous avons de nous rassurer que notre intellect a con�u pour chacun de nous un Centre Spirituel, appel� Esprit ou Atm�. Mais ce mot "centre" doit �tre compris, non comme un noyau existant par lui-m�me, mais comme n'ayant qu'une existence fonctionnelle: de m�me que la cr�te d'une vague n'est pas s�par�e de l'eau de l'oc�an bien qu'elle ait une apparence individuelle � un moment donn�, de m�me "Atman, bien que class� exot�riquement comme le septi�me principe, n'est pas un principe du tout et appartient � l'Ame Universelle" (D.S., VI, 146, l�gendes du Diagramme 1). Cette Ame Universelle est justement ce "cercle dont le centre (�tm�) est partout et la circonf�rence nulle part".

����������� Nous avons touch� � la question des "principes" dans la partie pr�c�dente. Il y a toujours eu une confusion concernant principes, v�hicules et corps. Je propose une solution � ce probl�me: Un corps est un agr�gat de mati�re fa�onn� selon le (degr� de t�nuit� et de vibration du) principe, et sert de v�hicule � la Conscience lorsqu'elle fonctionne sur le plan correspondant.

����������� Et c'est dans cet esprit qu'il convient de regarder la figure II (p. 31), que nous avons vue auparavant, et dont certaines caract�ristiques ne sont explicit�es qu'ici: Il y a une grande diff�rence entre les v�hicules dits inf�rieurs et les autres. En effet, les premiers sont d�limit�s par une "surface enveloppe", qui persiste encore pour le v�hicule mental sup�rieur; dans ce sens, on peut dire que, pour ces plans, les v�hicules sont des corps. Mais cette surface enveloppe dispara�t avec le v�hicule bouddhique, qui appara�t (� notre intellect) comme un "centre de lumi�re d'o� des rayons partent dans toutes les directions". Et le v�hicule atmique n'est plus qu'un "unique atome du plan atmique dans lequel la conscience a le pouvoir de se dilater et de se contracter alternativement avec une inconce�vable rapidit�" (encore une fois, pour notre intellect).

����������� C'est pourquoi Taimni, en parlant du r�le de ce v�hicule, dit: "Le plan de l'Atm� est la r�gion � partir de laquelle op�re l'�nergie de la Volont� du Logos." Nous avons vu plus haut que cette "op�ration" �tait la "fonction active" de Bouddhi. Cette pr�cision introduit du m�me coup une impr�cision quant � la fonction exacte de l'Atm�. De ce que nous avons vu plus haut, on peut se hasarder � dire que l'Atm� (qu'on peut nommer "indivi�duel" pour satisfaire notre besoin de s�curit�) n'est que le point focal vers lequel se dirige une partie infinit�simale de la Conscience Cosmique, dont l'�nergie cr�e, main�tient (... et plus tard d�truit) l'univers dans son �tat manifest�, et, sur le plan individuel, cr�e et dirige les diff�rents v�hicules que cette Conscience utilise pour agir sur les diff�rents plans cosmiques. L'Action est l'expression de la Volont� sur le plan physique.

����������� Un point d'une tr�s grande importance est le fait que l'Atma est "un Principe auto-illumin�, auto-d�termin� et ind�pendant".

����������� Lorsque la Volont� spirituelle est d�velopp�e, Taimni dit que l'�tre acquiert � la fois "la capacit� d'entreprendre n'importe quelle sorte d'activit� et de l'exercer tr�s inten�s�ment aussi longtemps que l'on veut", et celle "d'arr�ter n'importe quand l'activit� instan�ment et compl�tement". Alors il n'est plus "qu'un simple centre au moyen duquel la Divine Volont� ex�cute sans y rencontrer d'obstacle le Projet Divin" (p.177). L'Action est l'expression de la Volont� sur le plan physique. Et � ce propos, le sch�ma de la page 161 montre clairement la r�flexion du plan atmique sur le plan physique. On parle souvent de la "relation entre la Volont� et l'Action". En r�alit�, l'Action est la Volont� manifest�e.


����������� G�n�ralement, lorsqu'on examine l'�tre humain, surtout du point de vue de l'asc�se spirituelle, on ne consid�re que les composants de la personnalit�, � savoir les corps physique, astral et mental inf�rieur. Et l'on dit qu'il faut ma�triser ces corps afin de permettre � l'influence des principes sup�rieurs de "descendre" dans ces corps.

����������� L'apport de Taimni consiste dans le fait qu'il traite du travail que l'homme peut et doit faire sur tous ses principes, y compris le corps causal, bouddhi et m�me atma. De plus, il a clairement indiqu� que ce travail ne fait pas que purifier les corps inf�rieurs et leur permettre de recevoir plus d'influx sup�rieurs, mais qu'il y a une influence mutuelle du haut vers le bas et du bas vers le haut. Ce travail aboutit � la purification et � la sensibilisation des corps inf�rieurs, mais aussi � l'actualisation des potentialit�s des principes sup�rieurs. Autrement dit, la pr�sence des corps dits inf�rieurs n'est pas seulement n�cessaire � l'expression de la conscience sur les plans denses, mais le fonctionnement de la conscience sur ces plans est n�cessaire pour le d�veloppement des corps dits sup�rieurs eux-m�mes.

����������� Dans cet ordre d'id�es, j'aimerais attirer votre attention sur le sch�ma de la page 161, dont voici les commentaires de Taimni.

����������� "Avant d'exposer comment s'expriment la vie et la conscience de l'Atma dans la vie de la personnalit�, il est n�cessaire de rappeler au lecteur l'inversion qui se produit quand la conscience descend du niveau de l'Individualit� � celui de la personnalit�. Par suite de cette inversion, les trois plans inf�rieurs sur lesquels la personnalit� fonctionne se trouvent par rapport aux trois plans sup�rieurs sur lesquels l'Individualit� fonctionne, comme le reflet sur l'eau d'un b�timent par rapport � ce b�timent lui-m�me... ���

�������� Par suite de cette inversion, la conscience atmique se refl�te ... dans la conscience physique, la bouddhique dans l'astrale et la mentale sup�rieure dans la mentale inf�rieure. Cette r�flection signifie non seulement une certaine similitude des caract�ristiques des plans homologues mais aussi une liaison et un rapport plus directs entre eux. Ainsi la vie et la conscience du plan atmique trouvent des voies myst�rieuses pour s'exprimer plus compl�tment sur le plan physique que sur les deux autres plans o� fonctionne la personnalit� en d�pit du fait que le physique soit le plus �loign� de l'atmique. Semblablement, la conscience bouddhique a de myst�rieux rapports avec l'astral, et bien entendu les rapports entre le Mental Sup�rieur et le mental inf�rieur se voient facilement et sont bien connus."

����������� Nous avons volontairement omis de parler de l'astral. Mais il est bon, dans le contexte de ce qui vient d'�tre dit, de rappeler que, selon Taimni, le d�sir est l'expression sur le plan astral de l'amour qui est le propre de bouddhi.

����������� Et cette remarque clairement exprim�e, que "l'homme n'est complet en tant que personnalit� que sur le plan physique, qu'il ne peut r�soudre le probl�me de sa lib�ration que durant une vie physique et non durant la vie d'apr�s la mort sur le plan astral et le plan mental. La vie pass�e sur le plan physique est ainsi celle qui est la plus significative d'une incarnation, et ceci est d� sans aucun doute au fait qu'elle refl�te et incarne sp�cialement la vie de l'Atma, l'aspect sup�rieur de l'Individualit�. C'est sans doute la raison pour laquelle toutes les traditions orientales, aussi bien hindouiste que bouddhiste, accordent une tr�s grande importance aux "lib�r�s vivants", aux jivanmukti.

����������� Les rapports sp�ciaux et ces correspondances entre les plans de la personnalit� et ceux� de l'individualit� ont une importance pratique parce quIls indiquent dans une certaine mesure d'une part les chemins d'approche faciles que peut emprunter la personnalit� vers les plans sup�rieurs, et d'autre part, les couloirs de descente suivis par les forces des plans sup�rieurs vers les plans inf�rieurs. Aussi peut-on dire grosso modo que l'acc�s au mental sup�rieur passe par le mental inf�rieur, celui � bouddhi par les �motions, et celui de l'atma par l'action." Et plus loin "l'action joue un r�le pr�pond�rant dans ce processus (de nous rapprocher du Principe Divin)".

x x x

����������� Concluons donc cette �tude par cette phrase de Taimni: "Ainsi donc, l'action qui prend sa source dans le Soi et qui forme la base de l'Autoculture, est la m�thode � employer pour s'approcher de l'Atma..."

����������������������� ����������� ����������� PCT, � d'apr�s "Autoculture"

����������� S�minaire I.K. Taimni, 30-31 mars 1996


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